BMW Série 3 2019 : mutation discrète et réussie

Publié le 11 décembre 2018 dans Premiers contacts par Marc Lachapelle

PORTIMÃO, Portugal – BMW a touché la cible en plein cœur avec la première Série 3, lancée en 1975. Cette berline de luxe compacte vive et agile a créé du même trait une nouvelle catégorie qu’elle a dominée par la suite. À tel point que le constructeur bavarois a produit plus de 15,5 millions d’exemplaires de « la 3 » sous toutes ses formes, depuis quarante-trois ans. Ce qui en fait le modèle le plus populaire de sa gamme, côté voitures.

Pas étonnant que BMW mette beaucoup de soin et de moyens à renouveler, de temps à autre, sa série automobile la plus importante. C’est ce qu’elle a fait en présentant la septième génération de la Série 3 au Mondial de Paris pour remettre ça, peu après, en dévoilant de nouvelles M340i et M340i xDrive résolument sportives au Salon de Los Angeles.

Photo: Marc Lachapelle

La rançon de la réussite

L’ennui, avec un grand succès de vente, c’est que l’on doit le faire progresser pour qu’il le demeure, en espérant ne pas gâcher ou perdre la recette gagnante. Surtout dans une catégorie aussi férocement compétitive que celle des compactes sportives de luxe. Ce qui n’est pas une mince affaire.

La nouvelle Série 3 se reconnaît instantanément, ce qui était certainement l’effet visé par les stylistes. Construite sur une version de l’architecture « modulaire » CLAR que partagent désormais toutes les séries à roues arrière ou quatre roues motrices chez BMW, et même la nouvelle Toyota Supra, elle est pourtant plus costaude que sa devancière.

À vrai dire, elle porte très bien les 7,6 cm gagnés en longueur, sur un empattement allongé de 2,85 cm, avec des voies avant et arrière élargies de 4,3 et 2,1 cm, grâce à des flancs plus sculptés, des ailes arrière bien galbées et une calandre dominée par une version plus grande et proéminente des naseaux emblématiques. Ses rondeurs nouvelles sont plus attrayantes sur les versions M Sport, avec leurs grandes prises d’air à l’avant et un bouclier arrière plus découpé.

La carrosserie est plus haute d’un millimètre pour la 330i xDrive 2019 qui arrive au printemps prochain et pour les M340i et M340i xDrive 2020 promises pour l’été. La coque est plus rigide de 25 à 50%, selon les sections, et les nouvelles « 3 » sont plus légères de 55 kg, grâce à une utilisation plus poussée de l’aluminium. Le confort, le comportement, les performances et l’espace en profitent et le coffre passe de 447 à 481 litres, avec un dossier arrière repliable en sections 40:20:40 pour l’augmenter encore.

Photo: Marc Lachapelle

Virage numérique

Les changements sont plus radicaux dans l’habitacle. Surtout le passage à un affichage numérique intégral avec un écran tactile central de 31,2 cm et un écran de 26 cm qui chasse les grands cadrans analogiques « blanc sur noir » des Série 3, hélas. Pas sûr du tout pour le nouveau compte-tours, dont l’aiguille balaie le cadran virtuel de droite à gauche. Le dessin du tableau de bord est épuré et la finition soignée, mais les moulures en similimétal moucheté des versions M Sport sont un peu banales. À mon goût, du moins. D’autres finis sont offerts.

Les contrôles de la climatisation sont efficaces, malgré leurs touches minuscules. Bonne chose que la grande molette de l’interface iDrive 7.0 et ses boutons satellites soient faciles à manipuler parce que les nombreux menus et les multiples commandes et réglages qu’ils hébergent exigent un apprentissage certain. Les nouvelles Série 3 regorgent d’applications, branchements et interfaces de toutes sortes, disque de 20 Go, Apple CarPlay, borne Wi-Fi et recharge par induction incluse. Elles disposent aussi de commandes vocales plus poussées, configurables et bilingues.

Tout est clair, par ailleurs, pour les contrôles montés sur un volant dont la jante est bien moulée et le cuir impeccable. Même chose pour les sièges avant qui offrent un bon alliage de confort et de maintien. Les places arrière latérales sont correctes, malgré une assise un peu courte et creusée. Pour préserver la garde au toit, sûrement.

Photo: Marc Lachapelle

Variations thermiques et dynamiques

Les moteurs de la 330i et des M340i ont été sérieusement révisés et sont à la fois plus compacts, « propres » et puissants. Le quatre cylindres de 2,0 litres de la première produit 255 chevaux et un couple de 295 lb-pi tandis que le six cylindres en ligne des secondes tire 382 chevaux et 369 lb-pi de ses 3,0 litres. Grâce à de nouveaux turbos à double chambre plus légers et une kyrielle d’astuces et de retouches, dans les deux cas.

Ces deux moteurs, couplés à des versions bonifiées de la boîte automatique ZF à huit rapports et du rouage intégral xDrive, promettent des sprints 0-100 km/h de 5,6 secondes pour la 330i xDrive et 4,4 secondes pour la M340i xDrive, grâce au mode départ-canon. La M340i à propulsion, comme les deux autres, profite d’un différentiel autobloquant arrière électronique à transfert de couple latéral.

Les éléments de la suspension ont été encore allégés, à grands coups d’aluminium, et toutes les attaches resserrées, solidifiées et peaufinées sur des centaines de milliers de kilomètres d’essais. Y compris au Nürburgring, bien sûr. Le chef de ce groupe, l’ingénieur Albert « Mike » Maier, est particulièrement fier du nouvel amortisseur « passif » qui permet aux nouvelles Série 3 de « flotter » sur la route en neutralisant les bosses, grandes et petites, grâce à un deuxième piston hydraulique.

Photo: BMW AG - Günter Schmied

Finesse et caractère retrouvés

La 330i conduite au lancement était merveilleusement agile, stable et précise sur les superbes routes de l’Algarve. Elle affichait un roulis et un sous-virage à peu près nuls avec la suspension M Sport optionnelle, plus ferme de 20%, qui abaisse aussi la carrosserie de 10 mm. Jamais on ne se sent au volant d’une berline plus longue et large. Plutôt le contraire. Le quatre cylindres est vif et souple, à défaut d’être une bête, et la boîte automatique rapide et précise à souhait. Ma seule réserve : une servodirection variable précise, mais trop légère.

Quant à la M340i xDrive, conduite en pourchassant Timo Glock, coureur BMW en série DTM et ancien pilote de F1, qui menait une M2 Competition sur le circuit de Portimão, elle était spectaculaire. La M340i lui tenait fièrement tête, en dépit de ses 33 chevaux en moins et de sa centaine de kilos en plus. Avec son équilibre, un rouage intégral efficace et des freins endurants, elle est comme une M5 à l’échelle. Une nouvelle M3 à rouage intégral est quasi inévitable, maintenant.

La 330i xDrive 2019 sera lancée le 9 mars 2019, avec un prix de base de 49 000 $, et les M340i et M340i xDrive 2020 suivront en début d’été, à 59 150 $ et 61 850 $, respectivement. Attendons la suite, impatiemment. Y compris la 330e hybride rechargeable qui va se pointer en 2020.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai BMW Série 3 2019
Version à l'essai 330i xDrive berline
Fourchette de prix 49 000 $ – 61 850 $
Prix du modèle à l'essai n.d.
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options Groupe Excellence (8 900 $), groupe M Sport (2 000 $), groupe systèmes de conduite (2 100 $), phares au laser (1 500 $), chaîne audio Harman/Kardon (1 000 $), tableau de bord en cuir Walknappa (1 200 $), freins M Sport (650 $), suspension réglable (600 $)
Modèles concurrents Alfa Romeo Giulia, Acura TLX, Audi A4, Genesis G70, Infiniti Q50, Jaguar XE, Lexus IS, Mercedes-Benz Classe C, Volvo S60
Points forts
  • Superbement agile, précise et stable sur la route (330i)
  • Version M340i xDrive étonnante et emballante sur circuit
  • Plus confortables et spacieuses
  • Groupes propulseurs plus efficaces
  • Abondance d’équipement et de systèmes
Points faibles
  • Direction un peu légère (330i)
  • Pas de boîte de vitesses manuelle
  • Certaines moulures banales au tableau de bord
  • Compte-tours numérique inversé bizarre
  • Prix en hausse rapide avec options
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Se révèlera sans doute très correcte pour une berline sportive
Confort 4.0/5 Roulement très bien modulé, plus ferme sur pavé rugueux (M Sport)
Performances 4.0/5 Moteurs souples et animés à défaut d’être des monstres de puissance
Système multimédia 3.5/5 Un grand écran, une grosse molette, des boutons et beaucoup de menus
Agrément de conduite 4.0/5 L’agilité, la finesse et le raffinement uniques des Série 3 retrouvés
Appréciation générale 4.0/5 Elle peut reprendre la tête chez les berlines sportives
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