Mercedes-Benz Classe E Coupe, une (belle) façon de faire

Publié le 9 juillet 2009 dans Premiers contacts par Alain Morin

Les coupés, bien que moins pratiques que les berlines, ont toujours eu la cote auprès des amateurs de belles voitures. Dès les premières voitures sans chevaux (horseless carriage) ont reçu une carrosserie fermée, l’humain s’est ingénié à les rendre le plus esthétique possible et une des façons d’y arriver a été d’enlever les deux portières donnant accès aux places arrière. De toute façon, ces places sont beaucoup moins utilisées et quand elles le sont, c’est souvent pour dépanner. Depuis des décennies, Mercedes-Benz et coupé vont de pair. Et certains de ces coupés sont devenus des classiques comme la 300 SL Gullwing 1955.

Cette semaine, Mercedes-Benz présentait à la presse canadienne la nouvelle Classe E Coupe. Sans doute qu’elle ne deviendra jamais aussi vénérée que la Gullwing précédemment citée mais ce coupé a tout pour s’attirer une clientèle nombreuse. L’année dernière, Mercedes-Benz annonçait son intention de mettre fin à la production de la CLK, une voiture sport qui se déclinait en version coupé et décapotable. Mais l’entreprise de Stuttgart n’allait pas abandonner ce lucratif créneau comme ça!  La CLK est donc remplacée par la nouvelle Classe E Coupe, basée, on le comprend, sur la Classe E berline, dévoilée récemment.

À voiture différente, public différent

La version coupé de la Classe E reprend plusieurs éléments mécaniques de la berline. Ainsi, le châssis, les suspensions, les freins et la transmissions sont les mêmes mais on leur a apporté des modifications souvent importantes. Du côté de la carrosserie, il semblerait qu’à peu près aucune pièce ne provienne du coupé. Pas surprenant quand on constate que ce dernier est moins long que la berline (-170 mm), un peu moins large (-43 mm) et moins haut (-74 mm). L’empattement non plus n’est pas le même, étant plus court sur le coupé (-114 mm). Même le poids est moins élevé que sur la berline (entre 125 et 140 kilos selon qu’il s’agisse du V6 ou du V8). Le seul point positif aux dimensions plus imposantes de la berline est la grosseur du réservoir d’essence de 80 litres comparativement à 66 pour le coupé, ce qui revient à dire que le coupé devra s’arrêter plus souvent à la pompe. Toutes ces différences font que le coupé offre une conduite beaucoup plus sportive que la berline qui, de toute façon, s’adresse à un public différent.

V6 ou V8?

La Classe E Coupe propose deux moteurs. La E350 porte un V6 de 3,5 litres développant 268 chevaux et 258 livres-pied de couple. Avouons-le tout de suite, il est difficile de prendre ce moteur en défaut. Ses performances sont très correctes et les données de Mercedes (0-100 km/h en 6,4 secondes) nous semblent réalistes. Ou à la limite entre le réalisme et le positivisme…  Au niveau de la consommation, ce moteur devrait faire 7,6 litres aux cent sur la grand route et 11,9 en ville, ce qui, en théorie, semble très raisonnable. Il s’agit d’essence super, bien entendu. La transmission automatique à sept rapports est vive et bien étagée lorsque le mode Sport est engagé. Il est possible de changer les rapports grâce à des palettes derrière le volant, très agréables à utiliser. Sur le mode Confort, on la sent moins enjouée mais ce n’est pas dramatique!

De son côté, la E550 fait dans le sérieux avec son V8 de 5,5 litres de 382 chevaux et 391 livres-pied de couple. Puisque cette écurie traîne un poids relativement peu élevé (1770 kilos), inutile d’ajouter que « ça marche en ti-péché! » Mercedes dévoile un temps de 5,6 secondes entre 0 et 100 km/h et nous sommes tentés de les croire sur paroles. Malheureusement, nous n’avons pas pu faire nos propres mesures, la température, lors du lancement à Québec, étant particulièrement atroce… comme depuis le début de l’été! Encore une fois, la boîte automatique à sept rapports effectue un excellent boulot.  Il est seulement dommage que la voiture soit un peu trop isolée des bruits ambiants car en accélération, ce moteur possède une sonorité exquise. Mercedes donne la E550 bonne pour 8,7 litres aux cent et 14,0 en ville, ce qui me semble un tantinet optimiste.

Avantage E350... mais de peu!

Les deux voitures ont un comportement routier similaire mais force est d’admettre que la E550 est plus agréable à conduire. Sa direction est plus précise (quoique celle de la E350 n’a pas à rougir!), les freins sont plus puissants tandis que les pneus de 18 pouces collent encore plus au bitume que ceux de 17 pouces de la E350. Encore une fois, n’allez surtout pas croire que la E350 soit démunie sur la route! Toutefois, la consommation de cette dernière, nettement plus en accord avec les temps actuels, risque de faire pencher la balance de son côté. On serait porté à croire que le prix aussi favoriserait la E350 mais la différence n’est pas très marquée. On parle de 58 600$ pour la E350 et de 68 200$ pour la E550. Aucune n’est donnée, on s’entend, mais je crois que les 10 000$ demandés de plus pour le modèle V8 les valent. Mais il faut savoir apprécier les belles mécaniques et comment en tirer profit, sinon il s’agit d’un 10 000$ jeté par les fenêtres.

Un coupé convivial?

Un coupé demeurera toujours moins convivial qu’une berline, et la Classe E coupé ne fait pas exception à la règle. Les sièges arrière sont faciles d’accès (pour un coupé!) grâce à des sièges avant qui s’avancent automatiquement. Une fois assis dans un des deux sièges, l’espace est plutôt compté, autant pour la tête que pour les jambes, surtout si la personne assise à l’avant ne maîtrise pas l’art du compromis. Là où les coupés ont tendance à pécher, c’est au niveau du coffre. Mais celui de la Classe E se démarque de belle façon. Les dimensions sont bonnes mais le seuil est élevé. Heureusement, l’ouverture est grande et il est possible de baisser les dossiers de la banquette de façon 60/40 pour agrandir le coffre. Mais là où la Mercedes-Benz Classe E coupé se démarque, c’est au niveau de son style. Premièrement, on ne retrouve pas de pilier « B » (entre les glaces latérales), ce qui permet une ligne pure. Mais le fait de pouvoir ouvrir les vitres arrière, contrairement à la Audi A5 par exemple, est un élément des plus appréciés.

Bien entendu, comme c’est devenu la norme, la Mercedes-Benz Classe E, coupé ou pas, regorge d’éléments de sécurité active et passive. Outre les nombreux coussins gonflables et les diverses et perfectionnées assistances électroniques d’aide à la conduite, Mercedes offre aussi le Attention Assist, un système qui analyse continuellement plus de 70 paramètres, ce qui lui permet de savoir si le conducteur s’endort et l’avertir si tel est le cas. On retrouve aussi le PRE-SAFE, un système qui détecte une collision imminente et qui prétend les ceintures de sécurité et active l’ABS. Il ne s’agit que deux des nombreux systèmes visant à améliorer la sécurité. Il n’en demeure pas moins que la sécurité, ça commence par un conducteur alerte et, aussi, par une bonne tenue de route, des freins solides et une direction qui dirige la voiture là où le conducteur le désire. La Classe E Coupe offre tout ça et plus encore!

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