Alfa Romeo 4C 2019: Exotique italienne à prix d’aubaine

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Marc Lachapelle

En détournant l’expression préférée d’Obélix, on est tenté de dire « ils sont fous, ces Italiens ! » en songeant aux belles 4C d’Alfa Romeo. Quelle idée, en effet, que de choisir des voitures sport ultralégères à deux places, vendues au compte-gouttes, pour relancer cette marque légendaire en Amérique. Ils l’ont fait, pourtant, et les 4C Coupé et Spider sont toujours là, cinq ans plus tard, aussi jolies, radicales et joyeusement imparfaites qu’au premier jour. Il faudrait très peu pour que ce soit beaucoup mieux...

Pensez ensuite à la définition classique d’une voiture exotique : silhouette ultrabasse et spectaculaire, matériaux à la fine pointe, accès acrobatique, habitacle étriqué, rangement nul et tenue de route sans compromis. En fait, il ne manque aux 4C que le prix stratosphérique et les performances délirantes. Parce que leur quatre cylindres turbo de 1,7 litre et 237 chevaux est sympathique, quand il fait la grosse voix à bas régime, mais elles n’arrachent pas l’asphalte avec un chrono 0-100 km/h dûment mesuré de 5,3 secondes. À plusieurs dixièmes du chrono promis, même avec le départ-canon en mode Race et une légèreté remarquable. Il faut dire que ce mode départ-canon n’est pas tellement convaincant et ne permet pas le régime de démarrage plus élevé qui aiderait sans doute à retrancher les dixièmes manquants. Allez savoir pourquoi!

Comme les F1

Pour ce qui est du prix, les belles Alfa 4C sont, de très loin, les autos sport les moins chères que l’on puisse s’offrir avec une structure en fibre de carbone. Trois fois moins coûteuse que la plus abordable des McLaren et moitié moins que la BMW i8, à peine plus performante. On les oppose, à tort, aux Porsche 718 Boxster et Cayman, pour leur moteur central et leurs prix de base comparables. Plus légères de 220 kilos que ces références allemandes, elles se comparent plutôt aux Lotus Elise et Exige, qui sont aussi intransigeantes qu’elles, mais ne franchissent plus l’Atlantique, hélas. Quant à l’Evora 400, la seule Lotus offerte chez nous, elle est plus lourde de 300 kg et deux fois plus chère.

À cette coque en fibre de carbone se greffent des sous-châssis, montants de pavillon et berceau de moteur en aluminium. L’ensemble est solide, mais le roulement s’avère néanmoins très ferme sur chaussée raboteuse. Et ça cogne franchement dur dans le moindre trou ou nid-de-poule. Le bruit de roulement et le grondement sourd de l’échappement enterrent carrément la radio, même en roulant à la limite prescrite sur l’autoroute. Pas une grande perte pour les audiophiles, avec la radio archaïque, truffée de boutons minuscules, qui tient lieu de chaîne audio dans les 4C.

Le dessin du tableau de bord est moderne et bien fini, avec un grand cadran central électronique clair et coloré qui rappelle celui des Ferrari. Le volant sport à jante en D est superbe, serti d’une version colorée du magnifique écusson Alfa Romeo qui fait sûrement l’envie des Quadrifoglio. L’ergonomie des commandes est très correcte, mais vous chercherez en vain un bouton P parmi les commandes de la boîte de vitesses. Heureusement qu’il y a un bon frein de stationnement manuel. Vous devrez, par ailleurs, faire le deuil de tout rangement dans l’habitacle, sauf pour une pochette fixée à la cloison arrière. Le volume de chargement se limite à un minuscule coffre de 105 litres, découpé à l’arrière, sous le grand et lourd hayon qui couvre le moteur et que l’on soutient avec une béquille.

Un talon d’Achille à double embrayage

Les 43 mètres que met la 4C à stopper les 100 km/h sont nettement moins impressionnants que les 34,3 mètres de la Giulia Quadrifoglio qui roule, il faut dire, sur des pneus Pirelli Corsa aussi mordants que peu durables. Ces pneus conviendraient mieux aux poids plume que sont les 4C. Ces bolides italiens très équilibrés les useraient beaucoup moins sur les circuits, où la stabilité et la motricité de leur train arrière sont assez remarquables. Leur direction, précise mais dépourvue de toute assistance, s’alourdit par contre vraiment en virage lent et c’est évidemment pire en manœuvre de stationnement.

Cela dit, le pire défaut des 4C est une boîte de vitesses à double embrayage paresseuse et saccadée sur la route, en mode automatique, qui est désespérément lente à rétrograder sur un circuit, même avec les manettes derrière le volant. Il leur faut, au plus tôt, une boîte rapide et précise. Et tant qu’à y être, le choix d’une excellente boîte manuelle, qui conviendrait parfaitement à leur caractère, et quelques dizaines de chevaux en plus, qu’elles dompteront sans peine. Grâce à une version du 2,0 litres turbo de la marque, bonne pour 300 chevaux, mettons. Les 4C le méritent amplement.

Feu vert

Feu rouge

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