Lamborghini Urus 2018: La puissance d’un tsunami

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Alain Morin

C’était au Mondial de l’auto à Paris, en 2008. Lamborghini présentait une berline, l’Estoque. C’était la première voiture à quatre portes de la marque, exception faite de l’étrange VUS LM002, produit à 328 unités, entre 1986 et 1993. L’Estoque respectait à la lettre le credo esthétique de Lamborghini, avec ses lignes en coin et son allure de taureau prêt à fondre sur un morceau de linge rouge. Cette voiture préfigurait les Porsche Panamera et Aston Martin Rapide. Sauf que dès 2009, le projet Estoque a été tué dans l’œuf pour des considérations marketing, semble-t-il. Lamborghini avait-elle compris, à ce moment, que l’avenir n’était pas dans le marché de la berline, mais plutôt dans celui du VUS?

La vague VUS a d’abord décimé le monde des berlines compactes, puis des compactes de luxe, des intermédiaires puis des intermédiaires de luxe… Toujours est-il qu’au Salon de Beijing de 2012, Lamborghini dévoilait un VUS, l’Urus. Cette fois allait être la bonne. En plus, la marque italienne était la première à explorer le créneau des VUS très haut de gamme. Malgré cela, c’est le Bentley Bentayga qui est apparu le premier sur le marché. Et comme ses ventes se portent assez bien, c’est de bon augure pour Lamborghini. Et même pour Rolls-Royce et Ferrari, qui préparent aussi leur VUS. Quand on vous dit que le tsunami VUS déferle…

Du style, dites-vous?

Le nom Urus provient de Aurochs, une des races de taureaux les plus anciennes qui soit. L’Urus possède quatre portes, mais celles d’en arrière sont bien dissimulées. Qu’on le regarde de face, de côté ou de l’arrière, l’Urus ne ressemble à rien… sauf à une Lamborghini. Son bouclier avant agressif, ses immenses roues, ses ailes arrière bombées, sa surface vitrée étroite, tout concourt à lui donner une allure râblée et une présence forte. Plus long qu’un Porsche Cayenne, mais 45 mm plus bas et un zeste plus large, il semble mieux planté sur la route. La marque italienne parle d’un véhicule doté d’un habitacle généreux et d’un coffre polyvalent. Reste juste à déterminer ce que veulent dire les termes « généreux » et « polyvalent » chez Lamborghini…

Son habitacle aussi promet. Typiquement Lamborghini, son tableau de bord, tout en coins, présente un ensemble de jauges numériques, un grand écran central sur la console, des interrupteurs à bascule et un bouton de démarrage du moteur, dissimulé sous un couvercle rouge pour éviter un maniement involontaire, comme dans un avion de chasse. On ne démarre pas une Lamborghini comme une vulgaire Honda Civic.

C’est pourtant ce qu’on ne verra pas qui différencie l’Urus de la plèbe. Ça commence quand même bien puisqu’il partage sa plate-forme avec le très dispendieux Bentley Bentayga. Passons sous silence le fait que cette même plate-forme sert également à trimballer des VUS bas de gamme tels les Audi Q7 et Porsche Cayenne.

Juste un V8…

On sait déjà qu’un V8 logera sous le capot de l’Urus… oui, vous avez bien lu, un V8 dans une Lamborghini, plutôt habituée aux V10 et aux V12. De grâce, attendez un peu avant de paniquer. Je disais donc que l’Urus aura droit à un V8. Un V8 4,0 litres biturbo qui dégagera une écurie d’environ 650 chevaux. D’ailleurs, Audi a justement un tel moteur pour ses RS 7 et S8…

L’autre motorisation serait une hybride rechargeable. On peut imaginer qu’il s’agirait du même 4,0 litres, mais jumelé à un ou à plusieurs moteurs électriques. Cette dernière éventualité me semble la plus plausible, surtout que l’Urus recevra un rouage intégral. Le moteur à essence pour les roues avant et un autre pour les roues arrière. Ou un pour chaque roue arrière. Peut-être aussi s’agira-t-il d’une motorisation semblable à celle de la Porsche Panamera 4 E-Hybrid? De toute façon, si Lamborghini choisit une autre option, je clamerai avoir été mal cité.

Quoi qu’il en soit, Lamborghini promet des capacités hors route exceptionnelles. À voir les pneus larges et à profil bas, j’ai comme un petit doute. Je les vois bien plus sur une piste de course. Reste à connaître le poids du nouveau taureau. Lamborghini affirme faire appel à des matériaux très légers et il est permis de croire que l’Urus sera beaucoup plus léger que son cousin chez Bentley.

L’Urus sera construit à l’usine de Sant’Agata Bolognese, là où sont déjà assemblées les Aventador et Huracán. Pour l’occasion, Lamborghini a plus que doublé la superficie des installations. Normal, puisqu’avec ce troisième modèle, elle espère doubler sa production qui passerait de 3 000 unités par an (3 457 en 2016) à environ 6 000. La version production de l’Urus pourrait être dévoilée au prochain Salon de Francfort ou de Los Angeles Selon notre petit doigt, il serait vendu à partir de la mi-2018, sans doute en tant que modèle 2019.

Bon, je me vais me sacrifier encore une fois et demander à mon patron de m’envoyer faire l’essai de l’Urus. C’est bien parce que je vous aime.

Feu vert

Feu rouge

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