Karma Revero 2018: Deuxième vie
Peu de bagnoles mises sur le marché auront été frappées par autant de malchance que la Fisker Karma. Produite entre 2011 et 2012, elle aurait connu une vie très courte si son design extérieur et son architecture n’étaient pas si prometteurs, et profite désormais d’une deuxième chance de se faire valoir.
Pour la petite histoire, Henrik Fisker a établi sa propre marque de voitures il y a une dizaine d’années, et le premier modèle commercialisé fut la Karma. Une berline aux lignes séduisantes, dessinée par Fisker lui-même, elle était technologiquement poussée à l’époque avec sa motorisation électrique, soutenue par un moteur à essence servant de générateur. Comme c’est le cas dans la Chevrolet Volt.
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Hélas, après avoir vendu et livré des voitures entre novembre 2011 et novembre 2012, la production de la Karma avait été brusquement freinée après la faillite du seul fournisseur de batteries, A123 Systems. Pour ajouter à l’infortune de Fisker, plus de 300 unités fraîchement assemblées ont dû être envoyées à la casse, inondées par l’ouragan Sandy en octobre 2012. Ces deux coups de masse ont sonné le glas du petit constructeur.
La renaissance
Suite à la faillite, le design et les plans de construction de l’auto ont été vendus à une compagnie chinoise nommée Wanxiang, qui exploite désormais une usine de fabrication en Californie. La marque s’appelle maintenant Karma, et la voiture, Revero.
Sa production a débuté à la fin de 2016, et la Revero est disponible au Canada avec, au moment de mettre sous presse, des concessionnaires à Montréal et à Toronto ainsi qu’un centre de service à Vancouver.
Elle est équipée de deux moteurs électriques produisant un total de 403 chevaux et d’un couple prodigieux de 981 livres-pied. Cette puissance est acheminée aux roues arrière par une transmission directe et un différentiel à glissement limité. Malgré son architecture en aluminium, la présence de toute cette mécanique ajoute du poids, et la Revero pèse 2 449 kilogrammes. Selon Karma, avec le mode Sport activé, la berline peut accélérer de 0 à 96 km/h (0-60 mi/h) en 5,4 secondes. On est loin des performances d’une Tesla, mais c’est tout de même rapide.
Le bloc de batteries de 21,4 kWh permet une autonomie électrique de 80 kilomètres, et une fois cette distance parcourue, un quatre cylindres turbo de 2,0 litres s’active, produisant de l’énergie aux batteries pour continuer à alimenter les moteurs électriques. Avec un réservoir d’essence de 36 litres, on peut continuer à rouler jusqu’à ce que l’on puisse brancher la voiture pour une recharge ou faire le plein de super, et son autonomie totale est estimée à 480 km. Branchée sur une borne de 240 volts, la Revero peut être chargée à bloc en trois heures.
Le grand luxe
Étant une voiture de luxe coûtant plus de 100 000 $, on ne s’attend à rien de moins qu’à une finition des plus soignées. Les sièges sont recouverts d’un cuir riche, avec un design uni ou bicolore selon les goûts de l’acheteur. Pour les garnitures intérieures, on peut opter pour de fines boiseries ou de la fibre de carbone. Le système multimédia intègre un écran tactile sur lequel on accède à toutes les fonctionnalités audio et de climatisation. La chaîne audio à neuf haut-parleurs comprend deux ports USB ainsi que l’intégration Apple CarPlay et Android Auto.
La Revero est très longue et très large, mais sa ligne de toit est basse et l’habitacle à quatre passagers est très petit, tout comme la capacité de son coffre, évaluée à 195 litres. Ce n’est clairement pas un véhicule pour les voyages en famille. Un toit ouvrant n’est pas disponible, puisque ledit toit est recouvert d’un panneau solaire permettant de recharger la batterie de 12 volts, mais aussi le bloc de batteries de la voiture.
Malgré sa conception qui date de 10 ans déjà, la carrosserie de la Revero peut toujours faire tourner les têtes. Ses lignes sensuelles lui confèrent un style unique, alors que les ailes semblent caresser les roues de 21 pouces (22 pouces en option) comme une robe ou un habit bien ajusté à la forme du corps. Petite anecdote intéressante : les logos apposés sur la voiture sont peints à la main et insérés dans un anneau en aluminium.
La Revero est exclusive, dispendieuse, luxueuse et peu énergivore — du moins, en mode 100% électrique. Évidemment, on ne peut se prononcer sur sa fiabilité ou sa valeur de revente pour l’instant, mais nous sommes heureux de voir que cette superbe berline a obtenu une deuxième chance de faire sa marque.
Feu vert
- Carrosserie sublime
- Habitacle luxueux
- Bonne autonomie pour une hybride rechargeable
- Technologiquement à point
Feu rouge
- Poids très élevé
- Prix d’achat exclusif
- Fiabilité et valeur de revente inconnues
- Peu d’espace intérieur