Volvo S90 2018: Les nouvelles reines de Suède
Depuis à peine plus d’une année, Volvo a lancé trois nouvelles voitures, construites sur l’architecture adaptable SPA, dont le XC90 fut le pionnier. Pendant que la S90 réintègre le constructeur suédois dans la course chez les berlines de luxe, la familiale V90 et cette merveilleuse créature qu’est la V90 Cross Country le relancent dans des segments où il a longtemps excellé. Si la fiabilité s’invite à la fête, comme on l’espère, on peut certainement parler d’une renaissance.
La V90 Cross Country lance la quatrième génération de sa lignée, la troisième ayant été défendue bravement par la XC70 pendant presque une décennie. La nouvelle marie à nouveau le raffinement d’une familiale et le côté plus robuste d’un utilitaire sport. Elle est, par exemple, plus agile en virage que son costaud de frère, le XC90, qui n’est certes pas le plus pataud des VUS. Sa direction est plus fine et elle transmet des sensations nettes, sans le moindre excès.
Pour leurs vocations différentes
En toute logique, la familiale V90 lui joue exactement le même tour. Sa direction apparaît immédiatement plus précise, son roulement moins ferme et sa conduite, plus gratifiante. La différence principale, entre les deux, est évidemment la garde au sol de 210 mm du Cross Country. C’est seulement 10 mm de moins qu’un Subaru Outback, mais quand même 65 mm de plus que la V90. Toutes les composantes de la suspension ont d’ailleurs été modifiées ou remplacées en conséquence.
Les pneus plus polyvalents de la V90 Cross Country ont également produit une distance moyenne nettement plus longue de 45,6 mètres en freinage d’urgence à 100 km/h, alors que la V90 a stoppé sur 38,9 mètres. Une différence substantielle. En accélération, par contre, elles font pratiquement jeu égal avec des chronos 0-100 km/h respectifs de 6,35 et 6,27 secondes.
Sans surprise, puisque la V90 Cross Country porte seulement une quarantaine de kilos de plus et les deux partagent le même quatre cylindres de 2,0 litres, suralimenté par turbo et surcompresseur que la version T6 de la S90. Un moteur souple et vivant, jumelé à une boîte automatique à huit rapports précise et douce, qui livre des accélérations et reprises toujours franches et immédiates.
Appelons ça le style néo-scandinave
Les V90 et la S90 partagent aussi un habitacle dont le dessin épuré ainsi que le style moderne et original soufflent un vent de fraîcheur dans le monde du luxe automobile. les tableaux de bord et les commandes sont virtuellement identiques. L’écran tactile est placé à la verticale, au centre, et sa taille passe à 12,3 pouces, avec les groupes optionnels. On s’adapte assez rapidement au système Sensus, qui permet d’accéder aux menus en balayant de l’index, comme sur un téléphone. Certaines fonctions devraient néanmoins être plus facilement accessibles.
Les sièges sont fantastiques, comme pratiquement toujours chez Volvo. Les baquets avant de la V90 Cross Country sont très sculptés pour une voiture qui n’est pas une sportive. Ils sont enveloppés d’un cuir souple plus épais, de texture moins lisse, avec des surpiqûres plus fortes. Comme toutes ses devancières depuis 1997.
Aux places arrière, la S90 est avantagée, puisqu’elle est désormais offerte sur un empattement allongé de 11,9 cm, dont 11,4 cm en espace additionnel pour les jambes. Elle en avait besoin, face aux nombreuses rivales aguerries qu’elle affronte dans sa catégorie.
Les phares pivotants de toutes les déclinaisons sont magnifiques, avec un faisceau puissant, uniforme et bien découpé, qui réagit instantanément au braquage du volant en pointant vers l’intérieur du virage. On apprécie également l’immense essuie-glace arrière des V90, qui balaie presque entièrement la lunette du hayon. Les rétroviseurs extérieurs de la V90 Cross Country sont, par contre, encore plus gros que ceux de la V90 et bloquent la vue, même du côté droit. Les rétros plus menus de la S90 sont mieux.
La soute cargo des V90 est très bien finie et assez vaste, malgré la ligne profilée du toit. Une telle beauté a son prix. Le panneau qui se relève pour maintenir en place les sacs d’épicerie est très apprécié, tout comme, bien sûr, le dossier de la banquette arrière qui se replie en deux sections.
Pour être pragmatique et réaliste, la V90 Cross Country est possiblement la meilleure voiture pour rouler au Québec, toutes saisons et toutes catégories de luxe confondues. La familiale V90 est une joie pour les amateurs du genre et la berline S90 offre une alternative fraîche et moderne aux sempiternels ténors allemands. Espérons que ces nouvelles venues seront aussi fiables qu’elles sont belles et agréables.
Feu vert
- Comportement agile, équilibré et stable
- Groupes propulseurs modernes et raffinés
- Confort et habitabilité impeccables
- Sécurité toujours exemplaire
Feu rouge
- Navigation sur l’écran tactile parfois mystérieuse
- Roulement ferme sur chaussée ravagée (V90 CC)
- Fiabilité générale encore à prouver