Hyundai Elantra, deux saveurs intéressantes

Publié le 14 juillet 2009 dans 2010 par Sylvain Raymond

Il faut reconnaître que Hyundai a fait du chemin depuis son arrivée au Canada il y a maintenant plus de 25 ans. Au cours des dernières années, le constructeur coréen aura même réussi à changer la perception des consommateurs envers ses produits, passant de « bas de gamme et abordables » à « véhicules de qualité ». Quant à son modèle compact, l’Elantra, il ne figure toujours pas au palmarès des ventes dans sa catégorie, mais l'ajout de la familiale en 2009 pourrait bien aider sa progression.

L'Elantra est parmi nous depuis 1991 alors que la génération courante, la quatrième, a été introduite en 2007. On ne peut pas qualifier l’Elantra de désuète, mais l'arrivée de nouvelles générations chez ses rivales va certainement lui mener la vie un peu plus durement.

C'est une Elantra à deux déclinaisons qui nous est proposée depuis l'an passé, soit berline et familiale (Touring). Il semble que Hyundai a changé d’idée en réintroduisant une familiale, quelques années après l'avoir retirée du catalogue (l’Elantra GT, vous vous souvenez ?) Puisque la Touring est débarquée chez les concessionnaires durant l’année 2009, il est normal qu’elle ne connaisse aucun changement. Par contre, on se serait attendu à un peu de nouveautés pour la berline. Mais ce n’est pas le cas.

Mauvais nom ?

Chez Toyota, on ne cache pas que les modèles Corolla et Matrix sont issus des mêmes origines mécaniques et structurelles. Il aurait même été logique de baptiser la Matrix sous le nom de Corolla5 ou Corolla familiale. Or, pour des raisons stratégiques qui s’expliquent notamment par le profil démographique des acheteurs, le constructeur nippon a opté pour une autre approche. Et à mon sens, Hyundai aurait dû faire de même avec l’Elantra Touring. Car ici, on confond souvent la berline et le modèle à hayon, et ce, même si ces deux produits n’ont que leur mécanique en commun. En effet, l’Elantra Touring repose sur une nouvelle plate-forme et ne partage que peu d’éléments avec la berline.  En fait, il y a autant de similitudes entre une Elantra et une Elantra Touring qu’entre la Poune et Ima.  Alors que la première est une berline compacte tout ce qu’il y a de plus classique, la Touring se révèle beaucoup plus dynamique.

Une motorisation unique

Même si elles partagent la même appellation, la berline et la familiale disposent de peu d'éléments communs, si ce n'est le moteur. Ce quatre cylindres de 2,0 litres développe une puissance de 138 chevaux à 6 000 tr/min pour un couple de 136 lb-pi à 4 600 tr/min. Ce moteur, malgré la technologie de calage variable des soupapes, n'a rien de très moderne. Il peut être marié à une boîte manuelle à cinq rapports ou à une boîte automatique à quatre rapports. Ce sont en fait les mêmes composantes mécaniques que feu la Kia Spectra et il serait grand temps de les moderniser, surtout en ce qui a trait à la boîte automatique à quatre rapports qui n'aide pas du tout la cause de cette motorisation. En revanche, la boîte manuelle fournit un meilleur rendement, ce qui pourtant n'a jamais été la grande force du constructeur. L'autre bon point de ce moteur touche sa consommation de carburant, somme toute raisonnable.

Sur la route

Un monde sépare la berline de la familiale en terme de conduite.  En possédant le même moteur, il est évident qu’elles partagent plusieurs défauts et qualités. Par exemple, les deux ne sont pas surpuissantes mais la berline perd définitivement au change lorsque comparée à ses rivales qui adoptent presque toutes une conduite un peu plus emballante. L’Elantra berline révèle, disons, un comportement similaire à celui d’une Toyota Corolla ou d’une Honda Civic : sain, sécurisant et stable. La suspension, à jambes de force McPherson à l'avant et multibras à l'arrière, offre un bon compromis entre le confort de roulement et la tenue de route. La direction électrique permet un contrôle satisfaisant, même si elle affiche un léger temps de réponse. La boîte automatique à quatre rapports se tire bien d'affaire même si elle a tendance à étirer les rapports. Un cinquième rapport aurait été souhaitable. Quant à la boîte manuelle, elle permet de tirer un peu mieux profit du couple disponible.

La Touring, en grande partie à cause de son châssis plus moderne et plus rigide et de suspensions plus dynamiques, s’avère beaucoup plus agréable à conduire. La direction, bien qu’un peu lourde à basse vitesse, est plus précise que celle de sa consoeur berline. Si seulement Hyundai pouvait équiper ses voitures de pneus d’origine dignes de porter le nom de pneu, ce serait le paradis.  Enfin presque!

Au chapitre du style, la berline n'a rien pour faire tourner les têtes, spécialement dans ses livrées de bases. Certains lui reprochent sa ligne latérale en S, reprenant le style de l'ancienne Tiburon. De son côté, la familiale adopte une silhouette beaucoup plus hop la vie et, comme c'est pratiquement toujours le cas, elle est mieux réussie esthétiquement que la berline. On perçoit son inspiration européenne, chose tout à fait compréhensible puisqu’elle est directement dérivée de la Hyundai I30, voiture commercialisée dans plusieurs pays d'Europe.

À l'intérieur, autant de la berline que de la familiale, on découvre un habitacle spacieux libérant de bons dégagements pour les passagers. L’espace est plus que généreux, le coffre est immense, la qualité d’assemblage et de finition est exemplaire et l’ergonomie sans faille. Qui plus est, on retrouve un éclairage d’ambiance bleuté très agréable à l’œil. Quant aux sièges, ils sont confortables, assez fermes et relativement enveloppants, mais il est dommage que le modèle L ne soit pas doté d’un réglage vertical de l’assise (pourtant de série dans une Accent).

Pratique, la familiale

Bien entendu, la familiale se distingue par son espace de chargement accru, augmentant ainsi son aspect pratique. Son hayon permet une large ouverture, pratique pour loger des objets de bonne taille. Sous le plancher, on retrouve des bacs de rangement fort utiles. Le chargement est aussi facilité par un seuil de chargement bas alors que les sièges rabattables 60/40 permettent d'augmenter sensiblement l'espace disponible.  , alors que le fond est plat, ce qui facilite l’entrée ou la sortie des longs objets.. Lorsque les dossiers sont relevés, il y a de la place pour 689 litres et, lorsqu’ils sont baissés, pour 1848 litres.  C’est beaucoup plus qu’une Dodge Caliber, qu’une Mazda3 ou qu’une Pontiac Vibe/Toyota Matrix.  Les chiffres dévoilés par les manufacturiers coréens prêtent souvent à interprétation mais dans le cas présent, je dois avouer qu’à l’œil, effectivement, c’est grand.  C’est même plus imposant que le coffre d’un Saturn Vue! Bref, l’Elantra Touring est beaucoup mieux adaptée aux besoins d’une petite famille.

Au niveau de l’équipement, Hyundai demeure fidèle à son habitude en offrant, sur sa Touring,  beaucoup d’accessoires pour un prix, ma foi, fort intéressant.  La version de base a droit au siège conducteur ajustable en hauteur avec support lombaire, à un système audio de 172 watts, à l’appui-bras rabattable à l’arrière, au siège arrière à dossiers rabattables, aux quatre freins à disque et j’en passe.  Au niveau de la qualité d’ensemble, il est difficile de trouver matière à critiquer.  Les plastiques sont de bonne qualité, l’assemblage est réussi et, sauf pour le hayon d’un des quatre modèles essayés, on ne note aucun craquement dans l’habitacle.

Feu vert

Excellente garantie
Version familiale
Habitacle spacieux
Bonne consommation
Qualité de construction sérieuse

Feu rouge

Une seule motorisation offerte
Boîte automatique désuète
Version de base peu équipée (berline)
Certains éléments de sécurité absent

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