Lexus LS, quand le luxe se fait incognito
La plupart des gens qui possèdent beaucoup d’argent aiment bien le démontrer, même si ce n’est pas toujours de façon ostentatoire. Mais il y a aussi une catégorie de personnes qui désirent profiter des avantages de la richesse sans les inconvénients qui l’accompagnent inévitablement. C’est assurément à cette dernière catégorie de clients que Lexus a pensé lorsqu’elle a concocté la LS, son vaisseau amiral. Entièrement revue en 2007, cette voiture continue de passer inaperçue… et c’est exactement ce que ses propriétaires veulent !
Si la Lexus LS460 constitue le modèle d’entrée de gamme (entrée de gamme n’étant sans doute pas l’expression la mieux choisie pour décrire une voiture de plus de 70 000 $...), il existe d’autres versions davantage en mesure de répondre aux besoins d’une clientèle généralement difficile. La LS460 L, le modèle allongé, propose un habitacle incroyablement vaste et luxueux. Ces deux modèles sont, à la base, des propulsions (roues arrière motrices) mais il est possible de leur adjoindre un rouage intégral, ce qui améliore leur motricité en hiver. Enfin, la LS600h L se veut la version « bonne conscience » de la LS avec son moteur hybride.
Tout d’abord, mentionnons que la LS460 reçoit un V8 de 4,6 litres particulièrement performant. La transmission automatique à huit (oui, 8 !) rapports fait preuve d’une discrétion et d’une douceur quasiment maternelles. Grâce à cette boîte, les accélérations s’effectuent de façon très linéaire, sans jamais, jamais d’à-coups. Chaque médaille ayant deux côtés, l’insonorisation très poussée de la LS ne permet pas de jouir de la sonorité du V8 en pleine accélération. La consommation se situe dans les normes de la catégorie, soit environ 13 litres pour la propulsion et 13,5 pour le rouage intégral. En passant, soulignons que seuls les initiés pourront voir le moteur, recouvert en entier de grandes plaques en plastique. C’est joli, ça fait « fini », ça isole des bruits mais un beau moteur, ça mérite d’être vu !
La Lexus de la bonne conscience
L’autre LS, la 600h à empattement long (elle n’existe pas en version traditionnelle), reçoit une motorisation hybride sophistiquée qui permet de rouler sur le mode électrique seulement. Le moteur à essence est un V8 de 5,0 litres qui développe l’équivalent, selon Toyota, ou Lexus c’est du pareil au même, d’un 6,0 litres, d’où le 600 de l’appellation. Lorsqu’il est jumelé au moteur électrique, la puissance totale est de 438 chevaux, ce qui n’est pas rien. La transmission est de type CVT, soit à rapports infiniment variables, et son comportement est parfaitement adapté au standing élevé de la voiture. Il faut souligner que la philosophie hybride de Toyota/Lexus n’est pas de créer des véhicules moins polluantes. L’entreprise japonaise se sert de l’hybridation pour améliorer la puissance de ses automobiles, tout en maintenant la consommation à des niveaux raisonnables. Dans le cas présent, c’est réussi.
Le comportement routier de la LS est à l’image de la carrosserie… tranquille ! Peu importe la qualité du revêtement de la route, le confort des occupants est préservé. D’ailleurs, les suspensions sont, de toute évidence, calibrées pour le confort plutôt que pour la tenue de route. Remarquez que la LS tient très bien la route et que les nombreux systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale veillent au grain, mais présentez-lui quelques courbes un peu raides et n’importe quelle BMW, Audi ou Mercedes-Benz lui fera la barbe. Et si un jeudi soir du mois d’avril 2009 vous deviez freiner à mort pour éviter une vieille Golf verte rouillée qui slalome sur l’autoroute 10 direction Sherbrooke à la hauteur de Marieville (un exemple, comme ça…), ne soyez pas surpris de vous sentir écrasé dans le siège par les ceintures de sécurité qui se tendent quasiment violemment.
Luxe, confort et sérénité
On peut bien passer la moitié de ce Guide de l’auto 2010 à parler des composantes mécaniques, mais ce qui préoccupe les propriétaires, ou futurs propriétaires, d’une Lexus LS, c’est le niveau d’équipement. Et ils ne seront pas déçus ! Tout d’abord, la finition, autant extérieure qu’intérieure et la qualité des matériaux sont d’un niveau de perfection rarement atteint. Dire de l’équipement qu’il est pléthorique me semble un peu faible… Il y a beaucoup, beaucoup de boutons dans l’environnement du conducteur et la plupart s’avèrent faciles à comprendre et à utiliser. Certains autres, par contre… Mais on est loin de l’intransigeance des systèmes à la iDrive de BMW. Notons que les deux livrets qui forment le Guide du propriétaire font plus de 1 000 pages… pour une seule langue !
Les sièges avant sont d’un confort total. Ils sont plus mous que ceux des produits allemands mais même après une longue route, on ne se sent absolument pas fatigué. Toutefois, ce sont les passagers arrière qui sont les plus choyés. Même sur la version à empattement court, l’espace pour les jambes est amplement suffisant pour la plupart des gabarits normaux. Dans les modèles « L », un joueur de basket pourrait s’étirer les jambes sans aucun problème ! Dans certaines versions, ces sièges se déplient à la façon d’un « Lazy Boy » et sont chauffants et ventilés. Ils possèdent même une mémoire ! C’est douillettement installé dans un de ces sièges que l’on apprécie le plus la LS de Lexus. Les trous et bosses, les bruits de la circulation, les soucis, tout nous semble tellement loin…
Je ne répéterai pas ici ce que certaines méchantes langues ont déjà tenu comme propos, soit qu’une Ford Taurus, qui coûte au moins 50 000 $ de moins, propose un habitacle et un coffre aussi spacieux et un rouage intégral. Ces personnes sont jalouses, tout simplement…
Feu vert
Confort quasiment excessif
Habitacle aussi spacieux que silencieux
Mécanique performante
Système audio haut de gamme
Discrétion assurée
Feu rouge
Discrétion assurée
Entretien promet d’être dispendieux
Direction de type « nuage »
Version hybride trop dispendieuse
Certaines commandes énigmatiques