Nissan GT-R 2018: Bombe sans retardement
Au prix demandé, peu de voitures procurent des poussées d’adrénaline à ses occupants comme la GT-R de Nissan sait le faire. Ce missile sur roues, affectueusement surnommé Godzilla, est l’une des voitures les plus rapides sur le marché, et les jeunes la reconnaissent instantanément par sa présence dans presque tous les jeux vidéo de simulation de course automobile. C’est le fleuron du Japon, l’enfant prodige du pays du Soleil-Levant, la supervoiture nipponne. Du moins, si l’on exclut la Lexus LFA ayant connu une carrière très courte.
Présente sur le marché canadien depuis une dizaine d’années, la GT-R n’est plus une nouveauté, et n’a rien de sensuel, mais attire encore et toujours les regards sur la route. Normal, vu sa rareté, mais aussi son style percutant avec son aileron arrière, ses jupes de bas de caisse et ses pots d’échappement exagérés en titane. L’an dernier, on a apporté des modifications à Godzilla afin de la rendre plus aérodynamique, mais aussi pour la moderniser quelque peu.
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Tirée d’une catapulte
Le V6 biturbo de 3,8 litres, méticuleusement assemblé à la main et doté d’une très belle présentation sous le capot, développe maintenant 565 chevaux. Toute une cavalerie, mais bien gérée par la boîte automatique à six rapports avec double embrayage ainsi que le rouage intégral. Grâce à ce dernier, et en activant le système de départ canon, on a signé un 0-100 km/h de 3,3 secondes à bord de la GT-R, et ce, sans trop se forcer. La force d’accélération est époustouflante, immédiate comme une bombe qui explose, nous collant à notre siège alors que le moteur rugit à s’époumoner. Précisions qu’à partir de 2017, la voiture est munie d’un système d’enrichissement actif du bruit. Autrement dit, un peu de sonorité artificielle.
Pour favoriser la répartition de poids et l’équilibre de la voiture, la boîte de vitesses est montée à l’arrière, tout juste devant l’essieu arrière. Les ingénieurs de Nissan ont réussi leur objectif, puisque la GT-R brille sur la piste, affichant une grande adhérence et une puissance magistrale en sortie de virage.
Le hic, c’est que Godzilla n’est pas un poids plume, dépassant les 1 780 kg à la pesée, et ça paraît dans les courbes. La direction communique bien l’état des choses, mais des fois, le temps d’une seconde, elle s’allège juste assez pour semer un doute dans l’esprit du conducteur, et tout se replace par la suite. La GT-R est ultrarapide, colle à la route, mais on peine à faire corps avec elle, comme si elle nous disait « fais juste tenir le volant, je m’en occupe de cette courbe-là ».
À cet égard, on doit considérer la Nissan GT-R comme une voiture grand tourisme, et non comme une pure sportive légère et maniable. Après tout, c’est ce que les lettres GT signifient dans son nom, pas vrai? Par contre, pour une tenue de route légèrement plus viscérale, on peut opter pour la GT-R Track Edition, équipée d’une suspension NISMO, de jantes noires de 20 pouces, d’un aileron en fibre de carbone ainsi que de sièges Recaro en cuir noir et rouge. De plus, la Track Edition retranche un maigre huit kilogrammes au poids de la voiture. En revanche, cette version coûte presque 25 000 $ de plus que la version Premium de base, ce qui nous semble superflu.
Plus lumineuse
Parmi les révisions apportées à la GT-R l’an dernier, on note un meilleur choix de matériaux dans l’habitacle. Le système multimédia a été mis à jour et le nombre de boutons a été réduit pour rehausser sa convivialité, et l’on a perfectionné l’insonorisation également. On entend encore le bruit métallique des engrenages de la boîte de vitesses au travail, mais c’est moins prononcé.
L’espace est convenable à l’avant, mais les sièges ne sont pas très confortables lors de longs trajets. Par ailleurs, les places arrière sont quasi inutilisables, d’autant plus que les immenses haut-parleurs logés dans le dossier assourdiront les pauvres volontaires qui s’assoiront à cet endroit. Le coffre est petit, mais tout de même profond pour une supervoiture.
La GT-R Premium propose des sièges et un tableau de bord garnis de cuir semi-aniline en option, sinon l’équipement est complet. De série, on a droit à des sièges en cuir et en suède, des phares à DEL, un système de navigation, une caméra de recul ainsi qu’à une chaîne audio Bose à 11 haut-parleurs. Par contre, pas de systèmes de sécurité avancée tels qu’un régulateur de vitesse adaptatif, un avertissement précollision frontale ou une surveillance des angles morts. Ce dernier serait bien pratique, quoique la visibilité vers l’extérieur ne soit pas mauvaise pour une voiture sport de ce calibre.
Ses performances en ligne droite sont extraordinaires, et en dépit de son âge, Godzilla fait encore tourner les têtes. Elle déborde de caractère, mais malgré tout, ce n’est pas une supervoiture qui excite les sens comme une Porsche 911 Turbo, ou qui se conduit avec la finesse d’une Audi R8.
Feu vert
- Puissance et sonorité
- Accélérations démentielles
- Attire encore les regards
- Prix relativement accessible
- Finition de l’habitacle en progrès
Feu rouge
- Suspension ferme
- Lourde, et ça paraît
- 94 octane pour des performances maximales
- Places arrière quasi inutilisables
- Design vieillissant