Huit Canadiens sur dix constatent des distractions au volant, seulement 38 % admettent l'avoir été
Beaucoup de choses peuvent distraire un conducteur : son cellulaire, ses passagers, manger en conduisant ou l'écran tactile dans sa voiture. Au Canada, comme l'indiquent les résultats du dernier sondage de Desjardins publiés aujourd'hui, de nombreux conducteurs ne sont pas vraiment conscients de ces dangers pourtant évidents, notamment ceux liés à l'utilisation de leur cellulaire.
Les Canadiens savent que la distraction au volant représente un important facteur de risque sur la route. Même si 8 répondants sur 10 (79%) disent voir régulièrement d'autres conducteurs utiliser leur cellulaire au volant, seulement 38% admettent avoir déjà conduit tout en étant distrait au moins une fois.
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Chez les jeunes, la distraction au volant liée au cellulaire est encore plus prononcée. En effet, 11% des conducteurs âgés de 16 à 24 ans admettent conduire en l'utilisant régulièrement, soit plus du double de la moyenne nationale (5%).
Lorsqu'on leur demande à quoi sert leur cellulaire lorsqu'ils conduisent, le tiers des répondants mentionne les applications GPS comme raison principale. Ici aussi, les répondants croient que les jeunes sont plus susceptibles de les utiliser : 45% des conducteurs âgés de 16 à 24 ans utilisent des applications GPS, contre seulement 22% chez les 55 à 74 ans. Sinon, les distractions non liées aux cellulaires sont les suivantes : l'environnement externe (51%), les passagers ou les enfants dans le véhicule (35%), les changements des réglages du système de divertissement du véhicule (35%) et manger ou boire (31%).
Changer les comportements
Dans l'ensemble, les Canadiens ont classé la distraction au volant comme le deuxième facteur de risque en importance lorsqu'ils prennent la route, derrière la conduite avec facultés affaiblies par l'alcool. Alors, qu'est-ce qui changera ce comportement?
Le sondage a révélé que les moyens de dissuasion les plus importants sont les conséquences du fait de se faire prendre quand on utilise son cellulaire au volant. Ainsi, 55% des répondants se préoccupent surtout des amendes et de la possibilité de la hausse de leurs primes d'assurance. Par ailleurs, 37% déclarent qu'une collision avec un autre véhicule les rendrait plus susceptibles d'arrêter d'être distraits au volant.
Bien que les conducteurs craignent les conséquences financières de la distraction au volant, une forte majorité (68%) dit que les lois actuelles ne sont pas suffisamment efficaces en tant que moyens de dissuasion.
« Les Canadiens savent que la distraction au volant est un facteur de risque sur la route. Nous devons faire passer le message qu'il s'agit d'un comportement extrêmement dangereux pour eux, pour leurs passagers et pour l'ensemble des usagers de la route, a déclaré Denis Dubois, président et chef de l'exploitation de Desjardins Groupe d'assurances générales. Nous espérons que notre campagne de sensibilisation et d'éducation contribuera à éliminer ce comportement. C'est aussi la raison pour laquelle nous collaborons étroitement avec des partenaires de la sécurité routière, comme la Fondation de recherches sur les blessures de la route et Parachute, pour faire avancer ce dossier. Parce qu'une blessure ou un décès sur nos routes, c'est un de trop ».
« Nous savons que le changement du comportement des conducteurs est un élément clé de Vision Zéro, le mouvement pour la sécurité routière, dont l'objectif est d'éliminer les blessures graves et les décès causés par les collisions entre véhicules, a indiqué Steve Podborski, président et directeur général de Parachute. Ces décès ne sont pas dus à des accidents, mais plutôt à des situations évitables et prévisibles. Avec l'éducation et l'application des lois, et en changeant la façon dont nous construisons nos voitures et nos routes, nous pouvons rendre les déplacements plus sécuritaires pour tous les Canadiens. »
« Malgré la baisse continue du nombre de décès sur la route au cours de la dernière décennie, le nombre de décès dus à la distraction au volant a augmenté. En 2015, un décès sur quatre était attribuable à celle-ci, a mentionné Robyn Robertson, présidente et chef de l'exploitation de la Fondation de recherches sur les blessures de la route. À l'aide de notre partenariat avec Desjardins, nous sommes en mesure de suivre les données et les tendances afin de sensibiliser davantage les Canadiens ».