Chrysler 300 2018: Coincée dans une autre époque

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Marc-André Gauthier

Les choses ne sont pas roses pour Fiat Chrysler Automobiles. Le PDG de l’entreprise, Sergio Marchionne, ne cache même pas le fait de vouloir vendre la compagnie, ou certaines marques rentables du groupe, comme Jeep ou Ram, à un groupe plus imposant, comme General Motors ou Volkswagen. Si les ventes de camions et de VUS vont quand même bien chez FCA, c’est le tout le contraire en ce qui concerne leur gamme de voitures.

Les problèmes de FCA remontent à la crise financière de 2008, lorsque Chrysler fut acquise par Fiat (2009). À l’époque, déjà, Chrysler était dans le trouble. Ses plates-formes étaient mûres pour des changements, et elle se devait d’investir dans des technologies d’avenir.

Or, des années plus tard, Chrysler est encore au même point. Ses plates-formes n’ont à peu près pas changé, et la Chrysler 300 en est un bel exemple. Cette grosse berline américaine est toujours basée sur une plate-forme modifiée de la Mercedes-Benz Classe E… du temps où Daimler et Chrysler étaient associés (1998 à 2007).

Chrysler devra éventuellement penser à la postérité. Quel avenir l’attend? Quelle forme devrait prendre ses véhicules? En attendant que FCA réponde à ces questions, on ne peut que constater à quel point la Chrysler 300 vieillit, et ce, malgré les apparences.

Pour 2018, on change les versions

À défaut d’introduire une version hybride, électrique, ou turbo, pour 2018, la 300 présente de nouvelles déclinaisons. La version de base, baptisée Touring, propose des sièges en tissu, mais ils peuvent être ajustés électriquement. Cette 300 comprend aussi un écran multimédia Uconnect de 8,4 pouces, une clé intelligente, des roues de 17 pouces et des feux arrière à DEL.

La 300S demeure au catalogue, offrant des sièges en cuir et une apparence plus sportive, aux accents uniques, et des roues de 20 pouces. La version 300C disparaît, pour devenir simplement la Limited. Elle comprend du cuir Nappa de bonne qualité, en plus de plusieurs options intéressantes, comme les rétroviseurs qui s’ajustent automatiquement en fonction du profil du conducteur enregistré, qui est associé à votre clé. Il sera possible d’opter pour un ensemble Platinum qui ajoute des roues de 20 pouces uniques, des phares adaptatifs au xénon, des sièges en cuir perforé à motif matelassé ainsi que des porte-gobelets chauffants et refroidissants.

Comme conduire une vieille voiture

La 300 est équipée, à la base, d’un V6 de 3,6 litres de 292 chevaux (300 dans la version 300S), accouplé à une boîte automatique à huit rapports, qui envoie sa puissance aux roues arrière. Le rouage intégral est offert en option.

Quoi qu’il en soit, ce V6 fait un travail honnête, permettant à cette grosse et lourde voiture de se déplacer sans trop de problèmes. Toutefois, si vous êtes à la recherche de performance, il faudra assurément regarder en direction du V8 de 5,7 litres, proposé sur les versions 300S et Limited. Certes, ce V8 ne développe que 71 chevaux de plus que le V6, pour une puissance totale de 363 chevaux, mais le comportement de ce moteur, disposant de beaucoup de couple à bas régime, convient mieux au caractère de la 300.

Malheureusement, pas de rouage intégral offert avec le V8. Pour avoir conduit la version V8 à propulsion dans la neige, il est approprié de dire que les systèmes d’aide électronique sont efficaces… à condition d’avoir les meilleurs pneus d’hiver qui se retrouvent sur le marché.

L’habitacle de la 300, surtout sur les versions plus dispendieuses, est plutôt réussi. D’ailleurs, cette berline a gagné plusieurs prix Wards au fil des ans pour récompenser le design de la cabine. Bien finie, elle offre beaucoup de confort, tant pour les passagers arrière que pour ceux d'en avant. La direction est vague alors que la suspension s’avère confortable, mais sèche par moment, qui jure quelque peu dans une voiture qui ne se veut pas du tout sportive.

La 300 ne séduit pas parce qu’elle nous rappelle une autre époque, au contraire, elle est coincée dans une autre époque. Une cavalerie de 363 chevaux, c’est une quantité modeste pour un V8 moderne. En fait, Mercedes-Benz développe plus de puissance avec un quatre cylindres turbocompressé de deux litres…

On aime la Chrysler 300 parce qu’elle est jolie, rétro et spacieuse, mais elle vieillit de moins en moins bien. Patience, une refonte est attendue pour 2019-2020!

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