Toyota Sequoia 2018: Un peu tard pour commencer à faire du sport…

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Alain Morin

Aussi inébranlable que l’arbre dont Toyota s’est inspiré pour le baptiser, le Sequoia évolue au même rythme et il semble là pour les siècles à venir. Or, cette année, dans un moment de réveil inattendu, Toyota lui apporte quelques changements. Oh, rien pour troubler sa séculaire tranquillité, mais assez pour que l’on en fasse mention.

Il faut tout d’abord souligner que le Sequoia est gros. Très gros. Plus gros qu’un Ford Expedition, c’est tout dire. Après tout, il est dérivé de la camionnette Tundra, elle-même assez costaude, merci. Bien entendu, un si gros véhicule abhorre les centres-villes et ses stationnements souterrains, ses rues étroites et ses places de stationnement trop petites. Si vous n’avez pas de garage et que vous comptez vous servir de ce véhicule l’hiver, un petit conseil, munissez-vous d’un escabeau pour pouvoir le déneiger. Je ne parle pas du toit, je parle du pare-brise. Pour le toit, ça prend une échelle.

Comme on est en droit de s’y attendre, l’habitacle ne fait pas dans le petit. Tout semble surdimensionné, de l’immensité du pare-brise à la grosseur des boutons du tableau de bord en passant par la console centrale dans laquelle j’ai perdu mon cabanon. Ça avait pris une semaine pour le retrouver. Le coffre est de dimensions sidérales. L’espace pour les jambes, les coudes, les hanches, les oreilles est amplement suffisant, peu importe l’endroit où l’on s’assoit. Étonnamment, l’espace pour la tête, bien qu’il soit correct, n’est pas extraordinaire. Les sièges avant et à la seconde rangée sont façonnés de manière à accueillir les gabarits américains. Remarquez que ce n’est pas surprenant, c’est là que le Sequoia est le plus populaire. S’il ne s’en est vendu que 697 au Canada en 2016, il s’en est écoulé près de 13 000 du côté de Trump.

2 700 kilos à faire bouger… c’est pas de la tarte

Pour mouvoir les 2 700 kilos du Sequoia, Toyota fait appel à son V8 5,7 litres qui engendre 381 chevaux à 5 600 tr/min et un couple de 401 livres-pied à 3 600 tr/min. C’est suffisant pour amener le pachyderme d’une position stationnaire à 100 km/h en 7,1 secondes seulement. J’ai entendu dire que la NASA aurait refusé de développer un ordinateur pour calculer la consommation lors d’un 0-100 km/h, prétextant que cela dépassait ses compétences. Déjà que calculer la consommation moyenne sur une route descendante avec un vent de dos en roulant à la vitesse légale est un exercice troublant. On parle d’environ 15 l/100 km. En ville, attendez-vous à 19 ou 20. Et avec un peu de mauvaise foi, à 23.

La boîte de vitesses est une automatique à six rapports qui fonctionne avec une grande douceur. Un rouage 4x4 très efficace complète le tableau mécanique. Ce 4x4 possède une gamme basse qui lui permet de passer à peu près partout, étant bien davantage limité dans les sentiers étroits par ses dimensions gargantuesques que par les capacités de son rouage 4x4.

Un Sequoia sport… Vraiment?

Comme nous le disions au début de cet essai, Toyota a osé apporter des changements à son Sequoia. Tout d’abord, l’ensemble de sécurité Safety Sense P a été ajouté (système précollision détectant les piétons, régulateur de vitesse dynamique, entre autres). La partie avant a été revue, alors que l’intérieur a été subtilement remis au goût du jour. La plus grande nouveauté réside en une toute nouvelle version, la TRD Sport. Basée sur le SR5, elle amène des roues en alliage noir de 20 pouces, une suspension sport TRD avec amortisseurs Bilstein, une barre antiroulis TRD, ainsi que quelques bonbons visuels.

Sur papier, cet ensemble, dont le prix n’a pas été dévoilé, est bien tentant. Or, au risque de péter votre balloune, je serais fort surpris qu’il fasse du Sequoia un modèle d’agilité. Certes, il risque d’améliorer le roulis en virage, le faisant sans doute passer d’extraordinairement exagéré à trop prononcé… Aucun mot n’a été consacré à la direction qui aurait pourtant mérité des améliorations, elle qui est un exemple de légèreté et d’absence de sensation tactile... Ni sur les sièges qui n’ont aucun talent pour retenir conducteur et passagers en virage. Bref, ce TRD Sport s’annonce trop cher pour ce qu’il va offrir. Souhaitons que je me trompe.

J’imagine davantage cet ensemble comme un chant du cygne. Le Sequoia est démodé à plus d’un point de vue. Certes, encore beaucoup de personnes l’apprécient, mais General Motors a entièrement revu ses grands VUS, Ford le fait cette année, Mercedes-Benz offre un GLS pas piqué des vers…

Bon, c’est bien beau rédiger l’essai d’un Sequoia mais, date de tombée oblige, je dois commencer tout de suite mon prochain essai… sur les Prius c et v. Ce qui devrait me racheter aux yeux des écologistes.

Feu vert

Feu rouge

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