Lincoln MKC 2018: Une fois n’est pas coutume…

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Alain Morin

Outre la Continental, qui n’a pas son équivalent chez Ford, tous les modèles Lincoln sont issus de modèles provenant de la prolétaire marque américaine. Les designers ont certes passablement bien camouflé le produit Ford sous la carrosserie mais, en général, les Lincoln sont des Ford en habit du dimanche. Si le résultat n’est pas toujours concluant, il existe un modèle qui se démarque de manière positive, le MKC. Et le public sait reconnaître un bon produit puisque dès son arrivée, il est aussitôt devenu le véhicule le plus vendu de la marque.

Deux raisons expliquent ce succès. Tout d’abord, le marché des VUS compacts de luxe est celui qui se développe le plus rapidement et tout le monde veut avoir le sien. Lipton sortirait un VUS à saveur de poulet et nouilles et il se vendrait! Mais il y a autre chose. Même si le MKC est, en réalité, un Ford Escape, Lincoln a bien fait les choses.

Ce dernier est plus long, plus large et moins haut, ce qui lui donne une allure plus robuste, mieux plantée sur la route. Le hayon est beaucoup plus incliné, ce qui ajoute au dynamisme, mais envoie au rancart de précieux litres de chargement. Après tout, quand on veut du luxe, l’utilitaire passe en second.

Nous venons de dire que le MKC avait l’air mieux planté sur la route que l’Escape. Il n’a pas juste l’air puisque ses voies avant et arrière ont gagné 23 mm par rapport au frangin. Ça ne paraît pas beaucoup, comme ça, 23 mm, mais ce pouce (ou presque) a une incidence positive sur la tenue de route. Oh, on ne prétendra pas ici qu’il peut se mesurer à un Porsche Macan, un lointain concurrent, sur une piste de course, tant s’en faut, mais son comportement en courbes satisfera amplement ses propriétaires. Propriétaires qui préféreront sûrement le confort de la suspension du MKC au dynamisme un peu sec du Macan.

Le MKC souffre d’une tare commune aux produits Ford et Lincoln, un poids trop élevé. Le véhicule est construit solidement et son habitacle est hyper silencieux, donc entouré de plusieurs épaisseurs de matériel insonore, ce qui pourrait expliquer cet excès de poids. Et ce n’est pas la direction, souffrant d’un grave manque de communication avec les roues avant, qui aide à diminuer cette impression de lourdeur. Si le mode Confort rend le MKC encore plus confortable, à l’inverse le mode Sport ne le rend pas vraiment plus sportif. La direction est un iota plus ferme et la boîte de vitesses, qui n’a pas l’habitude des passages rapides, se force un peu plus. Le rouage est intégral et sans être le plus technologique qui soit, il répond présent dès qu’on a besoin de lui.

Le MKC se déplace grâce à deux moteurs turbos. D’office, on retrouve un quatre cylindres 2,0 litres développant 240 chevaux pour un couple de 270 livres-pied. Étonnamment, ce même moteur dans le Ford Escape, un véhicule moins luxueux et surtout moins cher, développe cinq chevaux et cinq livres-pied supplémentaires. Le MKC étant plus lourd, les performances sont quelque peu amenuisées. L’autre moteur est un 2,3 litres de 285 chevaux et de 305 livres-pied, fort déluré et pas plus glouton en essence. Malgré tout, le 2,0 litres fait un boulot très acceptable et permet d'économiser au moins 7 000 $. Quand même… En outre, il remorque autant que le 2,3, soit 2 000 livres (907 kilos) ou 3 000 livres (1 361 kilos) avec l’ensemble remorquage optionnel. Toutefois, aucun de ces moteurs n’est un exemple de sobriété et il faut prévoir une consommation d’au moins 12,5 l/100 km, ce qui assèche le réservoir d’essence de 59 litres en un rien de temps. Certaines voitures électriques ont une autonomie égale ou même meilleure!

Le MKC a fière allure, malgré sa grille avant qui gagnerait à adopter celle de la Continental et de la MKZ. Dans l’habitacle, on touche à des matériaux généralement de qualité, on écoute l’excellente chaîne audio THX optionnelle. On parle dans le vide, la plupart du temps, quand on s’adresse au SYNC 3 (mais le reste de ce système multimédia fonctionne à merveille), on se demande si c’est le siège qui est inconfortable ou si c’est une lubie passagère, on découvre que non, ce n’est pas une lubie.

On cherche un peu, surtout au début, où est situé le levier de vitesses pour se rendre compte qu’il est remplacé par des boutons au tableau de bord et l'on cherche aussi comment désactiver les tabarouettes de systèmes de sécurité qui crient à l’envi au moindre mouvement extérieur, particulièrement lors des manœuvres de recul. J’avais même l’impression que notre MKC à l’essai avait développé une haine envers ma poubelle et mon bac de récupération.

Le MKC n’est pas le véhicule le mieux vendu chez Lincoln pour rien. Il est moderne, raffiné, silencieux, puissant et, par-dessus tout, c’est un VUS de luxe.

Feu vert

Feu rouge

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