Chez Volkswagen, c’est au Mexique que ça se passe

Publié le 11 décembre 2018 dans Blogue par Frédéric Mercier

Pendant que le Canada pleure encore la fermeture prochaine d’une autre usine automobile, l’industrie mexicaine ne s’est jamais mieux portée.

Des compagnies comme Kia, Honda ou Nissan y ont tous élu domicile dans l’espoir de réduire les coûts de production des véhicules qu’ils vendent en Amérique du Nord. Et bien sûr, il y a Volkswagen.

Établie à Puebla depuis 1965, Volkswagen a rapidement compris tout le potentiel que représentait le Mexique pour le marché nord-américain. Dès son ouverture, l’usine de Puebla a été mise à contribution pour fabriquer le modèle le plus important de l’histoire du constructeur, la Beetle.

Photo: Frédéric Mercier

Puis, même avant la fin de la production de la Coccinelle originale, c’est aussi vers le Mexique que Volks s’est tournée pour fabriquer sa New Beetle, lancée en 1998.

La Beetle moderne, toujours construite à Puebla, s’apprête d’ailleurs à prendre sa retraite. D’ici quelques mois, les travailleurs mexicains feront leurs adieux à un modèle qu’ils côtoient depuis des décennies.

Sauf que contrairement au sort qu’on réserve à l’usine canadienne d’Oshawa après la mise au rancart de la Cadillac XTS et de la Chevrolet Impala, la mort de la Beetle ne signifie pas la fermeture de l’usine à Puebla. Loin de là.

Photo: Frédéric Mercier

S’adapter pour survivre

Avec le temps, Volkswagen a diversifié les produits qui sortent de son usine mexicaine. À la Beetle se sont ajoutés le Tiguan, la Jetta ainsi que la Golf SportWagen, tous des modèles vendus chez nous.

À l’heure actuelle, pas moins de 80% des véhicules construits par Volks à Puebla sont destinés aux marchés canadien et américain. Entre 10% et 15% demeurent en sol mexicain et les modèles restants vont en Asie, en Océanie et en Amérique Latine.

Bref, le climat d’incertitude qui plane sur l’industrie automobile canadienne n’est pas le même au Mexique. Faut dire que le salaire des travailleurs mexicains a un gros rôle à jouer là-dedans.

Volkswagen a refusé de nous dévoiler la rémunération moyenne de ses employés de Puebla, mais notre petit doigt nous dit que la rémunération des travailleurs canadiens est légèrement supérieure…

Photo: Frédéric Mercier

Une usine qui se prend pour une ville

À Puebla, l’immense usine permet à des dizaines de milliers de personnes de mettre du pain sur leur table. Ils sont 14 000 à travailler pour Volkswagen, mais ça va beaucoup plus loin que ça.

En comptant, les employés de tierces compagnies qui font de la sous-traitance pour Volks, ce sont plus de 42 000 personnes qui franchissent les portes de l’usine à chaque jour. C’est l’équivalent de la population de Victoriaville!

En fait, on peut pratiquement parler du complexe de Puebla comme d’une ville en soi. Sur ce gigantesque terrain, les employés ont accès à 14 cantines, à la majorité des grandes banques du pays, à deux supermarchés, à une pharmacie et même à un hôpital et une caserne de pompiers!

L’usine de Puebla a aussi sa propre réserve écologique de 750 hectares, qui compte sur six lagons artificiels et 564 000 arbres pour attirer quelques animaux et absorber une partie des émissions de CO2 émises par ses activités.

Tout ça pour dire que la présence de Volkswagen au Mexique, c’est du sérieux. Des 123 usines que compte le constructeur partout à travers le monde, celle du Puebla est devenue la deuxième plus imposante après celle de Wolfsburg.

Et même quand la Beetle prendra sa retraite, les travailleurs mexicains n’ont pas trop à s’en faire. Il y a fort à parier que Volks utilisera l’espace laissé vacant dans l’usine pour entamer la production d’un nouveau VUS destiné à l’Amérique du Nord.

Là-bas, l’industrie automobile a le vent dans les voiles.

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