Académie de pilotage AMG, c'est fou ce qu'on y vit!
Dans le but de peaufiner leur image de constructeurs responsables, beaucoup de manufacturiers d’automobiles de haute performance offrent désormais des cours de pilotages aux nouveaux propriétaires d’une de leurs créations ou à quiconque désire tout simplement s’amuser de façon sécuritaire. En fait, au-delà de l’image, ce type de cours est tout à fait indiqué puisque personne ne peut prétendre posséder des talents de pilote de course sans avoir suivi de cours. On a beau posséder un bon coup de volant, la technique doit s’apprendre.
À l’instar de Porsche, Audi, BMW, Bridgestone et bien d’autres, Mercedes-Benz propose, depuis 2007, son académie de pilotage avec des modèles AMG. D’ailleurs, le confrère Lachapelle avait participé, en mai dernier, à la version canadienne de ce cours http://www.guideautoweb.com/articles/4518/. Mais pour les purs et durs (les purs et durs riches!), Mercedes-Benz offre un programme européen, se déroulant sur des circuits de réputation mondiale. En mai dernier, à peu près au même moment où des journalistes automobiles se retrouvaient au Circuit Mont-Tremblant pour participer à une session canadienne, quelques autres avaient la chance d’aller rouler des modèles AMG sur le circuit de Spa-Francorchamps, en Belgique.
- À lire aussi: Formation de conduite avancée : mieux qu'un coussin gonflable !
- À lire aussi: Une journée à l'Académie Mercedes-Benz, la maîtrise en accéléré
Précisons tout d’abord que AMG (Aufrecht Melcher Grossaspach), une filiale de Mercedes-Benz située à Affalterbach en Allemagne, a pour mission de transformer de nobles routières de la marque à l’étoile en des voitures sport capables d’en découdre avec les plus aguerries. Et pour prouver que ces bagnoles peuvent effectivement tenir leur bout sur une piste de course, rien de mieux que de les lâcher « lousses » dans un tel environnement!
L'intimidant circuit de Spa-Francorchamps
Et pas n’importe quelles pistes de course. Le programme se déplace à Hockenheim, au Nurburgring, Zandvoort, Imola et, bien entendu, Spa-Francorchamps. Cette dernière est réputée parmi les pilotes de F1 comme étant l’une des plus intimidantes de la saison. À la télé, les dénivellations ne sont pas tellement perceptibles et il faut être sur place pour bien les juger. La courbe d’Eau Rouge et tout de suite après la montée du Raidillon impressionnent à 160 km/h. Les F1 les passent à près de 300 km/h!
Il existe plusieurs types de cours pour répondre à un public le plus large possible et présentant des niveaux de pilotage très différents. Il y a tout d’abord l’« Emotion Tours » qui permet à plusieurs de se familiariser avec les produits Mercedes-AMG sur des routes publiques. Il y a ensuite le cours « Basic » sur une piste de course. Suivent les formations « Advanced », « Pro » et « Masters ». Il y a même un cours de pilotage hivernal!
Lors de notre voyage à Spa-Francorchamps, nous avons suivi le cours « Pro » de deux jours. Il commence par des exercices de réchauffement : freinages, slalom et évitement d’obstacles. Puis, on découvre la piste partie par partie. En fait, il y a quatre équipes de cinq ou six voitures en même temps sur la piste. Le programme est tellement bien coordonné qu’on ne se rend à peu près jamais compte des autres groupes qui, pourtant, partagent la même piste que nous. Notre groupe était mené de main de maître par Thomas Jägger, présentement premier au classement de la Porsche Cup. (Il faut dire que dans les niveaux les plus avancés, l’Académie AMG fait appel à des pilotes chevronnés comme, par exemple, Jägger mais aussi Bernd Schneider, un ancien de la F1) À l’avant, Thomas nous montre la bonne ligne de courbe (toujours plus facile à trouver bien assis dans son salon que dans une auto..) et ses cinq petits moutons tentent de freiner et de passer au même endroit. D’ailleurs, il faut éviter les dérapages, toujours spectaculaires mais qui font immanquablement perdre de précieux centièmes de seconde en course.
La vitesse, c'est relatif...
Le rythme accélère rapidement et dès le début de la deuxième journée, les vitesses sont passablement élevées. Tellement que vers la fin de la journée, j’avais atteint mes limites. Je savais que la voiture que je pilotais pouvait prendre la courbe encore plus rapidement mais mon cerveau refusait d’aller plus loin. Oui, je sais, c’est psychologique… Ce n’est par chauvinisme mais il faut avouer que notre groupe composé de Québécois et de Canadiens était le plus rapide sur la piste. Tout ça pour me faire dire par Jägger, à la fin du cours, que pour lui, habitué à des voitures beaucoup plus puissantes, les vitesses atteintes n’étaient pas vraiment élevées…
Enfin, pour terminer le cours en beauté, chaque pilote (apprenti pilote serait plus juste) avait droit à un tour du circuit à bord d’un prototype de course Mercedes-AMG piloté par Susie Stoddart, qui participe à la très relevée série de course DTM. Le confort de cette voiture est inexistant mais c’est surtout la vitesse à laquelle la jolie blondinette entre dans les courbes qui impressionne. Et les lignes de courbes, que nous peaufinions depuis deux jours, sont considérablement modifiées en raison des vitesses beaucoup plus élevées.
Durant ces deux jours, nous avons eu le privilège de piloter des C63 AMG, SLK55 AMG, des CLK63 AMG Black Series et des SL63 AMG. Des quatre, la C63 s’est révélée la plus agréable à pousser à la limite tandis que la SL63 est un peu handicapée par sa lourdeur et ses dimensions imposantes. Elle n’en demeure pas moins une véritable bête, aussi racée que puissante. Je n’ai malheureusement pas pu prendre le volant de la CLK Black Series mais ceux qui ont pu en sont revenus émus! Malheureusement, la Black Series n’est pas offerte au Canada. Aux dires de Jägger, une immense Classe S63 AMG, aux mains d’un pilote expérimenté, pourrait très bien faire plusieurs tours à la limite sans souffrir. Durant tout ce temps, nous devions laisser les différents systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité en opération. Ces systèmes, revus par AMG, laissent passablement de corde à la voiture avant d’intervenir. Et lorsqu’il le font, c’est avec beaucoup de douceur, comme pour dire au pilote « Eille, Ti-Coune, t’allais perdre le contrôle, là…)
Du côté canadien
Le programme canadien, piloté par Danny Kok qui possède plus d’un quart de siècle d’expérience en course automobile, est plutôt axé sur l’individu, alors que les groupes sont plus petits. Et, comme c’est de mise en Europe, l’Académie de course Mercedes-Benz se déplace de circuits en circuits durant l’été et l’automne et différents niveaux sont offerts aux étudiants. Au Canada, on retrouve un niveau à 395$ et, à l’autre bout de la palette, un cours plus complet à 1595$. Les prix des cours offerts en Europe sont plus dispendieux et à cela il faut ajouter le coût du logement. Mais pour certains ce n’est pas un problème! Avant de terminer, soulignons que les cours donnés au Québec peuvent l’être en français tandis qu’en Europe ils ne se donnent qu’en anglais (ou en allemand, si ça vous tente!). Aussi, il n'est pas nécessaire d'être propriétaire d'une Mercedes-Benz.
Pour plus de renseignements sur le programme européen, visitez http://www.mercedes-benz-amg.com/driving-academy et pour le programme canadien : http://www.mercedes-benz.ca/index.cfm?Language=French&id=7331.