Un VUS avec le cœur d’une Nissan GT-R, pourquoi pas?

Publié le 1er mai 2019 dans Actualité par Frédéric Mercier

Alors que l’édition 2019 du Salon de l’auto de New York a une fois de plus été le théâtre du dévoilement de nombreux VUS, Nissan a plutôt décidé d’y honorer ses voitures sport.

Pour souligner leurs 50 ans, le constructeur nippon a présenté des éditions spéciales de la GT-R et de la 370Z. On a aussi pris soin d’apporter plusieurs modèles des générations antérieures qu’on a fièrement exposés sur le plancher du Salon.

Un bel hommage, certes, mais cela n’empêche pas le fait que les deux voitures sport de Nissan n’ont rien de bien nouveau.

La 370Z n’a à peu près pas changé depuis 2009 alors que la GT-R est également la même depuis son arrivée en Amérique du Nord, à l’exception d’une très légère modernisation apportée à son design en 2017.

Pour mieux comprendre la stratégie de Nissan quant au futur de ses voitures sport, Le Guide de l’auto s’est entretenu avec Hiroshi Tamura, spécialiste de produits NISMO et GT-R chez Nissan.

Photo: Jeremy Alan Glover

La porte est ouverte

D’entrée de jeu, M. Tamura admet que la modernisation de la gamme de voitures sport de Nissan n’est pas une mince affaire. Même si elles ont un impact important sur l’image de la marque à travers le monde, les 370Z et GT-R se vendent au compte-goutte. Ce n’est pas avec ce genre de véhicule qui Nissan fera des profits.

Aussi, Hiroshi Tamura souligne qu’il y a un facteur financier à considérer non seulement pour le constructeur, mais aussi pour le consommateur. « C’est important pour nous d’offrir une voiture sport qui demeure abordable », souligne-t-il, expliquant que le développement d’une nouvelle génération de la Z ne pourrait pas se faire sans une hausse de prix assez radicale.

Il faut dire qu’à un PDSF de 30 498 $ au Canada, la 370Z représente une véritable aubaine pour les amateurs de performances. Certes, son design ne date pas d’hier et la présentation intérieure sent le réchauffé, mais le prix est ajusté en conséquence.

Malgré tout, Hiroshi Tamura demeure ouvert à l’idée de développer une nouvelle génération de la voiture sport. « Si les consommateurs sont nombreux à nous le demander, nous allons écouter », répond-il sagement.

Le cœur de la GT-R

Dans le cas de l’iconique GT-R, la situation est différente. Vendue à un prix de départ qui dépasse la barre des 125 000$, celle qu’on appelle « Godzilla » est confinée à un rôle de niche.

Comme la Corvette ou la Mustang, la GT-R est devenue si mythique que sa réputation transcende celle de son constructeur. À cet effet, Nissan pourrait être tentée d’exploiter la crédibilité exceptionnelle de sa GT-R afin d’en tirer davantage de revenus.

Comment? Prenons Ford, par exemple. Non content des ventes assez exceptionnelles de la Mustang, le constructeur américain travaille actuellement au développement d’un VUS électrique « inspiré de la Mustang ».

Pourrait-on voir Nissan adopter une stratégie similaire et concevoir un véhicule utilitaire reprenant les traits et même les composantes mécaniques de la GT-R? « On y a certainement pensé, mais c’est un défi très ardu », admet Hiroshi Tamura.

Selon lui, la tâche est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas seulement d’insérer le V6 biturbo de 600 chevaux de la GT-R dans un autre véhicule. Encore faut-il que celui-ci soit capable d’offrir des performances et une maniabilité qui font honneur à l’icône qu’est la GT-R.

Photo: Jeremy Alan Glover

Puis, encore une fois, il y a le facteur prix qui entre en ligne de compte. « Un véhicule du genre coûterait assurément plus de 100 000 $, estime M. Tamura. Est-ce que les consommateurs seraient vraiment au rendez-vous? »

Chose certaine, il y a quelques puristes qui n’hésiteraient pas à déchirer leur chemise!

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