Chevrolet Impala, les folies? Très peu, merci!
De toutes les voitures présentement proposées par General Motors, la Chevrolet Impala est sans doute celle qui génère le moins d’enthousiasme. Pourtant, lorsqu’elle revêt une robe blanche et des gyrophares, elle inspire immanquablement le respect. Et c’est sans aucun doute à cause des ventes effectuées auprès des agences de location et des services policiers que l’Impala continue son petit bonhomme de chemin parmi nous. Puisqu’elle a connu très, très peu de changements depuis l’arrivée de la dernière génération (2006), son coût de production est assurément très bas.
Pour 2010, rien à signaler au chapitre des nouveautés. Compte tenu de la situation actuelle, il eût été en effet surprenant que l’Impala soit modifiée de fond en comble, General Motors préférant consacrer ses efforts sur des véhicules plus populaires. Même que l’Impala perd un membre de la famille, la puissante SS n’étant pas de retour. Ce qui ne devrait pas faire de peine à personne puisque la SS n’avait plus vraiment sa place dans un contexte de crise économique et de prix de l’essence pour le moins aléatoires. De plus, son comportement routier se situait à des lieux de ce que sa robe, par ailleurs fort jolie, laissait supposer. Bref, une bonne décision!
Briller par son absence
À la suite du retrait de la Pontiac Grand Prix et de la Buick Allure de la génération précédente, l’Impala demeure donc la dernière représentante de cette plate-forme désormais dépassée. L’Impala se décline toujours en versions LS, LT et LTZ, reconnaissables par leur manque d’éclat visuel. Comme l’an dernier, les deux premières versions reçoivent un V6 de 3,5 litres, mais de 207 chevaux cette fois, soit quatre de moins que l’année dernière. Souvent, cela n’est dû qu’à la façon de calculer la puissance. De toute manière, on ne criera pas au scandale pour quatre petits chevaux. Les 207 effectuent un boulot fort honnête, en grande partie grâce au couple élevé. Cependant, la plupart des gens préféreront le V6 de 3,9 litres de la LTZ, bien qu’il ne soit pas plus moderne que son frangin 3,5. Ses 230 chevaux et ses 238 livres-pied de couple ne sont pas étrangers à sa relative popularité. Par contre, sa consommation a de quoi freiner les ardeurs, puisqu’elle atteint les 12 litres aux 100 km alors que le 3,5 « ne fait que » 10,8 litres, ce qui est encore beaucoup mais qui se situe dans la moyenne de la catégorie.
Une bonne façon de réduire la consommation d’essence de l’Impala serait d’associer aux moteurs une boîte automatique à six rapports. Présentement, elle n’en compte que quatre, ce qui oblige les moteurs à tourner plus rapidement plus longtemps tout en augmentant le niveau sonore dans l’habitacle. Alors que la plupart des autres véhicules de GM reçoivent des boîtes automatiques à six rapports, le fait de n’en retrouver que quatre dans l’Impala peut donner une indication sur ses chances de survie… D’un autre côté, cette transmission à quatre rapports fonctionne parfaitement, ce qui vient relativiser les choses.
Sur la route, l’Impala ne réserve aucune surprise (agréable ou désagréable) à son pilote. Les accélérations et reprises sont adéquates. « Adéquat », voilà le qualificatif que je cherchais pour décrire l’Impala! Tout est adéquat mais rien n’est transcendant. Les suspensions sont assurément axées vers le confort et travaillent adéquatement pour que les pneus demeurent en contact avec la route. L’Impala est une traction (roues avant motrices) et son comportement routier est… adéquat, même si la caisse penche dans les courbes prises rapidement.
Adéquat
Les freins effectuent un boulot adéquat même si la pédale va trop loin et que l’ABS n’est pas des plus discrets. Même chose pour la direction, un peu trop vague et qui ne communique presque rien des sensations de la route. Bref, si l’envie vous prend de pousser à fond une Impala, vous êtes A) un policier, B) en état d’ébriété C) totalement inconscient. Dans les cas B ou C, une rencontre avec A serait bénéfique pour la société…
Le qualificatif adéquat s’applique aussi à l’habitacle. Vaste et confortable, il est l’un des seuls de l’industrie à offrir, en option sur certains modèles, une banquette avant pleine largeur avec levier de vitesses à la colonne. Les sièges baquets sont confortables même si leur soutien en virage laisse à désirer. Dire que le tableau de bord, avec ses plastiques bas de gamme, est simple tient de l’euphémisme. Dire qu’il est « platte à mort » à regarder serait plus juste. Pourtant, toute l’information désirée y est présente et facile à lire, les boutons, peu nombreux, sont bien placés et toutes les commandes sont faciles à comprendre. L’Impala suit la mode en offrant, de série, la climatisation, le régulateur de vitesse, les vitres électriques, six coussins gonflables et le système OnStar gratuit pour un an. Seule la LTZ offre le système de contrôle de la stabilité Stabilitrak en équipement standard. Avant de terminer, mentionnons que la qualité de la chaîne audio se situe une coche au-dessus de « adéquat ».
La banquette arrière est assez dure et la moindre courbe oblige son ou ses occupants à se cramponner pour ne pas se retrouver à l’horizontale. Cette banquette s’abaisse de façon 60/40 (en option sur certains modèles) pour agrandir un coffre déjà très vaste malgré un seuil trop élevé.
L’Impala est sans doute la voiture qui a le moins évolué à Détroit. Aux commandes, on se croirait au volant d’une voiture des années 80, autant en ce qui a trait au comportement routier qu’au design. Mais c’est exactement ce que recherchent plusieurs personnes : une voiture confortable, fiable et spacieuse. Ceux qui désirent une âme dans une voiture se tournent rapidement vers d’autres modèles!
Feu vert
Abandon de la version SS
Bon comportement routier
Habitacle vaste
Confort relevé
Fiabilité de bon aloi
Feu rouge
Manque de personnalité flagrant
Automatique à 4 rapports seulement
Consommation un peu élevée
Dépréciation rapide
Direction légère