Mercedes-Benz Metris 2018: Entre un hôtel et un aéroport

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Alain Morin

Parmi les véhicules les plus insolites à rouler sur nos routes, le Mercedes-Benz Metris tient une place de choix. On le repère facilement, car ses formes ultracarrées détonnent dans un monde où la recherche du meilleur aérodynamisme possible donne des carrosseries tout en courbes. Dans son habitacle, on retrouve des surfaces en plastique noir, gris foncé ou gris anthracite très dures au toucher, à la limite désagréables, alors que la tendance veut des plastiques de plus en plus raffinés.

Et que dire de son écran central, qui a l’air d’avoir les dimensions d’une carte professionnelle placée au beau milieu du tableau de bord alors que certaines marques offrent maintenant des écrans géants! Ce ne sont là que deux exemples parmi tant d’autres. Bref, on se demande si l’on a bien affaire à un véhicule neuf!

Malgré son apparence un peu rustre, le Metris a beaucoup de qualités pour quiconque favorise une relation à long terme plutôt qu’un amour passager, mais ô combien agréable! Tout d’abord, il convient de mentionner que le Metris a été développé pour le marché européen, tout comme son grand frère, le Sprinter auquel il ressemble, d’ailleurs. Là-bas, il s’appelle Vito et est commercialisé depuis 1996. Il n’est exporté ici que depuis l’an dernier, ce qui peut expliquer le fait qu’on ne se soit pas encore habitués à lui.

Il faut penser à long terme

Le Metris se décline en deux modèles, Cargo et Combi. Le premier, proposé en deux longueurs, est destiné à un usage strictement commercial et ne compte que deux sièges à l’avant. Le reste de l’habitacle sert à la marchandise. Le modèle Combi, par contre, possède sept places, ce qui le place dans la catégorie des fourgonnettes, tout comme les Chrysler Pacifica, Dodge Grand Caravan, Honda Odyssey et Toyota Sienna. Or, la vocation du Combi est différente. Même s’il peut transporter la famille élargie et les deux chiens sans problème, il est surtout destiné à une utilisation commerciale. D’où les plastiques durs, mais ultrarésistants.

Puisqu’il n’a pas besoin de séduire un public avide de nouveautés, le Metris peut se permettre de présenter un tableau de bord qui semble avoir été dessiné il y a vingt ans. Au moins, il y a plusieurs espaces de rangement parfaits pour y glisser une planche à pince, ce qui compense un peu son système audio, dont la sonorité rappelle celle d’un RCA Victor des années 50... Assis au volant, non télescopique, on remarque que la visibilité arrière est royalement bloquée par les appuie-têtes des deux rangées de sièges. Au moins, cette année, la caméra de recul est vient de série.

Toujours dans le rayon des sièges, soulignons que la banquette de troisième rangée ne se replie pas dans le plancher comme dans une fourgonnette « normale ». Si l’on désire plus d’espace, il faut l’enlever au complet, une opération qu’on ne fait qu’en cas d’extrême besoin tant ce siège est lourd. Le tissu des sièges ne paie pas de mine. Et comme il semble d’une résistance à toute épreuve, il ne paiera pas de mine longtemps! Tous ces éléments s’accordent pour faire du Metris une parfaite navette entre un hôtel et un aéroport, par exemple.

Une propulsion peu propulsée

Sous son capot se cache un quatre cylindres turbo de 208 chevaux et une boîte automatique à sept rapports qui fait le lien avec les roues arrière. Car le Metris est une propulsion. Seulement oser penser que ce groupe motopropulseur pourrait être aussi performant que celui des autres fourgonnettes relève du chimérique. Dans le Guide de l’auto 2017, nous avions tenu un match entre les cinq fourgonnettes mentionnées plus haut et le Metris avait terminé bon dernier dans les mesures d’accélération et de reprises. Il faut dire qu’il était, et est toujours, le moins puissant du groupe et le plus lourd, une combinaison rarement gagnante… Si l’on est très gentil avec l’accélérateur, on peut s’en tirer sous 11,0 l/100 km. Je serais curieux de le conduire avec six passagers et leurs bagages… Bagages qui entrent dans un espace de 1 060 litres, un volume qui pourrait tripler si les sièges pouvaient être enlevés ou, à tout le moins, déplacés.

Assez curieusement, le Metris n’est pas désagréable à conduire pour peu que l’on respecte les lois de la physique. On sent qu’il s’agit d’un véhicule extrêmement solide qui ne se désagrégera pas après quelques années à rouler sur nos routes bombardées. C’est un pur produit Mercedes-Benz, autant pour cette impression de solidité que pour son catalogue regorgeant d’options dispendieuses. Pour qui gère le parc automobile d’un grand hôtel et a une vision à long terme, le Metris mérite considération.

Feu vert

Feu rouge

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