Lincoln MKZ, une lincoln pure laine

Publié le 1er février 2007 dans 2007 par Marc Bouchard

Certaines compagnies ne font rien pour se faire des amis. Parfois elles produisent des véhicules dont le niveau de finition laisse à désirer. Mais parfois, plus simplement encore, elles s’organisent pour mettre sur pied une campagne de marketing qui va à l’encontre de ses propres clients. Prenons l’exemple, purement hypothétique, d’une voiture née l’année dernière, et achetée par quelques personnes. Si jamais l’année suivante, elle disparaissait pour céder sa place à une version renommée et remodelée, les anciens acheteurs seraient furieux. Non sans raison d’ailleurs.

Heureux acheteurs de Lincoln Zephyr, c’est exactement ce que Ford a concocté pour vous ! Votre Zephyr tant aimée est devenue la MKZ en 2007 et même si mécaniquement on a conservé presque le même cœur, la grille avant a été entièrement transformée. Tant et si bien qu’il y a fort à parier que votre spécimen unique de Zephyr ait aujourd’hui perdu plus de valeur que vous ne pouvez en absorber. La réalité cependant c’est que la Zephyr dans sa forme originale a trouvé tellement peu de preneurs que l’impact sera négligeable. Bien sûr, il y aura quelques mécontents, mais les autres ne jureront pas trop. On espère par contre que la nouvelle MKZ saura davantage toucher le cœur des gens (et leur mémoire pour ne pas confondre le nom avec l’utilitaire MKX par exemple) et que davantage d’unités seront vendues.

Un cœur plus musclé

Dans les faits, la mécanique de la nouvelle MKZ a été modifiée, conservant le V6 de 3,5 litres, mais augmentant sa puissance à 263 chevaux. Il faut admettre que dans sa première mouture la Zep… non, la MKZ se montrait parfois hésitante en reprise, et on espère avoir corrigé cette lacune avec cette modification.

Mieux encore, c’est une transmission automatique à 6 rapports qui acheminera désormais la puissance aux roues. Peu de changement me direz-vous, ce qui est exact… et complètement faux ! On affirme en effet du côté du constructeur avoir aussi légèrement remanié la transmission, de façon à lui donner un meilleur temps de réponse, et à la rendre plus apte à gérer les 40 chevaux supplémentaires de la voiture. Avouons tout de même que dans l’ancienne génération, elle constituait une des belles surprises du véhicule, et répondait déjà sans coup férir aux changements de situation. La nouvelle version utilise un contrôle électronique du couple, jumelé au contrôle électronique de la transmission, pour faire correspondre les vitesses de toutes les composantes. Avec cette précision, les changements de rapports sont presque imperceptibles. Mais le point le plus décevant de la Zephyr, c’était cependant sa direction qui annihilait littéralement toute sensation de conduite. Ce qui représentait une bonne nouvelle pour les acheteurs, disons plus mûrs, qui avaient la Lincoln dans leur ligne de mire. Mais qui s’avérait une déception importante pour les acheteurs un peu plus dévergondés, qui voulaient profiter du luxe de la berline américaine, tout en pouvant s’amuser un peu à son volant.

La MKZ tente donc de répondre avec bonheur aux désirs de tout le monde. Pour ce faire, on a augmenté de plus de 20 % la rigidité structurelle du châssis, augmenté la dimension de la barre stabilisatrice, remodelé le ratio de la direction, et modifié le débattement des suspensions. Tous ces changements ont pour effet de permettre de mieux ressentir les mouvements de la voiture, et d’avoir un contact plus direct avec la chaussée sur laquelle elle circule. Mieux encore, la nouvelle MKZ est désormais vendue en traction intégrale optionnelle, un mécanisme dit intelligent qui permet de transférer le couple aux quatre roues, avant même que le patinage ne survienne. Le temps de réaction de la transmission intégrale est, selon les bonzes du grand fabricant américain, inférieur à celui du Freestyle, pourtant bien pourvu dans ce domaine.

Une Lincoln pure laine

Malgré ses modifications, la MKZ demeure une véritable Lincoln. On a préservé le niveau de luxe et la longue liste d’accessoires qui distinguent la bannière. Dans l’habitacle par exemple, la planche de bord propose des boiseries bien adaptées, des cadrans électroluminescents faciles à lire et la gamme complète de commandes au volant pour le système audio. Système qui, par ailleurs, n’est rien de moins que THX II.

Si tout comme moi, vous êtes profane en matière d’audio, la notion de THX ne vous dit peut-être rien. Mais c’est exactement la même technologie employée au cinéma pour rendre la sonorisation plus réaliste. Et même mon oreille peu musicale a pu remarquer la différence entre un système ordinaire et celui de la MKZ, doté de 14 haut-parleurs. Les sièges de cuir offrent un confort acceptable, bien que parfois leur texture même rende le contact un peu moins réconfortant. L’espace est abondant, et quatre adultes s’assoiront avec aisance (l’accès à bord est facile) à l’intérieur de la cabine.

Mais Lincoln a beau essayer, personne ne s’y laissera prendre : la MKZ n’a rien d’une véritable berline sport comme l’est, par exemple, la Cadillac CTS. Bien sûr, elle est capable physiquement de s’y mesurer, mais la personnalité même de la marque touche encore et toujours davantage les acheteurs un tantinet plus conservateurs. Et je ne suis pas certain que le nouveau nom et la nouvelle grille y changeront quelque chose...

feu vert

Reprises plus dynamiques
Transmission agréable
Confort de salon
Châssis plus rigide

feu rouge

Direction engourdie
Texture des sièges irritante
Renommée à refaire
Coût d’achat élevé

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