Bugatti Chiron 2018: La nouvelle impératrice

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Marc Lachapelle

Avec la multiplication des hyper-sportives à groupe propulseur hybride, ou même électriques, on pouvait douter que Bugatti donne suite à la Veyron et son moteur à seize cylindres extraordinairement complexe, ce pur délire mécanique. Or, voici la Chiron, sa digne héritière, propulsée par une version mise à jour et encore plus puissante de ce moteur, blotti sous une carrosserie nouvelle, aux lignes pourtant si familières. Une sportive à la fois imposante et trapue, qui promet d’être la plus rapide et qui demeure une des voitures les plus rares et chères de la planète.

Il y a quelque chose de franchement baroque dans les multiples excès des Bugatti. Quelque chose de royal, sinon d’impérial, en fait. Rien d’étonnant puisque cette marque française, créée par un génie italien de l’automobile, est devenue le joyau du groupe allemand Volkswagen AG, il y a maintenant vingt ans, par la seule volonté de Ferdinand Piëch, son grand patron à l’époque. La Bugatti Veyron, c’était son idée et le projet de lui donner une héritière aura donc survécu à son éviction du conseil et à son départ de chez VAG, il y a trois ans.

Qui aurait cru que VAG allait approuver et financer le développement d’une nouvelle méga-sportive de luxe, dans le moule de la Veyron, alors qu’elle aurait perdu quelques millions sur chacune des 450 qu’elle a produites et vendues! Finalement. Cette fois-ci, Bugatti promet de fabriquer la Chiron au nombre « strictement limité »’ de 500 exemplaires et annonçait déjà, au dernier Salon de Genève, qu’elle avait reçu des commandes pour la moitié d’entre elles, au prix modique de 2,5 millions d’euros, soit 3,8 $ millions canadiens.

Tradition et modernité farouchement soudées

Bugatti exposait d’ailleurs, à Genève, une Chiron dont la carrosserie en fibre de carbone apparente affichait la couleur « Bleu Royal ». Tiens, tiens! Cette teinte côtoyait une abondance de noir sur les flancs de cette nouvelle Chiron, comme sur l’une des gigantesques et rarissimes Bugatti Royales de la grande époque. Et comme la Veyron, son nom est celui d’un pilote français renommé, qui s’est illustré en course au volant des créations d’Ettore Bugatti. Le prototype des nouvelles Bugatti avait d’ailleurs porté le nom de Louis Chiron, qui était également Monégasque.

La silhouette de la Chiron est une évolution subtile du profil bas et allongé de la Veyron, en plus moderne et gracieux. À l’avant, l’écusson Bugatti en argent massif et en émail rouge, qui trône au milieu de la fameuse grille de calandre en fer à cheval, est encore plus grand.

La coque est maintenant entièrement faite de fibre de carbone, y compris la partie arrière. Sa fabrication exige quatre semaines de travail et sa rigidité se compare à celle d’un prototype LMP1, comme ceux des 24 Heures de Mans. Son coefficient de traînée varie de 0,35, en mode « vitesse maxi », à 0,59 quand l’aileron arrière, plus grand de 39%, se dresse à la verticale pour jouer à l’aérofrein. L’effet était déjà hallucinant sur la Veyron et le sera d’autant plus sur la Chiron, dont les disques de freins plus grands de 420 et 400 mm (avant/arrière) sont faits avec du carbure de silicium qui les rend plus légers, performants et durables. Ils sont pincés par des étriers à huit pistons en titane à l’avant et six à l’arrière.

Missile terrestre clé en main

C’est exactement ce qu’il faut à une voiture dont le W16 de huit litres a été intégralement revu, produisant maintenant 1 479 chevaux SAE (la cible était de 1 500 chevaux PS) grâce à quatre turbos plus grands et pleins de nouvelles astuces. Assez pour toucher les 100 km/h en 2,5 secondes. Pour atteindre la vitesse de pointe promise de 420 km/h, il faut actionner une clé spéciale, attendre que les 50 ordinateurs de bord donnent le feu vert et disposer d’une très, très longue ligne droite parfaitement dégagée.

Dans l’habitacle, c’est toujours l’opulence, avec le cuir le plus riche, des moulures et commandes en aluminium satiné et une pléthore de systèmes et accessoires. Elle offre un peu plus d’espace aussi, puisque la Chiron est plus large que sa devancière de 40 mm. Droit devant, trois écrans électroniques où trône, en plein milieu un grand cadran analogue aux allures de « montre de luxe suisse », selon Bugatti, dont l’aiguille rouge peut grimper jusqu’à une vitesse indiquée de 500 km/h.

Somme toute, la Bugatti est un lingot ultrarapide à seize pistons suralimentés, qui promène ses 1 995 kilos sans le moindre complexe, dans un monde obsédé par la légèreté où se préparent actuellement des versions routières de F1 à groupe propulseur hybride. La Chiron y occupe donc une place unique. La sienne. Le paysage automobile n’en est que plus riche. Sans parler de la clientèle.

Feu vert

Feu rouge

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