Infiniti QX70 2018: Le guépard est vieux

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Alain Morin

Lorsqu’il est arrivé sur le marché en 2003, en tant que modèle 2004, l’Infiniti FX avait bouleversé l’ordre qui s’installait dans le monde des VUS de luxe. Il s’inspirait, assez librement d’ailleurs, du concept Infiniti FX45, dévoilé au Salon de Detroit en janvier 2001. À ce moment, Carlos Ghosn, tenant déjà fermement les commandes de Nissan et d'Infiniti, l’avait baptisé le Guépard bionique. L’image était frappante et tout le monde a trouvé que le FX de production ressemblait, effectivement, à un guépard. Le surnom est resté. Mais il ne convient plus.

Le guépard, un félin qu’on imagine toujours prêt à sauter sur sa proie, doté en plus de capacités bioniques, promet des performances absolument fantastiques. Le FX de 2004 en était capable. Sauf que l’espérance de vie d’un guépard est d’environ 20 ans. Et le FX, devenu QX70 en 2014, en est rendu à sa quinzième année… En 2009, alors qu’il commençait à tirer de la patte, Infiniti lui a fait subir une cure de rajeunissement qui lui avait fait le plus grand bien.

Toujours est-il que le QX70 n’a plus rien du bel et noble animal qu’il était. Oublié par Infiniti, il ne s’en est vendu que 113 au Québec l’an dernier. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’un mauvais véhicule, que non! Sauf que quand la concurrence s’appelle BMW X6, Mercedes-Benz Coupé GLE, Porsche Cayenne ou Volvo XC90, il ne faut pas baisser la garde longtemps. Dans la jungle, c’est la mort assurée. Dans la jungle automobile aussi.

De plus en plus de rides…

Le passage du temps se fait durement sentir dans l’habitacle. Certes, les matériaux sont de belle qualité, mais leur assemblage, du moins dans le QX70 récemment essayé, n’était pas parfait. On est tout de même encore loin de la finition sommaire d’un Jeep Compass… Le design, quant à lui, en a pris un coup. Remarquez que ça demeure une question de goût, mais quand on constate qu’il est le dernier véhicule Infiniti à avoir ses commandes du système multimédia presque à l’horizontale, juste devant l’écran, on se dit qu’il commence à être fatigué. L’année dernière, Infiniti a eu la bonne idée de concocter l’ensemble Limited. Ce dernier ajoute une foule d’accessoires, de moulures, de fioritures et de bébelles qui attirent toujours le consommateur prêt à dépenser.

La vie à bord d’un QX70 n’est pas désagréable du tout… Les sièges sont confortables, tant à l’avant qu’à l’arrière, sauf pour la place centrale. La visibilité vers l’arrière, on s’en doute, est particulièrement mauvaise. Heureusement, l’écran central nous renvoie une belle image claire lors des manœuvres de recul. Cet écran est aussi au cœur du système multimédia du véhicule. Sauf qu’il n’y a pas d’Android Auto, pas d’Apple CarPlay et trop peu de ports USB. Oui, bien sûr, il y a la navigation, mais elle est optionnelle sur la livrée de base.

Attention, il peut encore attaquer!

Si, du temps où il s’appelait FX, le QX70 pouvait courir très vite grâce à un V8 de 4,5, puis de 5,0 litres, aujourd’hui, il s’est calmé et n’utilise qu’un V6 de 3,7 litres, le même qui se retrouve dans la sportive 370Z et dans la très intéressante G37. Dans le cas présent, il déballe 325 chevaux à 7 000 tr/min et un couple de 267 livres-pied à 5 200 tr/min. Une boîte automatique à sept rapports fait le relais entre le moteur et les quatre roues motrices. D’ailleurs, les Américains peuvent obtenir un QX70 à roues arrière motrices, une configuration qui ne serait pas très populaire ici.

Quoiqu’il soit devenu vieux et qu’il doive se reposer beaucoup plus souvent qu’avant, il arrive au guépard de retrouver les jambes de sa jeunesse et de se taper un bon sprint, question de prouver aux autres mâles qu’il n’est pas encore mort. La sonorité du V6 est réjouissante et dès les premiers coins de rue, on sait qu’on a affaire à un véhicule taillé sur mesure pour procurer du plaisir. Le pied droit en redemande et le plaisir augmente. La direction est juste assez légère et d’une belle précision. C’est à se demander pourquoi Infiniti n’accorde pas plus d’importance à une telle machine!

Cette sportivité a toutefois un prix, celui du confort. Lorsque chaussé de roues de 21 pouces, surtout, le QX70 ne fait pas dans la ouate. Heureusement que, comme mentionné plus haut, les sièges sont confortables. Notez toutefois que des pneus de remplacement de 21 pouces, ça peut vous démolir un compte bancaire assez rapidement…

La décision d’Infiniti de ne pas prêter plus d’attention à son QX70 est difficile à comprendre. Le marché des VUS intermédiaires sport connaît pourtant une croissance exponentielle. Il faut croire qu’Infiniti préfère investir dans l’énorme QX80, qui se démène dans un marché moins important…

Feu vert

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