24 Heures du Mans 2009 : Peugeot, la consécration

Publié le 14 juin 2009 dans Actualité par Gabriel Gélinas

Au départ de la 77e édition des 24 Heures du Mans 55 voitures ont pris le départ dans 4 catégories, 165 pilotes se relayant aux commandes pour l’épreuve ultime d’endurance disputée sur le célèbre et redoutable circuit de la Sarthe, long de 13,65 kilomètres.

En 2009, tout comme en 2008, le duel de titans opposait Audi, qui a remporté les 24 Heures au cours des huit dernières années, et Peugeot qui s’est toujours montré très rapide mais dont la fiabilité et les erreurs tactiques ont été une source d’intenses frustrations. En 2008, la course semblait gagnée d’avance pour le constructeur français, mais les conditions météo et la stratégie des arrêts aux puits ont joué en faveur du constructeur d’Ingolstadt qui a littéralement arraché la victoire à l’équipe française, le pilote danois Tom Kristensen réussissant l’exploit de décrocher une huitième victoire en carrière sur le circuit manceau et établissant ainsi un nouveau record.

Pour l’édition 2009, Peugeot a ramené ses 908 HDI-FAP à motorisation turbo-diésel, mais Audi a choisi d’innover en inscrivant les nouvelles et très rapides R15 TDI à moteur V-10 turbo-diésel avec lesquelles le constructeur allemand a réussi l’exploit de remporter les 12 Heures de Sebring en Mars dernier à sa toute première épreuve. Bien que Sebring s’avère être l’épreuve qui s’apparente le plus aux 24 Heures du Mans, rien ne peut véritablement se comparer à l’épreuve reine de l’endurance disputée en France à chaque mois de juin. La relative nouveauté des R15 TDI était une source d’inquiétude, ces voitures n’ayant pas été aussi éprouvées en course que les R10 TDI utilisées précédemment et leur fiabilité sur 24 heures demeurant largement inconnue.

En qualification, Peugeot a réussi l’exploit de décrocher une troisième pole position consécutive, le pilote français Stéphane Sarrazin devançant l’écossais Allan McNish sur la Audi R15 TDI par un peu plus de sept dixièmes de seconde. Pour Peugeot, Le Mans c’est LA course à gagner. L’écurie française est sur ses terres et jouit d’un appui inconditionnel des amateurs français qui réagissent bruyamment à chacun des exploits de l’équipe du lion.

En 2009, c’est la consécration pour le constructeur français après plusieurs années d’efforts acharnés, de vitesse pure mais aussi d’intenses frustrations. L’équipage composé de Marc Gené, Alexander Wurz et David Brabham remporte finalement la victoire en 2009, seize ans après leur dernière conquête sur le circuit de la Sarthe en 1983. Pénalisé par des ennuis de suspension arrière, Sébastien Bourdais, Franck Montagny et Stéphane Sarrazin terminent en deuxième position, alors que la Peugeot numéro 7 de Pedro Lamy, Christian Klien et Nicolas Minassian se pointe sixième après un incident survenu après seulement 55 minutes de course alors que Pedro Lamy est heurté, alors qu’il quittait son puit de ravitaillement, par la Peugeot inscrite par l’équipe Pescarolo. Ce contact, survenu à l’arrière de la Peugeot numéro 7, a entraîné le déchiquetage progressif du pneu arrière gauche ce qui a fortement endommagé la carrosserie et le train arrière de la voiture. Pour Lamy, ce fut un très long tour de piste, bouclé à basse vitesse, avant de pouvoir ré-intégrer les puits pour que l’équipe procède aux réparations nécessaires. Le sort en était jeté, la victoire ne serait pas la leur.

Audi a également joué de malchance très tôt dans l’épreuve, Alexandre Prémat envoyant la Audi numéro 3 dans le bac à gravier du virage Indianapolis dans le premier quart d’heure de la course !  Après six heures et demie de course, Lucas Luhr perd la maitrîse de la Audi numéro 2 aux courbes Porsche et le contact avec le mur signifie l’abandon pour Luhr, Mike Rockenfeller et Marco Werner.

Pour le constructeur allemand, un seule voiture demeurait dans le coup soit la R15 TDI numéro 1 pilotée par Allan McNish, Rinaldo « Dindo » Capello et « Monsieur Le Mans », le pilote danois Tom Kristensen, recordman des victoires sur le circuit de la Sarthe. Malheureusement, la fiabilité légendaire démontréa par Audi aux 24 Heures du Mans n’était au rendez-vous cette année, puisque cette équipe à dû composer avec de nombreux arrêts aux stands pour pallier à une surchauffe du turbo-compresseur.  De plus, les pilotes Audi ont dû composer avec un sous-virage excessif en début d’épreuve, une condition qui s’est toutefois améliorée au fil des tours alors que le circuit devenait plus adhérent suite au dépôt de gomme sur la trajectoire idéale.

La décision d’Audi, qui a choisi de ne participer qu’aux 12 Heures de Sebring et de ne compléter qu’un programme d’essais limité de la R15 en Europe avant de se pointer aux 24 Heures, leur a sans doute été fatale puisque l’épreuve reine d’endurance exige une préparation plus que complète si l’on veut prétendre à la victoire. Pour Peugeot, l’atteinte d’une certaine maturité en tant qu’équipe doublée à la vitesse pure des 980 s’est soldée par la consécration ultime devant son public en délire à l’arrivée des trois voitures françaises qui se sont regroupées dans les dernières vingt minutes de la course pour la « photo de groupe » à la ligne d’arrivée.

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