Lotus Evora 2018: Enfin, un avenir!

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Alain Morin

Lotus, un très petit constructeur, a remporté 81 victoires en formule un et a raflé sept titres de champion du monde des constructeurs. En dépit de cette impressionnante feuille de route, durant les années 80, Lotus survivait de peine et de misère avant d’être acheté, en 1996, par le constructeur automobile malaisien Proton. Malgré ce rachat, l’avenir de Lotus semblait constamment menacé. Du moins jusqu’en mai 2017, alors que le géant chinois Geely s’est porté acquéreur de la petite marque d’Ethel dans le Norfolk en Angleterre. Si Geely donne à cette marque autant de moyens qu’elle a donnés à Volvo (qu’elle a achetée en 2010), l’avenir sera radieux!

Colin Chapman, le créateur de Lotus, disait : « Ajouter de la puissance vous fera aller plus vite en ligne droite. Enlever du poids vous fera aller plus vite partout! » Sauf qu’il le disait en anglais. Et sans doute avec un fort accent britannique. Toujours est-il que faire léger pèse lourd sur les finances. En 2014, Ford avait créé le concept Fusion Lightweight. En utilisant des matériaux à la fine pointe de la technologie et reconnus pour leur légèreté (aluminium, magnésium et fibre de carbone, entre autres), Ford avait réussi à retrancher plus de 800 livres (363 kilos) à une Fusion ordinaire. Le prix de cette voiture n’a jamais été divulgué, mais on peut facilement l’évaluer au-delà de 100 000 $. Un exemple parmi tant d’autres, le cadre d’un siège en fibre de carbone coûtait entre 53 et 73 $ tandis que le même cadre en métal ordinaire en coûtait 12 $!

Survivre aux coûts de production

Si Ford ne peut pas amortir un tel coût avec une production de plusieurs dizaines de milliers d’unités, comment un petit constructeur comme Lotus, qui prône la légèreté, peut-il rivaliser avec une production de moins de 1 000 unités par année?

L’Evora 400, qui sera enfin disponible cet automne au Canada, devrait se détailler environ 135 000 $. Une Porsche Cayman S, disposant de 50 chevaux de moins faut-il préciser, coûte au bas mot 55 000 $ de moins. Toutefois, les deux biplaces s’adressent à un public différent. La Lotus s’adresse aux puristes qui sont prêts à sacrifier leur colonne vertébrale pour deux minutes de plaisir intense alors que l’acheteur d’une Porsche est plus du genre à analyser la valeur de revente, la fiabilité et le réseau de concessionnaires. La plus proche rivale à la Lotus Evora 400 est sans aucun doute la très rustre Alfa Romeo 4C, beaucoup moins chère cependant.

Promise depuis deux ans au moins, l’Evora 400 garantit toute une ride aux bienheureux qui la piloteront. Déjà que l’Evora S avec ses 345 chevaux était la fougue incarnée, la version 400, dotée d’un moteur de 400 chevaux, d’où l’appellation, ne devrait laisser personne indifférent! Elle sera propulsée, comme l’Evora, par un V6 3,5 litres d’origine Toyota (désolé pour aussi peu de noblesse) auquel un surcompresseur a été ajouté.

Deux boîtes seront offertes, une manuelle et une automatique. Même si cette dernière ne semble pas à sa place dans une voiture de course, elle s’avère très compétente, du moins dans une Evora S. Quant à la manuelle, rarement ai-je manipulé une boîte mécanique aussi généreuse de sensations. On a juste envie de changer les rapports douze fois par minute comme dans Fast and Furious! Et ce, malgré le manque occasionnel de précision du levier.

Châssis issu de l’aéronautique

Le châssis en aluminium est collé à l’époxy et riveté, et fait preuve d’une solidité à toute épreuve. Diablement agile et bénéficiant d’un comportement parfaitement équilibré, cette Anglaise semble soudée à la route. Il ne manque qu’un bon repose-pied à gauche du pédalier, une omission rendue obligatoire à cause de la forme du châssis. La direction est un modèle de précision et de sensations tactiles et le freinage est très puissant.

L’habitacle spartiate de l’Evora 400 est infiniment plus luxueux que celui d’une Alfa Romeo 4C. On y retrouve d’excellents sièges, un système multimédia relativement simple à comprendre et le climatiseur, entre autres. Notons que les sièges arrière sont si mal foutus qu’ils ne seront utilisés que pour accueillir un ou deux sacs d’épicerie. De préférence vides.

Nous aurions aimé vous dire que l’Evora 400, le seul modèle vendu chez nous (exception des Elise et Exige de course), sauvera Lotus de la débandade totale. Mais ce ne serait pas vrai. Ce qui sauvera Lotus, c’est son nouveau propriétaire, Geely. Pour la première fois depuis longtemps, on doit sourire dans les bureaux d’Ethel, en Angleterre!

Feu vert

Feu rouge

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