Mercedes-Benz Sprinter 2019 : à la conquête des flottes nord-américaines

Publié le 7 septembre 2018 dans Premiers contacts par William Clavey

CHARLESTON, Caroline du Sud – C’était à l’intérieur d’une immense usine de 1,5 million de pieds carrés que se déroulait le dévoilement nord-américain du tout dernier fourgon Mercedes-Benz.

L’usine en question, située en banlieue de la très charmante ville de Charleston, en Caroline du Sud et qui emploie, à l’heure actuelle, plus de 900 employés, représente un investissement de plus de 500 millions de dollars pour Mercedes-Benz. Elle servira de noyau central d’une offensive visant à accroître sa présence dans les flottes de véhicules commerciaux nord-américaines dans les années à venir, tout en permettant au Sprinter 2019 d’être assemblé de manière plus efficace, plus rapide, et moins coûteuse.

Deux moteurs, trois longueurs, mille configurations

Le Sprinter 2019 n’est pas entièrement nouveau, il subit plutôt une importante mise à jour. Pour le marché nord-américain, il y a deux moteurs : un quatre cylindres turbo de 2,0 litres développant 190 chevaux et un couple de 258 lb-pi, et un V6 turbodiesel de 3,0 litres, bien connu au sein de la gamme, produisant aussi 190 chevaux, mais disposant d’un couple beaucoup plus imposant de 324 lb-pi. Le quatre cylindres turbodiesel commercialisé en Europe ne sera finalement pas vendu ici.

Deux boîtes automatiques sont proposées. Le quatre cylindres fait recours à une boîte à neuf rapports, tandis que le V6 diesel s’associe à une automatique à sept rapports.

Photo: William Clavey

Toutes les déclinaisons du quatre cylindres – Cargo, Crew et Passenger – sont uniquement équipées du rouage à propulsion. Pour les Sprinter V6, à l’exception du modèle Cab Chassis, la transmission intégrale est optionnelle. Deux empattements sont offerts, soit 144 pouces (3,6 m), soit 170 pouces (4,3 m). Une mouture à carrosserie allongée, que le constructeur nomme 170 Extended, est également offerte.

Toujours sur le thème des chiffres, et pour le Sprinter, il est facile de s’y perdre tellement les possibilités sont nombreuses (1 000 configurations au total!), la capacité de remorquage pour tous les Sprinter 1500 alimentés par le quatre cylindres est déclarée par le constructeur à 5 000 lb (2 268 kg).

C’est lorsque l’on passe du côté du V6 que les choses varient entre les déclinaisons 2500, 3500, 3500 XD et 4500. Mercedes-Benz déclare une capacité de remorquage de 5 000 lb (2 268 kg) pour les déclinaisons 2500 et 3500. Les variantes 3500 XD et 4500 peuvent tirer jusqu’à 7 500 lb (3 402 kg). Le 4500 vient uniquement avec des roues doubles, tandis que les versions 3500 et 3500 XD s’amènent soit avec une roue simple renforcie, que Mercedes-Benz nomme Super Single, soit avec des roues doubles.

Comme si les choses n’étaient pas déjà assez compliquées, la charge utile varie aussi d’un modèle à l’autre : 6 636 lb (3 010 kg) pour le Cargo, 2 862 lb (1 298 kg) pour le Passenger, et 7 485 lb (3 395 kg) pour le Cab Chassis, tous alimentés par le V6. Au moment d’écrire ce texte, la charge utile des Sprinter quatre cylindres n’a toujours pas été annoncée.

Bon, on peut le conduire maintenant?

Nous avons assisté à une conférence de presse du gouverneur de la Caroline du Sud, Henry McMaster, dévoilant qu’Amazon prévoit commander 20 000 Sprinter 2019 pour sa flotte de véhicules de livraison. Par la suite, nous avons effectué une visite guidée de l’usine hyper moderne, où des technologies de pointe, comme la réalité augmentée aidant à améliorer la précision des soudures. Nous avons également assisté à une présentation du nouveau système multimédia MBUX, qui permet au Sprinter d’être connecté à une interface web / application mobile en temps réel, facilitant ainsi la gestion des flottes commerciales pour les entreprises. Il était enfin temps pour nous de prendre le volant.

Avec autant de déclinaisons à notre disposition en si peu de temps, il était difficile de choisir un modèle en particulier. J’ai donc opté pour un Sprinter 2500 à quinze passagers, équipé de l’empattement 170 Extended, du moteur V6 turbodiesel et du rouage à propulsion. Peint en noir, vitres également teintes en noir, mon Sprinter me faisait penser à l’autobus privé d’une équipe de la NBA!

Sur la route, la conception monocoque du Sprinter lui confère une tenue de route douce, raffinée et dépourvue d’oscillation et bondissement normalement associés aux camions légers assemblés sur un cadre en acier.

En fait, la conception du Sprinter est intéressante, car il dispose tout de même d’un châssis, sauf que contrairement à un camion standard – un Ford F-150, par exemple – dont la carrosserie est déposée sur le châssis, le cadre du Sprinter est soudé à la structure monocoque, lui permettant d’être plus rigide tout en pouvant supporter des charges plus lourdes qu’une voiture, sans oublier une tenue de route plus raffinée.

Le moteur V6 dispose d’amplement de couple à bas régime, et ses reprises sont bonnes lorsqu’il est sollicité. La boîte automatique exécute ses passages de rapport en douceur et le moteur diesel ne se fait pas trop entendre depuis l’habitacle.

Photo: William Clavey

Parlant d’habitacle, celui du Sprinter 2019 a été grandement modernisé par un système multimédia nettement plus élégant incorporant un écran tactile de 10,3 pouces (7,0 pouces pour les modèles d’entrée de gamme). Des ports USB sont éparpillés à travers la cabine, facilitant ainsi la recharge d’appareils mobiles. Toutefois, nous avons été déçus de ne trouver qu’un seul port USB-C à l’avant, aucun port USB standard en vue...

La nouvelle Interface MBUX est nettement améliorée par rapport à celle de certains autres véhicules du constructeur. Le fait qu’elle soit tactile facilite son utilisation, et les menus ont été simplifiés afin d’être plus conviviaux. Cependant, les fonctions de connectivité en temps réel, incorporant la gestion des flottes ne seront offertes au Canada qu’en 2020. De toute manière, la plupart des compagnies de livraison disposent déjà d’un tel système...

Assemblé aux États-Unis pour la première fois depuis sa naissance en 1995, le Sprinter est bien outillé pour répondre aux divers besoins des acheteurs de fourgons. Prêt à affronter ses rivaux, le Ford Transit et le Ram ProMaster, le Mercedes-Benz Sprinter 2019 arrivera dans les concessionnaires canadiens en janvier 2019.

Avec une stratégie nord-américaine si agressive, Mercedes-Benz possède ce qu’il faut pour augmenter son impact dans le segment des fourgons commerciaux, du moins selon elle. Seule chose, avec un prix de départ de 42 900 $ pouvant facilement dépasser 65 000 $ lorsqu’il est bien équipé, le Sprinter 2019 est vraiment plus dispendieux qu’un Ford Transit, chose qui ne convaincra pas les entreprises nord-américaines de passer du côté d’un constructeur étranger...

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