BMW Série 7 2009, vitrine technologique

Publié le 23 juillet 2009 dans Essais par Antoine Joubert

Il était temps que BMW renouvelle sa berline porte-étendard car franchement, on avait surpassé la Série 7 depuis belle lurette, et ce, tant du côté de Mercedes que d'Audi. Sauf qu'aujourd'hui, c'est différent. Certes, la Série 7 ne propose pas une panoplie de moteurs comme dans le cas de ses rivaux germaniques, et ne tente pas non plus de jouer dans les platebandes de Bentley. Sauf qu'en plus d'offrir le nec plus ultra en matière de luxe et de confort, elle excelle dans l'art d'offrir une technologie de pointe et une conduite pouvant plaire à tous.

Évidemment, il serait beaucoup trop long d'élaborer sur chacun des éléments qui permettent à cette nouvelle Série 7 de distancer la concurrence en matière de technologie. Et il faudrait presque une thèse de doctorat pour effectuer un exercice de comparaison proprement dit entre notre sujet et ses rivales. Ce que je peux toutefois affirmer, c'est que BMW a réussi avec cette berline à rejoindre une clientèle beaucoup plus large que celle qui s'intéressait autrefois à la Série 7. En effet, grâce au système de conduite à la carte développé par BMW, on peut aussi bien bénéficier d'une conduite ouatée, façon Lexus LS460, que d'une conduite dynamique, rejoignant alors l'Audi A8. Et à mon sens, elle est là, la grande force de la nouvelle Série 7.

Retour à la raison

Évidemment, le styliste d'origine montréalaise Karim Habib, qui a quitté BMW il y a quelques mois, ne s'est pas directement inspiré de la précédente génération de la Série 7 pour concevoir la nouvelle. On a bien sûr conservé plusieurs traits propres à BMW, mais les sévères coups de crayon de l'ancien modèle, trop souvent contestés, ont été remplacés par quelque chose de plus subtil, de plus élégant.

Le long museau au bout duquel trône l'imposante et traditionnelle calandre BMW se veut néanmoins un élément esthétique musclé, au même titre que la ceinture de caisse, facilement identifiable. Et bien sûr, la Série 7 se décline toujours en version à empattement régulier ou allongé, histoire de satisfaire autant les acheteurs qui siégeront soit devant, soit derrière.

On se glisse derrière le volant de la Série 7 en refermant la portière d'aluminium (donc légère) de façon très douce. Et si l'effort est trop peu suffisant, un petit moteur électrique se charge pour vous de bien enclencher ladite portière. Une fois cette étape passée vient ensuite le temps de régler les innombrables ajustements permettant au conducteur de se sentir à bord comme au paradis. Le siège réglable en 16 directions et le volant télescopique permettent bien sûr d'obtenir la meilleure position de conduite qui soit, alors que les fonctions de chauffage ou de ventilation des sièges se chargent de votre confort. Installé comme dans un fauteuil royal, on apprécie à coup sûr la qualité de finition et la présentation à la fois riche et contemporaine de l'habitacle. Les cuirs somptueux, les nombreux appliqués de frêne anthracite et l'éclairage d'ambiance très " cosy " reflètent d'ailleurs parfaitement le caractère à la fois noble et musclé de cette voiture.

Vient ensuite le temps de se concentrer sur l'instrumentation qui, elle, requiert beaucoup d'attention et de patience pour se faire comprendre. Oh certes, un odomètre demeure un odomètre, mais je vous mets au défi d'utiliser le nouveau système iDrive sans vous perdre dans les fonctions.

iDrive : mille possibilités

Malgré ma connaissance relativement approfondie des divers systèmes de ce genre proposés dans l'industrie, j'ai quand même dû avoir recours à l'aide d'un concessionnaire et à l'un de ses représentants, qui a mis une demi-heure pour réussir à faire fonctionner mon iPod via le système iDrive. Je concède à ce cher vendeur que la Série 7 est toute récente et que la nouvelle génération de ce système comporte des milliers de fonctions qu'il faut apprivoiser. Mais cela me permet tout de même de prouver qu'en dépit d'une grande amélioration, l'utilisation de ce système demeure complexe.

Je ne vous apprendrai sans doute rien en mentionnant que le centralisateur informatique iDrive permet de diriger la totalité des fonctions du système audio, de climatisation et de navigation. Cependant, saviez-vous qu'il était possible de transposer le contenu de votre lecteur mp3 à même le système du véhicule? Saviez-vous aussi qu'il était possible de programmer un itinéraire de voyage sur Google Map, de votre domicile ou de votre Blackberry, pour ensuite l'acheminer par courriel au système de votre véhicule? Plus de programmation fastidieuse à faire. Vous n'avez qu'à mettre l'itinéraire en fonction. N'est-ce pas génial?

Et tout ça, ce n'est qu'à l'avant. Sachez qu'en optant pour quelques options, les occupants des places arrière peuvent aussi accéder au système iDrive, bénéficiant de surcroît de deux écrans à cristaux liquides de 9,2 pouces avec lecteur DVD. Oh, et si ce n'est toujours pas assez, on vous propose aussi les sièges arrière à confort suprême, c'est-à-dire avec une possibilité de 12 réglages électriques, d'assise et de dossier chauffants et ventilés, ainsi qu'avec une fonction de massage à six éléments rotatifs par siège.

Contrôle dynamique de la conduite

Voilà le système qui permettra sans doute à la Série 7 de rejoindre à la fois les mordus de la Classe S et de l'A8. En bref, ce système agit sur plusieurs fonctions mécaniques et électroniques de la voiture de façon à modifier son comportement, pour une conduite plus décontractée ou plus sportive. Ainsi, le système modifie la fermeté de l'amortissement et de la direction, change le réglage du contrôle dynamique de stabilité, affecte l'algorithme de l'accélérateur et modifie le ratio des rapports de transmission. Résultat : en optant pour le mode " Confort ", vous vous trouvez en présence d'une voiture dont le comportement se rapproche drôlement de celui d'une Lexus LS ou d'une Mercedes de Classe S. À l'inverse, les modes " Sport " et " Sport Plus " nous amènent à un niveau de dynamisme que l'A8 sans options ne peut se vanter d'offrir. Et le plus beau dans tout ça, c'est que BMW nous l'offre sans supplément.

Sur la route, le comportement diffère donc grandement en fonction du mode de conduite sélectionné. Toutefois, la voiture demeure dans tous les cas plus maniable qu'une Classe S et, à mon sens, plus agréable à conduire. Car même si cette imposante voiture ne vise pas à offrir l'agrément de conduite d'une M5, elle réussit néanmoins à vous garder en contact constant avec le bitume. Sachez tout de même que la direction active intégrale optionnelle, qui affecte le cercle de braquage des roues avant et l'angle de braquage des roues arrière, demeure une caractéristique qui contribue largement au dynamisme et au plaisir de conduite que procure cette BMW.

La beauté de la turbocompression

La Série 7, qui pour le moment n'est offerte qu'en version 750i (ou Li dans le cas du modèle à empattement long), ne fait pour l'instant appel qu'à un seul moteur. Il n'y a donc pas de V12 au menu, ni même de V10. Mais ça ne saurait tarder. Pour le moment, elle ne nous propose donc qu'un V8 de 4,4 litres à 32 soupapes, lequel a recours à l'injection directe de carburant et à la double turbocompression. Il en résulte un couple très généreux à tous les régimes et une puissance de 400 chevaux, pour un rendement mécanique carrément fantastique. Ce moteur technologiquement à la fine pointe fait en plus équipe avec une boîte automatique en parfaite harmonie, ce qui explique notamment pourquoi ce bolide de 2 100 kilos ne consomme en moyenne jamais plus de 13 litres aux 100 kilomètres.

En fait, le seul véritable point faible de la Série 7 par rapport à la concurrence concerne l'absence de disponibilité de la traction intégrale. On l'offre de série chez Audi et Mercedes-Benz, et en option chez Lexus. Et sachant que BMW possède aujourd'hui un système de rouage intégral xDrive aussi efficace que le fameux Quattro d'Audi, on explique mal cette décision.

Quant à la facture, elle est évidemment très élevée. Toutefois, un petit exercice de comparaison bien peu scientifique me permet d'affirmer que BMW semble prendre la même tangente que Mercedes-Benz, c'est-à-dire en offrir plus au client pour l'argent dépensé. Et ça, c'est une façon de faire qui n'a pas encore été appliquée chez Audi…

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai n.d.
Version à l'essai 750Li
Fourchette de prix 104 900 $ – 112 900 $
Prix du modèle à l'essai 126 000 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d. / n.d. / 12,9 L/100km
Options Groupe exécutif (7 700$), ensemble multimédia (3 500$), direction active intégrale (1 900$)
Modèles concurrents Audi A8, Jaguar XJ, Lexus LS, Mercedes-Benz Classe S
Points forts
  • Silhouette parfaitement réussie
  • Motorisation exceptionnelle
  • Vitrine technologique sur quatre roues
  • Contrôle dynamique de la conduite magnifique
  • Confort et niveau de luxe digne des rois
Points faibles
  • Pas de traction intégrale
  • Complexité du système iDrive
  • Version 750Li encombrante
  • Fiabilité à prouver
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