Nissan JUKE 2018: L’original persiste

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Marc Lachapelle

Si l’imitation est la plus sincère des flatteries, comme le veut l’adage, c’est assurément un bel hommage qu’a rendu Toyota à la JUKE, de son rival Nissan, en lançant son C-HR. Même si la silhouette trapue et joyeusement biseautée de ce nouvel utilitaire compact n’atteint pas le même niveau d’exubérance, leurs dimensions sont très voisines. Reste à voir comment l’original saura répliquer et résister à ce nouvel assaut, alors qu’il amorce une huitième année sous sa forme et sa configuration actuelles, en comptant le remodelage léger d’il y a trois ans.

Nul doute que le JUKE, pour toute l’excentricité de sa silhouette, est un véritable pionnier. Sans blague. Lorsque le tout premier s’est pointé, pour l’année 2011, la catégorie des utilitaires sport sous-compacts n’existait tout simplement pas. Or, on y dénombre cette année plus de dix modèles, en comptant le nouveau Toyota C-HR, mentionné plus haut. Plusieurs d’entre eux sont d’ailleurs vite devenus des rivaux plus que redoutables.

Un statu quo peu rassurant

Dans cette catégorie en plein bouillonnement, dont les ventes ont augmenté de 24% au Québec, l’an dernier, le JUKE fait essentiellement du sur-place. Ce qui n’a rien de déshonorant, à vrai dire, si l’on tient compte du fait qu’il a finalement changé très peu en huit ans. Ironiquement, ce vétéran s’est retrouvé sixième au palmarès des ventes, soit exactement à la même position qu’au classement final du match comparatif qui mettait aux prises huit de ces utilitaires sport sous-compacts dans la 50e édition du Guide de l’auto.

L’équipe avait alors souligné les forces et lacunes du JUKE. Au-delà de sa silhouette disons… unique, au sujet de laquelle les opinions sont souvent diamétralement opposées. Il est bon de noter qu’il s’agissait d’une version SL à quatre roues motrices, donc la plus chère. On avait apprécié sa tenue de route assez vive et les bonnes performances de son quatre cylindres turbocompressé de 1,6 litre et 188 chevaux qu’il faut toutefois abreuver d’essence super. Ce moteur est d’ailleurs le seul disponible.

Sa boîte automatique à variation continue n’avait certes pas fait l’unanimité dans ce match. Là encore, les réactions étaient fort contrastées. Tous furent par contre d’accord pour critiquer les places arrière très limitées et la soute cargo minuscule du JUKE, lorsque les dossiers 60/40 de la deuxième rangée sont en place, à la verticale. On a également déploré la mauvaise visibilité vers l’arrière et de gros angles morts qu’on peut heureusement compenser et couvrir grâce à de très bons rétroviseurs extérieurs.

Sportif et sympathique

La version NISMO est toujours la plus intéressante dans cette série qui vise essentiellement les hédonistes et les amateurs de conduite sportive. On la reconnait facilement, de toute manière, à ses jantes d’alliage noires de 18 pouces, chaussées de pneus de performance de taille 225/45R18, plus larges et plus bas. Le NISMO profite également d’une barre antiroulis plus costaude, d’un diamètre de 22 mm, pour appuyer les bras multiples de la suspension arrière à roues indépendantes qu’il partage avec les autres versions à quatre roues motrices. Le JUKE SV traction se contente d’une suspension arrière à poutre de torsion et ses roues avant patinent à rien, de surcroît.

Le NISMO se distingue en outre par ses sièges baquets avant très sculptés, enveloppés de suède et surpiqués au fil rouge, qui offrent un excellent maintien en virage. La jante de son volant est également drapée d’un mélange de suède et de cuir et la face de ses cadrans principaux est d’un beau rouge vif. Il possède aussi des pédales à surfaces métalliques, mais son repose-pied est trop étroit vers le haut.

L’écran tactile est de petite taille, mais il est net et ses menus sont clairs. Parmi eux, le système I-CON, qui permet de sélectionner un des trois modes de conduite offerts : normal, sport ou écolo. Chacun offre des réglages différents pour l’accélérateur, la servodirection électrique et la boîte à variation continue, pour les déclinaisons qui en sont pourvues.

Si le Toyota C-HR – encore lui – risque de causer quelques soucis au JUKE, avec sa silhouette aussi fantasque et une fiche technique étrangement semblable, son rival le plus sérieux habite peut-être à la même adresse. Le tout nouveau Qashqai est effectivement plus spacieux, plus pratique, plus moderne et même plus frugal sur la route que le JUKE. Il est également offert en version traction ou quatre roues motrices, pour seulement quelques centaines de dollars supplémentaires. Chose certaine, si ce nouveau venu fait tourner les têtes, ce ne sera pas exactement pour les mêmes raisons que son original de frère. Cela dit, la seule raison de se procurer un JUKE, surtout la version NISMO, a toujours été le pur plaisir. Le sien propre, pas celui des autres.

Feu vert

Feu rouge

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