Honda Odyssey, sans faire de vague
En cette période de récession économique et de restructuration financière des géants de l’industrie automobile, la plus élémentaire prudence dicte de ne pas trop se lancer dans des projets risqués. Et puisque le marché de la fourgonnette n’est plus à son zénith depuis belle lurette, la direction de Honda a décidé de se tenir tranquille avec son Odyssey. Et pourquoi pas, car cette fourgonnette quasiment de luxe est reconnue par les gens comme étant ce qui se fait de mieux dans la catégorie, avec la Toyota Sienna.
En effet, dans toutes les publications de type « journal du consommateur », ces deux japonaises ne cessent de récolter les accolades, d’autant plus que leur fiche, en fait de fiabilité, est généralement positive. Les Dodge Grand Caravan, VW Routan et compagnie ont beau être plus sexy, parfois plus intéressantes à conduire, l’Odyssey conserve la cote!
Une silhouette qui trahit
Cela vous est probablement arrivé de sortir un vieux complet de votre garde-robe, et de l’enfiler pour constater avec soulagement qu’il est toujours de la bonne taille et qu’il est encore bon à porter. Mais lorsque vous vous pointez au travail avec de telles fringues, vous réalisez que même si vous êtes habillé convenablement, vos vêtements ne sont plus tout à fait à la mode. C’est ce qui arrive à l’Odyssey. Celle-ci n’a jamais fait tourner les têtes par sa silhouette que l’on peut qualifier de classique. Mais lorsqu’on la compare avec les nouveaux véhicules Honda commercialisés au cours des dernières années, on remarque que les angles sont un peu trop obtus, que la grille de calandre est plutôt discrète à côté de celle du Pilot, par exemple, et qu’elle est devenue un peu lourdaude, même si ses dimensions sont demeurées les mêmes. Ajoutez à cela un important porte-à-faux arrière et, alors que la tendance est au design plus pointu, elle semble avoir engraissé virtuellement.
Le tableau de bord n’a pas été retouché et force est d’admettre que les résultats sont corrects. La version essayée proposait un important écran de navigation surplombant les commandes de climatisation qui sont faciles d’accès et simples à déchiffrer. Celles-ci sont flanquées à leur gauche du levier de sélection des vitesses qui est intégré à la partie inférieure de la planche de bord. S’il faut trouver à redire, on peut souhaiter que les commandes du système audio soient mieux localisées, étant positionnées un peu trop bas. Heureusement que plusieurs de ces mêmes commandes sont placées sur le pourtour du moyeu du volant.
Les places avant sont accueillantes et le dégagement pour la tête et les coudes est excellent. Mais si les sièges sont confortables, leur support latéral laisse quelque peu à désirer. Quant aux occupants de la seconde rangée, ils n’auront pas à se plaindre en fait de confort. Par ailleurs, la rangée trois est plus spartiate et ne sera probablement utilisée que pour de courts trajets. Une fois en place, ces sièges arrière permettent de profiter d’une importante dépression dans le plancher, ce qui augmente la capacité de chargement même une fois la troisième rangée déployée. Un petit défaut toutefois : cette configuration accentue les bruits de la route. Lorsque les sièges sont repliés dans le plancher, l’insonorisation en profite tout comme l’espace pour les bagages. Malheureusement, même si les ingénieurs de Honda sont réputés pour être ingénieux, ils n’ont pas trouvé une riposte au Stow ‘N Go de Chrysler et la seconde rangée ne s’escamote pas dans le plancher, mais se replie vers l’avant. Ce n’est pas mal, mais cela pourrait être plus astucieux. Cette année encore, les portes coulissantes motorisées s’ouvrent avec lenteur tout comme le hayon qui est lui aussi motorisé.
Oubliez la Civic!
La mécanique est toujours inchangée et un seul moteur est au catalogue : un V6 de 3,5 litres produisant 244 chevaux et un couple de 240 livres-pied sur le modèle doté d’un système de désactivation de trois des six cylindres afin d’épargner de l’essence lorsque les conditions le permettent. Ce moteur est couplé à une boîte automatique à cinq rapports avec système de logique de pente qui détecte les pentes et élimine le chassé-croisé de la transmission dans ces circonstances. Il est également efficace lorsqu’on tracte une remorque, car cette Honda a une capacité de remorquage de 1 588 kg ou 3 500 livres si vous pensez toujours en mesure anglaise. D’autre part, il n’est pas possible de commander une transmission intégrale.
Pour bien des gens, Honda est automatiquement associé à la Civic, une voiture compacte qui se faufile avec une grande agilité dans la circulation tout en étant agréable à conduire. Un petit tour d’essai au volant de l’Odyssey vous convaincra très rapidement que Honda fabrique également des véhicules plus imposants.
Vous avez deviné que j’exagère, mais à peine puisque nous sommes assis haut, que le tableau de bord est imposant et que la position du volant est un peu trop verticale pour la moyenne, ce qui contribue sans doute à cette impression de piloter quelque chose de gros. Et ce n’est pas un reproche car j’ai toujours rêvé de conduire un autobus.
Malgré tout, le comportement routier de cette japonaise à tout faire est ce qu’il y a de plus correct à la condition de ne pas vouloir jouer les pilotes de course à son volant. Si vous osez, vous allez découvrir que le roulis en virage peut devenir assez important au fur et à mesure que la vitesse augmente tandis que le sous-virage augmente aussi en proportion. Une conduite moins échevelée nous permet de nous retrouver au volant d’une fourgonnette docile dans les virages et d’une bonne stabilité sur l’autoroute. Bref, une fourgonnette polyvalente et confortable qui dorlote ses occupants. Si vous vous procurez la version Touring, le modèle le plus luxueux et le mieux équipé, même les trajets sur de longues distances deviendront pratiquement agréables dans un environnement de confort et de gadgets multiples.
Feu vert
Moteur sophistiqué
Tenue de route correcte
Confortable
Seuil de chargement bas
Caméra de recul
Feu rouge
Silhouette vieillotte
Prix élevé
Roulis en virage
Direction engourdie
Certaines commandes à revoir