Mercedes-Benz SL, personnalités multiples
Descendante directe de la célèbre « Gullwing » avec laquelle Mercedes-Benz remporta la démentielle course mexicaine « Carrera Panamericana », l’actuelle SL de neuvième génération dévoilée en 2003 poursuit sa route en proposant à son conducteur une expérience hors du commun, soit celle de rouler à la fois au volant d’un coupé et d’un cabriolet, tout en appréciant un niveau de luxe et de confort inégalé dans les deux cas.
Si la SL est dotée de personnalités multiples, c’est que la gamme est composée de quatre modèles animés par des moteurs V8 et V12 dont la puissance varie du simple au double, soit de 302 à 604 chevaux… Au sommet de la pyramide se trouve la SL 65 AMG qui est la plus puissante et la plus rapide des variantes développées par Mercedes-Benz avec la collaboration des ingénieurs de chez AMG. La carte maîtresse de ce modèle est sans contredit son moteur V12 de 6,0 litres qui est suralimenté par deux turbocompresseurs ce qui lui permet de développer 604 chevaux, mais surtout 738 livres-pied de couple, ce qui est absolument phénoménal.
Au volant de la SL 65 AMG, la poussée est remarquable, et les manœuvres de dépassement deviennent incroyablement faciles. Il suffit de repérer un espace et d’écraser l’accélérateur pour sentir la voiture bondir vers l’avant, en réponse au léger délai causé par le rétrogradage ultrarapide de la boîte à cinq rapports. Cette boîte constitue d’ailleurs l’un des points faibles de la SL 65 AMG puisqu’elle ne compte justement que cinq rapports, alors que le modèle de base SL 500 (si on peut le qualifier ainsi) est doté d’une boîte automatique qui en compte sept. Le V12 biturbo de la SL 65 AMG livre tellement de puissance et de couple que cette légère déficience n’affecte pas les performances en accélération. Mais elle a cependant une incidence directe sur la consommation de carburant qui se trouverait bonifiée par l’ajout des deux rapports supplémentaires en entraînant une baisse du régime moteur une fois la vitesse de croisière atteinte.
Sur la route, la gamme des SL est handicapée par un poids très élevé, ce qui fait que la puissance de 302 chevaux livrée par le moteur de la SL 500 paraît un peu juste. Dans les virages, il devient rapidement apparent que les SL n’apprécient pas les enchaînements et les transitions rapides au même point qu’une authentique sportive comme une Porsche 911. La qualité première de la SL étant d’assurer le confort du conducteur et du passager, les suspensions sont calibrées avec des réglages plus souples qui s’accommodent nettement mieux des routes dégradées qui sont notre lot au Québec, mais qui ne mettent pas nécessairement le conducteur en confiance lorsque celui-ci tente de pousser la voiture à la limite. Comme la SL est donc axée sur le confort, on a affaire à une voiture qui ne rechigne pas quand vient le temps de s’amuser, mais qui nous rappelle vite à l’ordre par le truchement des aides électroniques à la conduite qui interviennent beaucoup plus rapidement sur cette voiture que sur une BMW de Série 6 ou sur une sportive de Stuttgart. Cette calibration plus rapide et plus sensible du système ESP (Electronic Stability Control) permet par ailleurs d’assurer que le conducteur d’une SL ne regrette pas amèrement son excès d’enthousiasme. Soulignons par ailleurs que les versions AMG sont équipées de freins nettement plus performants et mieux adaptés aux vitesses plus élevées que ces modèles sont en mesure d’atteindre.
Balai mécanique
À l’instar de la SLK, la génération actuelle de la SL est dotée d’un toit articulé dont le fonctionnement ne cesse d’émerveiller, même s’il ajoute beaucoup de poids à la voiture. Vu de l’extérieur, le balai mécanique enclenché par la seule pression d’un bouton produit toujours l’étonnement des passants et des autres automobilistes. Avec le toit en place, le silence qui règne à bord nous ferait croire que la SL est dotée d’un toit rigide tellement l’isolement des bruits de la route est réussi. Ce système typique aux SL et SLK de Mercedes-Benz a d’ailleurs trouvé son écho chez d’autres constructeurs, notamment chez Lexus avec la SC 430, alors que d’autres comptent commercialiser bientôt des modèles équipés de cette même technologie, comme Volvo avec la C 70 ou encore BMW avec une éventuelle variante de la Série 3. La ligne des SL est d’un classicisme indéniable et l’habitacle propose cet environnement intimiste typique d’une deux places, doublé ici d’une ambiance feutrée créée par le design et la qualité des matériaux. Comme il s’agit à la fois d’un coupé et d’un cabriolet, précisons que la SL est dotée d’un arceau de sécurité qui se déploie automatiquement si l’ordinateur de bord détecte l’imminence d’un capotage.
Nettement moins sportive qu’une Porsche 911 Turbo et un peu moins agile qu’une BMW 645i Cabriolet, la SL de Mercedes-Benz est une authentique voiture de Grand Tourisme, capable de rouler à des vitesses élevées tout en transportant conducteur et passager sur de longues distances en tout confort. Quant aux versions développées par AMG, elles sont dans une catégorie à part en ce qui a trait à la puissance moteur, surtout dans le cas de la phénoménale SL 65 AMG.
Feu vert
Boîte automatique à sept rapports (SL500)
Confort de roulement
Ligne classique
Puissance moteur (SL600 et SL65 AMG)
Feu rouge
Prix élevé
Poids élevé
Volume du coffre (toit remisé)
Puissance un peu juste du moteur 5,0 litres