Mercedes-Benz classe B, un secret bien gardé

Publié le 14 juillet 2009 dans 2010 par Nadine Filion

Dans la catégorie des « petites grandes luxueuses », la compétition n’abonde pas. Mercedes Classe B, Audi A3, Mini Clubman, Volvo C30… on les compte sur les doigts d’une seule main. De toutes, c’est sans doute la Classe B la plus méconnue – peut-être parce qu’elle n’est pas distribuée aux États-Unis ? Dommage, car c’est elle qui loge le plus et qui, en théorie, s’offre à moins cher (exception faite de la Clubman). En théorie, disons-nous. Parce que dans les faits, si on veut vraiment apprécier la Classe B, c’est en version Turbo qu’il faut la choisir.

En version de base, la Classe B demande moins de 30 000 $. Les programmes de location sont si accomodants depuis quelque temps qu’on peut s’en procurer une à moins de 450 $ par mois. Imaginez, une Mercedes louée pour le prix d’une Civic achetée…

Mais il faut alors miser sur le moteur quatre cylindres (2,0 litres) à aspiration naturelle conçu pour l’Europe et qui ne développe que 134 chevaux. C’est nez à nez avec la très traditionnelle Toyota Corolla… Habituellement, c’est la boîte manuelle (ici à cinq vitesses) qui se marie le mieux à de petites puissances semblables. Pas ici : la boîte souffre de plusieurs défauts, à commencer par un levier trop long, qui commande un embrayage lâche au point de friction trop haut. Les accélérations sont lentes et bruyantes.  Qui plus est, sur l’autoroute, le son du moteur nous fait continuellement chercher une 6e vitesse qui n’existe pas. C’est donc avec la transmission à variation continue (la seule CVT offerte au pays par Mercedes) que la B200 paraît le mieux. Une belle réussite, soit dit en passant, que cette CVT. Elle profite allègrement de ses deux modes (confort et sport) et on a souvent recours à ses sept rapports virtuels, qui donnent une bonne latitude.

Pas sans son turbo !

Manifestement, c’est la B200T qui ravit les cœurs. Grâce au turbo qui pousse le quatre cylindres à 193 chevaux, c’est une voiture beaucoup plus leste qui prend la route. Sa boîte manuelle obtient le nécessaire sixième rapport et se transige sportivement. Aussi intéressante que soit la CVT (qui a perdu l’an dernier ses commandes au volant, notez bien), c’est la manuelle qu’on recommande ici. Sachez cependant qu’en ville, la B200T consomme un litre de plus aux 100 km versus la version manuelle sans turbo et qu’elle demande de l’essence super. Oh, mais attendez : le moteur de base lui aussi, demande du super !

Mercedes affirme que la direction (électromécanique) de la B200T est identique à celle de la variante de base. Peut-être, mais on se sent davantage en contrôle avec la première. Est-ce l’effet d’un volant plus dodu qui se prend mieux en main ? La Classe B n’offre pas la traction intégrale (sa plate-forme ne l’y autorise pas), mais lancée sur des chemins de gravier, elle est étonnamment solide et assurée. À (trop !) haute vitesse, rien ne vibre, ni ne bronche. Pas mal, pour la seule voiture à traction de toute la gamme Mercedes (chez nous, du moins). Ce bel aplomb, on le doit à un empattement 10 % plus long que celui de la Hyundai Accent, petite compacte qui partage pourtant les mêmes dimensions en longueur (surpris, n’est-ce pas ?). Le freinage est dynamique et permet une immobilisation complète (100-0km/h) en 40,4 mètres : c’est bon. L’arrière mise sur un essieu parabolique, un terme chic pour désigner la poutre de torsion en forme d’ellipse. Voilà qui se traduit par une balade moins souple et des sautillements secs sur les cahots – ce sont les passagers à l’arrière qui s’en ressentent le plus. C’est le prix à payer pour un grand, très grand espace de chargement : plus de 1 500 litres. Entre vous et moi, quitte à se faire brasser le camarade, aussi bien choisir la suspension sport, encore plus ferme. Sans surprise, les freins ABS, le système de stabilité et tous les coussins gonflables nécessaires sont de série. C’est du Mercedes, et on n’en demande pas moins, à ce prix…

Espace au max

Outre le design extérieur racé qui rappelle la Classe R, la plus grande qualité de la Classe B réside dans son habitacle, qui maximise l’espace avec brio. En aucun temps, on ne se sent à bord d’une « petite » et partout, le dégagement est généreux. Avec la banquette qui se rabat à plat et un plancher qui s’ajuste en hauteur, on en transporte, des choses. Dommage, cependant, qu’on n’ait pas aménagé plus de rangements à l’avant – ceux présents sont très limités. Si les sièges, fidèles à la majorité des produits germaniques, manquent de rembourrage, ils sont néanmoins confortables, même pendant un long trajet. Ils ont la bonne fortune de s’ajuster en hauteur et en support lombaire. Positionnés 20 cm plus haut que la moyenne, ils accordent une excellente vision périphérique. Avec le volant ajustable en hauteur et en profondeur, on trouve rapidement une bonne position de conduite.

La silhouette de la compacte, courte mais haute, n’est pas à l’épreuve des grands vents sur l’autoroute. En contrepartie, elle se faufile aisément dans la circulation. La qualité et l’assemblage des matériaux sont indéniablement « Mercedes » et on aime le grand toit panoramique qui s’ouvre en persiennes, donnant air et lumière à tout le monde à bord. L’insonorisation pourrait monter en grade : peut-être est-ce l’absence de tapis insonore sous le capot qui permet au bruit de la route d’ainsi envahir l’habitacle ? Aussi, on a encore droit à ce satané levier du régulateur de vitesse qui, mal positionné, se confond avec celui des clignotants. Un dernier point : ne cherchez pas le système de navigation, il n’est plus offert depuis l’an passé, faute de preneurs.

Pour 2010, pas de grands changements pour la petite B. Tout au plus de nouvelles jantes pour la B200, la radio satellite désormais livrable sans le système Harman/Kardon et les sièges électriques (B200T) qui gagnent deux positionnements (à dix). Malheureusement, les sièges chauffants, de série l’an dernier sur la version B200T, deviennent une option. Et tout aussi malheureusement, la B n’accepte toujours pas de démarrer sans clé… Si l’on passe par-dessus ces reproches et qu’on peut se payer la version Turbo, la Classe B a tout pour satisfaire. Un secret bien gardé, semble-t-il, puisqu’il s’en vend à peine 800 exemplaires par année au Québec…

Feu vert

Espace intérieur maximisé
Version turbo la plus intéressante
Sécurité de série
Design qui rappelle le grand frère Classe R
Toit ouvrant panoramique

Feu Rouge

Essence super recommandée
Adieu, système de navigation !
Version B200 sous-motorisée
Essieu parabolique à l’arrière
Insonorisation à améliorer
Ajustement électrique des sièges optionnel

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