Infiniti Q70 2018: À la remorque des VUS

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Jean-François Guay

À peu près tous les modèles de la gamme Infiniti ont connu une augmentation des ventes l'an dernier. La berline Q70, non. Toutefois, ce n'est pas une surprise puisqu’elle évolue dans le segment des grandes berlines de luxe — une espèce en perte de vitesse à cause de la prolifération des VUS. À l'instar de la Q70, les modèles Acura RLX, Audi A6 et Jaguar XJ — pour ne nommer que ceux-là — ont aussi connu un ralentissement au box-office.

Pour relancer la carrière d'un modèle, il suffit habituellement de faire une mise à jour de la silhouette, de la mécanique, de l'habitacle ou de l'équipement. Sauf qu'il en faudra davantage pour que la Q70 retrouve ses lettres de noblesse. Depuis son lancement sous le prénom M en 2003 pour changer d'appellation en 2014, la Q70 a pris un petit coup de vieux et le temps est venu d'introduire sa remplaçante. Toutefois, il faudra s'armer de patience avant de voir arriver l'enfant prodige, car Infiniti aurait mis de côté l'avenir de la Q70 pour s’affairer au développement des futurs QX80 et QX50 — les deux VUS sous la forme de concepts ont été dévoilés aux derniers salons de New York et de Paris.

Rabais à prévoir

Pour prolonger son existence, il n'est pas question que la Q70 obtienne d’autres accessoires puisque la liste est déjà longue. De série, on retrouve un système de navigation avec écran de huit pouces, des sièges avant chauffants et réfrigérants, un pare-soleil électrique à l'arrière, un volant chauffant, un système de détection de sortie de voie, un système d'angle mort, un système de détection des collisions avant et arrière.

La Q70L à empattement allongé offre des gâteries additionnelles dont des sièges arrière chauffants et un écran de visualisation du périmètre avec détection des objets en mouvement. On s'accorde pour dire que l'équipement n'est pas aussi complet et relevé que celui des Mercedes-Benz Classe E et BMW Série 5. Cependant, les tarifs des Q70 et Q70L sont inférieurs à ceux des bagnoles allemandes — sans compter les rabais alléchants du constructeur.

Lors de sa dernière refonte esthétique, la Q70 a emprunté le code vestimentaire de la berline Q50. Ainsi, la calandre, les carénages avant et arrière, les phares et les feux à DEL, les phares antibrouillards et les rétroviseurs avec clignotants à DEL ont été revus. Trois ans plus tard, la silhouette demeure à la mode et bien malin est celui qui peut affirmer que l'actuelle génération entreprend la huitième année de son mandat. Comme quoi les stylistes d'Infiniti ont le compas dans l'œil. Reste à savoir si du côté mécanique, les babines suivent les bottines...

La mélodie du V6

Pour mouvoir cette masse qui frise les deux tonnes, deux motorisations sont offertes. Dans un premier temps, le V6 de 3,7 litres est déjà devenu une légende chez Infiniti — au même titre que le six cylindres en ligne de BMW. Une oreille attentive reconnaîtra la sonorité rauque de ce V6 atmosphérique à trois coins de rue tellement sa tonalité est unique. D'ailleurs, certains acheteurs hésitent à délaisser leurs vieilles G37, berline et coupé, pour se procurer une nouvelle Q50 ou Q60 à cause du timbre du V6 biturbo de 3,0 litres qui sonne faux. Une octave plus aiguë, le V8 de 5,6 litres est une exclusivité de la Q70L. Plus doux et silencieux que le V6, les 416 chevaux de ce gros V8 à injection directe procurent des accélérations plus senties.

Ces deux motorisations sont arrimées à une boîte automatique à sept rapports avec mode séquentiel. Pour optimiser la tenue de route et la motricité sur les surfaces glissantes, le rouage intégral, dit intelligent, redistribue le couple des roues arrière jusqu'à 50% à l’avant. Quant à la puissante motorisation hybride de 360 chevaux qui combinait un V6 de 3,5 litres et un moteur électrique de 50 kW, elle a été supprimée durant l'année 2015.

Seule la Q70 d'entrée de gamme enfile des pneus de 18 pouces alors que les autres versions reposent sur des 20 pouces. Il est probable que les stylistes aient dicté le choix des jantes de 20 pouces afin, notamment, d'embellir la silhouette. Cela dit, on peut parier que les ingénieurs n'ont pas été consultés car le profil des pneus de taille 245/40R20 ne fait pas nécessairement bon ménage avec la fermeté des suspensions.

Résultat, ces pneumatiques ont toute la misère du monde à filtrer les imperfections des « belles » routes québécoises. Quand le temps sera venu de les remplacer, optez pour un pneu dont la semelle est reconnue pour sa douceur de roulement. La même recommandation s'adresse aux pneus d'hiver.

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