Acura RLX 2018: Les bien curieuses façons de faire de Honda…

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Alain Morin

Honda fait rarement les choses comme les autres. Un exemple parmi tant d’autres : chaque année, le Guide de l’auto et les publications annuelles du genre doivent se battre pour obtenir de Honda, ou Acura, la moindre parcelle d’information sur les modèles à venir. Le constructeur japonais peut même « oublier » d’aviser le changement imminent d’un modèle, comme ce fut le cas l’an dernier avec le CR-V. Même quand une voiture mériterait tous les éloges imaginables, Honda se tait, comme si elle était gênée d’avoir si bien fait.

C’est exactement ce qui se passe avec l’Acura RLX. Cette dernière n’est pas parfaite, loin de là, mais elle mériterait beaucoup plus d’attentions publicitaires.

Il faut tout d’abord avouer que ses lignes n’ont rien pour exciter les sens. Plus drabe que ça, tu disparais. Seuls ses phares Jewel Eye lui apportent un peu de dynamisme. En plus, ils éclairent bien! Sinon, certaines personnes peuvent confondre la RLX avec une Genesis, une Buick ou une Lexus. Plus rarement avec une Lamborghini. Cette sagesse se transporte dans l’habitacle, recouvert de cuirs et de plastiques de qualité. Les boiseries ne sonnent pas faux et il se dégage de l’ensemble une ambiance, fondée, de plénitude.

Rapport prix/équipement

Personne ne sera surpris d’apprendre que les sièges avant sont très confortables. Ils sont chauffants, mais ils ne sont pas ventilés dans la version de base. Sur une voiture de plus de 65 000 $. Honda est aussi chiche sur l’équipement que sur l’annonce de ses nouveautés… Pour se faire rafraîchir le popotin, il faut choisir la livrée Elite. Cette dernière offre, en autres, un système audio Krell, des capteurs de stationnement et une caméra à 360 degrés, le tout pour la bagatelle de 4 500 $ supplémentaires. Franchement insultant.

Toutefois, ne boudons pas notre plaisir et apprécions le volant qui se prend parfaitement en main, le système multimédia pas trop complexe à comprendre. Ce sont plutôt les deux écrans qui demandent un certain temps d’adaptation. Il faut jouer avec ces derniers pour comprendre leurs interactions et leurs fonctionnalités spécifiques. Certains pestent contre les boutons commandant la boîte de vitesses. Personnellement, leur maniement ne m’a pas dérangé une fraction de seconde.

Spectaculaire réussite technique

S’il y a un rayon où la RLX peut en montrer à quelques vedettes du segment des berlines de luxe, c’est celui de la motorisation. Alors là, les amis, Honda a mis le paquet! Tout d’abord, il convient de préciser que cette Acura fait appel à quatre moteurs, un à essence et trois électriques. Cet ensemble fait partie du SH-AWD (Super Handling – All Wheel Drive), un rouage intégral très sophistiqué.

Le moteur à essence, un V6 de 3,5 litres à injection directe développe 310 chevaux. Il est lié à une très douce boîte à double embrayage à sept rapports dans laquelle un moteur électrique de 47 chevaux et 109 livres-pied est logé. Ce moteur électrique assiste celui à essence dans sa tâche d’entraîner les roues avant. À l’arrière, deux moteurs électriques, rassemblés dans une unité centrale, s’occupent des roues postérieures en leur expédiant le couple nécessaire, au moment jugé opportun par le système. Ce couple peut varier à l’infini entre la roue gauche et la droite. L’ensemble de ces moteurs est géré par un ordinateur central. En un clin d’œil bionique, la RLX passe de traction à propulsion ou à intégrale, dans la discrétion la plus totale. C’est un système semblable que l’on retrouve dans la spectaculaire Acura NSX.

Cet ensemble est certes responsable de performances et d’une tenue de route de haut calibre, mais il est surtout apprécié pour sa consommation retenue d’essence. Malgré son poids qui frôle 2 000 kilos, la RLX peut s’en tirer sous 9 l/100 km. Un bémol cependant : son V6 exige de l’essence super.

Avec une carrosserie aussi intéressante à regarder qu’un écran de télé fermé, on se dit que le comportement routier ne doit pas être très dynamique. Il ne l’est effectivement pas, toutefois, il n’est pas soporifique non plus. La suspension a pour mandat de préserver le confort et elle y parvient parfaitement. Même si l’on dénote un certain roulis en virage, la RLX surprend par son agilité. Cependant, j’imagine que les propriétaires d’une telle voiture ont dépassé depuis longtemps l’âge des folies. Aussi, on apprécierait une direction un peu moins assistée, quoique, étonnamment, sa précision ne fasse pas défaut.

Si la RLX était fabriquée par General Motors, Ford ou Volkswagen, on en entendrait assurément parler bien davantage. Après tout, pourquoi laisser un tel monument de technologie seul dans son coin? Vivement, que quelqu’un glisse quelque substance illégale dans l’eau des stratèges marketing de Honda/Acura. On verrait peut-être une pub de la RLX au prochain Super Bowl!

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