Mercedes-Benz Classe G, sur une autre planète…

Publié le 6 juillet 2009 dans 2010 par Antoine Joubert

Vous vous en doutez, les fonctions de chroniqueur automobile nous amènent très souvent à voyager, presqu’aux quatre coins du globe. Par conséquent, il nous arrive de vivre des expériences uniques ou de faire des rencontres pour le moins inusitées, souvent mémorables. Cette année, ma rencontre de loin la plus fortuite aura été celle du célèbre acteur Brandon Fraser (La Momie), qui siégeait à ma droite dans l’avion nous transportant vers Los Angeles.

M. Fraser, amoureux de Montréal pour sa tranquillité et sa bonne cuisine, s’est entretenu avec moi pendant trois bonnes heures avant de tomber endormi. Est-ce moi qui étais trop ennuyant ou est-ce qu’il avait simplement envie de se reposer ? Je ne le saurai probablement jamais. Je peux en revanche vous dire que notre ami est ultra expressif et qu’à tout le moins, il donne l’impression de s’intéresser fortement à la personne avec qui il converse. Il fallait d’ailleurs voir son expression faciale lorsque je lui ai répondu quel était mon métier. « Wow, that’s cool! », s’est-il écrié, en faisant tourner la tête des passagers qui nous entouraient. C’est à ce moment que notre ami s’est mis à me parler de son véhicule qui, vous l’aurez deviné, consiste en un Mercedes-Benz G500.

Pourquoi a-t-il choisi ce modèle? Simplement parce que les routes lui semblent aujourd’hui dangereuses et que le G500 constitue d’après lui le véhicule le plus sécuritaire qui soit. Il m’a avoué qu’il n’était pas un amant des voitures et que plusieurs gadgets à bord de son véhicule étaient pour lui totalement inutiles. « J’ai un système de navigation et je ne sais même pas comment l’utiliser. », a-t-il admis. Mais malgré tout, il l’adore son véhicule et il n’a d’ailleurs jamais eu de problème mécanique. En fait, la seule chose qui l’embarrasse un tant soit peu, c’est l’aspect environnemental peu reluisant de son véhicule même si à Beverly Hills, il est aussi « cool » de rouler en Bentley qu’en Prius. Il a d’ailleurs ajouté que son prochain véhicule serait un hybride. Une Mercedes-Benz S400 HYBRID peut-être?

Meilleure aubaine qu’une SLK?

Évidemment, tout cet épisode ne fait que prouver que les rares acheteurs de Classe G ne vivent pas sur la même planète que nous. Un véhicule sécuritaire dites-vous? Bien sûr, il est presqu’aussi lourd que ma maison. C’est d’ailleurs en ce seul sens qu’on peut le qualifier d’aubaine, puisque son rapport poids/prix est plus avantageux que celui de plusieurs autres produits de la marque!

Oh! certes, le seul contact de notre main avec la poignée de porte nous fait réaliser que ce véhicule est solide, très bien construit et que la qualité de ses matériaux se situe à des années-lumière de ceux d’un Infiniti QX56. En grimpant à bord, c’est la même chose. Tous les matériaux sont typiques à Mercedes-Benz et laissent échapper une richesse unique. Derrière le volant, la position de conduite nous rappelle davantage celle d’un camion de livraison et ce, en dépit du grand confort des sièges.

Toutefois, ne pensez pas y trouver le côté dernier cri des véhicules comme les Classe M et GL. On a beau y apercevoir des seuils de portes éclairés et plusieurs autres gadgets modernes, on compose tout de même avec une caisse âgée de plus de trente ans.

Un camion, un vrai

Même si les quelques acheteurs qui se procurent encore le Classe G ne font généralement que s’afficher en milieu urbain en voulant jouer les excentriques, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un véhicule aux aptitudes multiples. Les éléments mécaniques robustes comme la suspension à essieu rigide et la direction à billes le prouvent d’ailleurs de façon claire, résultant toutefois en un comportement routier digne d’une autre époque.

Évidemment, les deux V8 offrent amplement de puissance pour trimbaler sa carcasse et même la lourde remorque qui pourrait y être accrochée. Bien sûr, la charge utile est très élevée, ce qui s’explique par la conception à châssis indépendant du véhicule. Dommage toutefois que le moteur turbo diesel ne soit pas offert chez nous, puisque ce dernier est extrêmement bien adapté au Classe G.

Côté aptitudes hors route, on trouve difficilement mieux. Disons que dans le même rang, on ne retrouve que le Range Rover et le Hummer. D’ailleurs, il faut savoir que ce camion aujourd’hui très luxueux a d’abord été créé à des fins militaires (le fameux Galenwagen). N’est-ce pas là le plus bel exemple d’embourgeoisement d’un outil de travail?

La majorité des acheteurs de Mercedes-Benz qui croisent parfois un Classe G lors de leur visite au concessionnaire se demandent bien pourquoi Mercedes-Benz propose toujours ce modèle archaïque et ultra énergivore, qui va carrément à l’encontre de l’image que le constructeur souhaite se donner. À ceux-là, je répondrai que Mercedes-Benz réussit encore à en écouler quelques exemplaires à chaque année, partout sur la planète, et que les coûts de production amortis sur trois décennies ne sont certainement plus ce qu’ils étaient. Ça permet en plus à quelques chanceux vendeurs d’avoir une histoire vraiment cocasse à raconter lors des partys de Noël, tout en se méritant les honneurs du boss!

Feux verts

Aptitudes hors route impressionnantes
Exercice de modernisation réussi
Équipement cossu
Moteurs puissants
Qualité de construction évidente

Feux rouges

Turbo diesel non offert en Amérique du Nord
Consommation indécente (AMG)
Comportement routier d’une autre époque
Conception d’hier, facture de demain
Habitabilité décevante

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