Chevrolet Colorado 2019: Stimuler le marché
Revenons sept ans en arrière, fin 2011. Les Dakota, Ranger et Mazda de Série B tiraient leur révérence. Puis, l’année suivante, c’était au tour de GM de laisser tomber le duo Colorado/Canyon. En 2013, le marché ne demeurait ainsi ouvert qu’à Nissan, et surtout, à Toyota, qui dominait largement dans le segment de la camionnette intermédiaire. Or, deux ans plus tard, GM revenait à la charge avec une seconde génération…
C’est donc en cours d’année 2014 que GM débarquait avec son nouveau duo, au moment même où Toyota remodelait le Tacoma. Conséquemment, ces deux nouveautés allaient stimuler un marché qu’on croyait pratiquement mort. Même Nissan, qui n’a pas renouvelé sa camionnette depuis des lunes, connait depuis ce moment une hausse des ventes du modèle Frontier. Le fruit du hasard? Certainement pas.
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Mais le comble, c’est que Ford, qui avait pourtant juré avoir définitivement abandonné le marché, débarque cette année avec un nouveau Ranger, comptant faire la vie dure à GM. Et puis quoi encore? Attendez-vous à l’arrivée prochaine d’une camionnette Hyundai, à une nouvelle génération du Nissan Frontier et du Ram Dakota, ainsi qu’à une camionnette Jeep basée sur le Wrangler. Bref, en relançant sa camionnette intermédiaire, GM a manifestement su éveiller le marché. Maintenant, s’agit-il d’un produit à la hauteur?
Pour qui?
En fait, il faut plutôt réfléchir à cette question en s’interrogeant sur les véritables besoins des acheteurs. Sachez-le, le Colorado/Canyon n’est pas bon marché. Ainsi, si l’objectif est d’économiser comparativement à une camionnette pleine grandeur, vous avez tout faux. Certes, le prix d’entrée est alléchant, mais la facture grimpe facilement au-delà des 45 000 $, sans même avoir abusé des options.
L’acheteur de ce type de camionnette est donc celui qui n’a pas de besoins extrêmes en matière de remorquage (même si la capacité maximale atteint 7 700 livres), mais qui recherche efficacité, polyvalence, un soupçon de luxe ainsi qu’un véhicule moins encombrant qu’un Silverado/Sierra. Bien sûr, on vise aussi à économiser un peu de carburant, particulièrement avec la version Duramax Diesel.
En effet, GM propose depuis deux ans un moteur diesel d’origine Isuzu, fort en couple et frugal, avec lequel vous ne consommerez qu’environ 8,5 litres aux 100 km. Hélas, cela engendre une surprime de plus de 4 000 $, ce qui exclut de surcroît les frais d’entretien et l’ajout nécessaire de liquide d’urée. Un pensez-y-bien comparé à un V6 qui, depuis son mariage avec l’automatique à huit rapports, impressionne davantage par son rendement, tout en permettant d’obtenir une consommation plus raisonnable. Qui plus est, il est possible d’opter pour un quatre cylindres à essence dans certaines versions d’entrée de gamme à deux ou quatre roues motrices. GM peut ainsi offrir une gamme plus complète que n’importe quel autre constructeur, proposant également un choix de cabines et de longueurs de caisse.
Un des gros avantages de GM face à Toyota concerne l’habitacle, lequel s'avère non seulement plus accueillant et mieux pensé sur le plan ergonomique, mais surtout, il est drôlement plus confortable. Il ne suffit que de s’installer au volant du Tacoma pour réaliser à quel point GM maîtrise l’art du confort, de la polyvalence et des commodités. Puis, en choisissant des versions plus cossues, comme l’édition Denali du Canyon, l’habitacle revêt une finition exceptionnelle. Il faut dire que GM possède aussi une présentation intérieure plus noble que celle du Tacoma, très plastique (quoique très durable).
Et le ZR2, lui?
Sans doute la surprise la plus étonnante de la part de Chevrolet, qui vise bien sûr à faire mordre la poussière à la version TRD Pro du Tacoma. À lui seul, le look musclé du Colorado ZR2 témoigne de ses aptitudes. Les ailes élargies, les pare-chocs conçus pour de meilleurs angles d’attaque et de sortie, ainsi que les pneus très agressifs lui donnent fière allure. Or, les éléments les plus sérieux se trouvent sous la carrosserie, alors qu’on nous sert un système à quatre roues avec gamme basse et différentiel verrouillable, autant devant que derrière.
Côté suspension, on fait appel à l’équipementier Multimatic afin d’obtenir des amortisseurs de haute performance avec valves de rétention externes, permettant des actions plus rapides et un meilleur débattement pour de plus grands angles de carrossage. Et pour protéger le tout, Chevrolet équipe son véhicule de plusieurs plaques de soubassement. Voilà donc une version non seulement aguichante sur le plan esthétique, mais très sérieuse dans son approche.
Au final, GM peut être fier de sa gamme de camionnettes. Le Chevrolet Colorado et le GMC Canyon sont sans contredit des produits sérieux, robustes et bien adaptés aux besoins des acheteurs, ayant comme seul désavantage une réputation entachée par une précédente génération qui n’était certes pas convaincante.
Feu vert
- Grand choix de déclinaisons et de mécaniques
- Camionnette robuste et bien construite
- Confort et commodités
- Version ZR2 impressionnante
Feu rouge
- Facture près de celle des Silverado/Sierra
- Diesel coûteux (achat et entretien)
- Train arrière sautillant (Z71)