Ford Flex, gros effronté

Publié le 6 juillet 2009 dans 2010 par Alain Morin

Le Ford Flex, lancé l’année dernière, ne laisse personne indifférent. On aime son style carré et ses généreuses dimensions ou on les déteste ! Rien entre les deux. Il fallait donc que Ford soit culotté pour présenter un véhicule aussi typé, surtout en des temps où les affaires ne sont plus ce qu’elles étaient. Culotté ou totalement inconscient… Après avoir fait l’essai du véhicule le plus controversé de Ford, on se rend compte que l’entreprise de Dearborn savait ce qu’elle faisait lorsqu’elle a conçu le Flex.

Tout d’abord, il faut préciser que les dimensions très imposantes du Flex ne sont pas une illusion d’optique. Le Flex est gros. Ce qui lui permet de proposer six ou sept places, selon l’équipement choisi, tout en offrant un espace de chargement très convenable. En quelque sorte, le Flex remplace, de brillante façon, la fourgonnette Freestar qui nous a quittés il y a déjà quelques années. Au niveau du style extérieur, les flancs striés, la ligne de caisse parfaitement droite, le toit invariablement blanc et la grille composée de trois larges bandes chromées démarquent le Flex dans la jungle automobile.

Le confort interstellaire

La première chose qui frappe, avant même d’entrer dans le Flex, ce sont les portières qui n’ouvrent pas très grand. Par contre, dès qu’elles sont franchies, on se retrouve dans un habitacle dont les dimensions sont dignes d’une cathédrale ! Le conducteur fait face à un tableau de bord à la fois esthétique, ergonomique et très bien fignolé, à des milliards d’années-lumière de ce que Ford faisait il n’y a pas si longtemps encore. Soulignons au passage, l’excellente qualité de la plupart des matériaux. La nuit, les jauges s’illuminent d’un beau vert turquoise tandis que les phares éclairent très bien la route. Une bonne position de conduite se trouve facilement mais j’aurais aimé que le volant soit télescopique. Je n’ai pas été incommodé par les appuie-tête très inclinés vers l’avant pour éviter l’effet coup du lapin lors d’une collision par l’arrière mais plusieurs personnes n’ont jamais pu s’y habituer. D’un autre côté, les sièges avant, bien qu’ils soient très confortables, sont plats et soutiennent très peu en courbe. Enfin, les traîneux ont amplement de quoi s’amuser puisque les espaces de rangement sont nombreux et de bonnes dimensions.

Les personnes de la deuxième rangée sont gâtées. Lorsque la banquette à trois places n’est pas cochée sur la liste des options, on retrouve des baquets douillets dont le dossier peut s’incliner vers l’arrière. Écrire que l’espace accordé à cette rangée est compté serait un manque total de discernement… Quant à la troisième rangée, qui peut recevoir deux personnes, son accès est relativement aisé mais l’espace dévolu aux pieds est restreint. Tous les dossiers, même celui du passager avant, s’abaissent pour agrandir l’espace de chargement qui passe de 426 litres à 2 355, ce qui n’est pas rien. Seule une fourgonnette ou un Ford Expedition Max peut prétendre à des chiffres plus élevés. Le hayon ouvre haut sur une ouverture aux dimensions généreuses. Cependant, le fait que le seuil ne soit pas égal au plancher peut nuire au transport d’objets lourds. Au moins, le dessus du pare-chocs arrière est recouvert de caoutchouc, ce qui lui évitera de se faire égratigner à la moindre occasion. Au chapitre des capacités de remorquage, le Flex peut tirer jusqu’à 2 041 kilos (4 500 livres) lorsqu’équipé en conséquence.

Ecoboost !

Côté mécanique, c’est plutôt simple, du moins pour le moment. Sous le capot, on retrouve un V6 de 3,5 litres dont la puissance suffit amplement. La transmission est une automatique à six rapports. Elle relaie la cavalerie aux roues avant et, en option, aux quatre roues grâce à un rouage intégral. Au moment où vous lisez ces lignes, Ford propose une nouvelle génération de moteurs appelée Ecoboost. Le Flex est parmi les premiers véhicules à profiter de ce moteur, un autre V6 de 3,5 litres, mais doté d’un double turbo et de l’injection directe d’essence. Il développe 355 chevaux et 350 livres-pied de couple, soit autant qu’un V8 mais avec la consommation d’un V6. Cet Ecoboost est marié à une automatique à six rapports différente de celle offerte sur les modèles habituels. Avec une telle puissance sous le pied droit, Ford a été assez sage pour n’offrir que le rouage intégral.

Sur la route, le Flex se comporte comme le suggère ses lignes… Il est gros et ça se sent ! Une courbe prise à vive allure fait pencher la caisse, ce qui nous fait réaliser que le confort si apprécié a été obtenu au détriment de la sportivité. Mais qui, je me le demande, aurait envie de jouer les Jenson Button au volant d’un tel véhicule ? Sans doute que les pneus de 20 pouces apportent un dynamisme visuel que les pneus de 19 pouces n’ont pas mais leur coût de remplacement ne vaut pas, à mon avis, la différence. La direction n’est pas des plus précises ni des plus communicatives et les généreuses portions de matériel insonore qui rendent la cabine si tranquille contribuent à gommer les sensations de la route. Malgré tout, le Ford Flex s’avère très agréable à conduire et les kilomètres s’accumulent sans qu’on s’en rende compte. Lors d’un essai estival au volant d’une version AWD, nous avons obtenu une moyenne de consommation de 12,9 litres aux cent kilomètres, ce qui est très bien compte tenu du gabarit de la voiture. Cependant, il faut savoir que plus de 70 % de notre trajet s’est effectué sur l’autoroute. Une conduite plus urbaine aurait passablement fait grimper la consommation.

Sous des airs de Mini Cooper Clubman auquel on aurait donné trop d’hormones de croissance, le Ford Flex est un véhicule qui marie confort et espace comme peu savent le faire. Le marché dans lequel il évolue est toutefois assez restreint et la compétition se fait vive. Les Mazda CX-9, Toyota Highlander, Honda Pilot et GMC Acadia présentent tous de très belles qualités. Mais aucun n’a la particularité de se démarquer autant que le Flex !

Feu vert

Lignes élégantes pour les uns
Mécanique au point
Confort relevé
Habitacle vaste
Insonorisation poussée

Feu rouge

Lignes affreuses pour les autres
Direction déconnectée
Dimensions trop généreuses
Consommation exagérée (AWD)
Poids trop élevé

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