Exclusif Mercedes-Benz EQ : l’étoile d’argent maintenant électrifiée

Publié le 10 septembre 2018 dans Premiers contacts par Antoine Joubert

Sur les ailes avant de ce véhicule, deux petites lettres bleutées. E et Q. Un amalgame simple signifiant à la fois le mode d’électrification et l’intelligence traduite par les capacités technologiques du véhicule. EQ constitue donc une nouvelle ère pour Mercedes-Benz qui dévoilait cette semaine le premier de dix nouveaux modèles 100% électriques qui seront commercialisés d’ici 2022. De la petite smart jusqu’aux gros utilitaires, en passant par les berlines et les roadsters, on proposera un véhicule tout électrique dans la plupart des segments. Autrement dit, la firme de Stuttgart donne un nouveau sens au terme BlueTEC, que l’on n’utilise évidemment pas dans ce contexte, mais qui aurait clairement été davantage d’à propos.

Stockholm, Suède

C’est en préouverture du #meconvention de Stockholm, un événement d’envergure où se tiennent conférences et ateliers sur les technologies et les modes de vie demain, que Mercedes-Benz a choisi de lever le voile sur l’EQC. Le fruit du hasard? Bien sûr que non! L’image que le constructeur souhaite refléter avec sa nouvelle gamme de véhicules EQ cadre parfaitement avec la philosophie de cet événement, qui se déroule de surcroît dans une région où l’électrification des transports est parmi les plus avancées de la planète.

C’est sous forme de différents ateliers que Mercedes-Benz nous a donc présenté son nouvel utilitaire. Design, développement, procédé de fabrication, intelligence artificielle, tout avait été prévu pour nous démontrer que l’électrification des véhicules n’est pas pour Mercedes-Benz qu’un mal nécessaire. La famille EQ constitue d’ailleurs le quatrième thème automobile du manufacturier, qui définit invariablement ses gammes par le luxe. Un luxe moderne pour ses véhicules traditionnels, un luxe ultime pour la famille Maybach et un luxe à saveur de performance pour la gamme AMG. Quant à la gamme EQ, on la définit comme un luxe progressif. Lisez ainsi par cela qu’à travers l’ensemble des gammes se trouvent différentes philosophies automobiles, certes remarquables, mais toujours onéreuses.

D’abord, un VUS

Lancée en 2007, la smart EV fut le premier véhicule électrique de Mercedes, avec lequel on a jusqu’ici connu un bon succès à l’échelle planétaire. Or, ce type de voiture ne s’adresse évidemment pas à la masse et peut difficilement constituer une formule rapidement rentable pour le constructeur. Ainsi, puisque le segment des utilitaires est celui qui connaît la plus forte ascension à l’échelle mondiale, mais aussi parce qu’on peut vendre à prix élevé, il était logique pour Mercedes-Benz de prendre cette direction. En conférence, on admettait également que l’adaptation d’une technologie électrique à un VUS était plus « simple » qu’avec une petite voiture, permettant d’abaisser un centre de gravité souvent décrié sur ce genre de véhicule, tout en bénéficiant de plus d’espace pour disposer différents éléments, comme les batteries.

L’EQC s’inscrit donc dans le segment des VUS compacts, au même titre que l’utilitaire GLC. On le fabriquera d’ailleurs à la même usine que ce dernier, soit celle de Bremen en Allemagne. À ce propos, sachez que pas moins de cinq pays seront mandatés pour la production de véhicules électriques Mercedes-Benz, ce qui inclut bien sûr l’Allemagne, mais aussi les États-Unis et la Chine.

Avec des proportions similaires à celles du GLC, l’EQC présente une robe plus élancée qui tout compte fait, se décrirait comme un amalgame du GLC et du Coupé GLC. Une partie arrière plus profilée, mais avec un bon espace de chargement et un côté pratique supérieur à celui du modèle Coupé.

Pourquoi une calandre?

Tout simplement parce que c’est joli, disent les gens de Mercedes-Benz. D’ailleurs, sans nommer des modèles comme la Tesla Model 3 ou la Hyundai Ioniq, le chef du design de l’EQC, M. Robert Lesnik, attirait notre attention sur le manque de substance dans le design de certains modèles du marché, dépourvus de calandre. De toute manière disait-il, la calandre est ici fonctionnelle et s’intègre à merveille dans le design du produit, soulignant avec fierté le résultat de son travail.

Il faut dire que cette calandre ceinturée de phares à DEL et d’une bande de feux à DEL située au sommet de la grille, constitue la signature visuelle qui sera appliquée à l’ensemble des modèles de la future grande famille EQ. Et il en va de même pour les feux arrière qui, un peu à la façon des véhicules Dodge (Dart, Charger, Durango), forment comme une bande de feux continue utilisant le plein espace horizontal du coffre. Des jantes de 19 à 21 pouces seront également offertes sur l’EQC, qui ne réinvente pas le design automobile, mais qui réussit de belle façon à se distinguer des autres voitures Mercedes-Benz.

Bienvenue à bord

La présentation futuriste et épurée du poste de conduite émane de deux choses. Premièrement, du design des accessoires décoratifs tels les bouches de ventilation et les lamelles d’aluminium venant surplomber notamment, les panneaux de portières. Puis, de cet écran gigantesque de 10,25 po, ultramoderne et à propos duquel on n’a cessé de nous vanter l’ergonomie et le degré d’innovation. Ce dernier fait appel au système d’exploitation MBUX d’abord introduit dans la nouvelle Classe A (qui arrive prochainement chez nous), lequel repousse les limites de la connectivité et de l’assistance. À cela s’ajoute la technologie baptisée MercedesMe: vous pouvez rester en tout connecté à votre voiture, et ainsi programmer différents paramètres. Pensez au préchauffage, à la climatisation, au démarrage, à la recharge programmée, et plus encore.

L’EQC intègre également différents modes de conduite vous permettant une conduite plus performante, ou axée sur l’économie d’énergie. Vous pourriez même programmer via la navigation un trajet tenant en compte une optimisation de l’utilisation énergétique, considérant différents paramètres comme la vitesse, le flot de circulation, voire même les conditions climatiques. Et à cela s’ajoutent bien sûr les bornes de recharge sur le trajet, qui demeurent stratégiques lors de longs déplacements.

Parlant de recharge, voici donc les chiffres annoncés par Mercedes-Benz : un temps de recharge variant de 7 à 8 heures pour du 240 V, qui pourrait toutefois être réduit de façon significative en faisant appel à la recharge rapide. À ce moment, une recharge de 10% à 80% ne nécessiterait que 40 minutes. Pas mal!

Et l’autonomie, elle? Annoncée à 450 kilomètres avec un calcul de cycle européen, elle se situerait plutôt à environ 200 miles (320 km) selon les méthodes de calcul nord-américaines. Il ne s’agit donc pas du véhicule électrique offrant la plus grande autonomie, l’I-PACE de Jaguar annonçant par exemple 386 kilomètres.

Quant à la motorisation, on fait ici appel à deux moteurs électriques montés sur chaque essieu, lesquels sont alimentés par un bloc de batteries au lithium-ion de 80 kWh. Ce dernier est logé au niveau du plancher, permettant d’abaisser le centre de gravité tout en maximisant l’espace habitable. Fait intéressant, l’EQC repose sur une nouvelle architecture modulaire qui pourra être assemblée dans différentes usines et donc affectée à différents types de véhicule.

Pour quand?

Mercedes-Benz promet une introduction du véhicule au printemps 2020, et ce, à travers le monde. On ne sait pas à combien sera fixé le prix de ce VUS de 402 chevaux, tout de même capable de remorquer des charges atteignant 1 800 kilos (4 000 lb). Logiquement, attendez-vous à ce que la facture avoisine celle du Jaguar I-PACE, pour l’instant considéré comme son plus proche rival. Rappelons en terminant que ce dernier affiche un prix de départ de 86 500 $.

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