Dodge Challenger 2019: Sans excuse et sans complexe

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Marc Lachapelle

En cette ère d’électrification rapide et de mutation constante, il existe une voiture qui célèbre encore, dans la joie, les valeurs traditionnelles de l’automobile américaine. Un grand coupé costaud qu’une bande d’irréductibles s’entête à développer et raffiner, avec succès, au royaume enchanté de Mopar. Ils nous offrent des versions époustouflantes, parfois même délirantes, de la Challenger, qui se révèlent étonnamment solides et fiables, de surcroît. Sans parler de possibles futurs classiques et pièces de collection.

On pouvait difficilement croire que ces illuminés de la division SRT trouveraient le moyen de faire mieux, et plus fou, que la Challenger Hellcat et le V8 suralimenté de 707 chevaux qu’elle partageait avec sa sœur à quatre portières. Cette Charger Hellcat nous a d’ailleurs surpris, dans le match des autos sport de l’édition 2016, face à des bolides européens et japonais aguerris.

Ils y sont pourtant arrivés l’an dernier avec la Challenger SRT Demon, une bête d’accélération de 840 chevaux que l’on pouvait immatriculer. SRT n’a produit que 3 300 Demon dont 300 sont restées au Canada. Parions que les heureux acheteurs s’en frottent les mains, puisque la valeur des Demon ne peut désormais que grimper. Sans grande surprise, ces diables récidivent maintenant avec la Challenger SRT Hellcat Redeye, propulsée par une version à peine assagie du V8 surcompressé de la Demon. Ce groupe livre effectivement la bagatelle de 797 chevaux et un couple de 707 livres-pied, et s’accompagne de la plupart des composantes et systèmes ingénieux et remarquablement efficaces de la Demon.

Elles en mènent large

SRT a également lancé, l’an dernier, la Challenger Hellcat Widebody qui s’adresse aux passionnés de conduite sur les circuits et les routes truffées de courbes, à l’autre extrême. La carrosserie de cette version est plus large d’environ huit centimètres, d’où son nom, parce que ses ailes ont été prolongées pour couvrir d’immenses pneus de taille 305/35ZR20 qui élargissent les voies avant et arrière de 42 et 51 mm. Or, la nouvelle Redeye et la Scat Pack 392 sont désormais offertes aussi avec la carrosserie élargie et tout ce qui la complète.

La suspension des Widebody est identique à celle de la Hellcat « ordinaire » mais leur servodirection est électrique. Avec leurs pneus plus mordants, elle s’inscrivent en courbe vivement et s’y accrochent ferme. Il faut par contre y aller mollo avec l’accélérateur parce que l’arrière décroche à rien, avec ce couple énorme et toute cette cavalerie qui piaffe sous le nouveau capot à double prise d’air des Challenger les plus puissantes. À plus forte raison la Redeye.

Aucun souci sur la route, par ailleurs, où les Widebody se montrent aussi dociles que les autres versions. Confortables aussi, avec des sièges plus moelleux que radicalement sculptés, une position de conduite sans reproche, de l’espace en abondance, une interface Uconnect sans surprise et des contrôles efficaces.

On pardonne toutefois aux Challenger leur levier unique, à gauche du volant, pour les essuie-glaces et les clignotants, un souvenir lointain de l’ancien « associé » Daimler. Parce que ce même héritage leur offre toujours cette architecture saine qui leur vaut une grande solidité, une excellente qualité de roulement et un comportement stable et prévisible. Pas étonnant, non plus, que Challenger et Charger soient les plus fiables du groupe FCA. La première est également la bagnole sport qui conserve le mieux sa valeur, depuis trois ans, selon les experts de Canadian Black Book.

Tant qu’à y être

Cela dit, SRT a très possiblement atteint, avec la Hellcat Widebody, les limites de cette plate-forme lourde et costaude, en matière de tenue de route et de pur plaisir de conduire. Je verrais parfaitement ces satanés ingénieurs créer une nouvelle voiture sport fièrement américaine sur l’architecture Giorgio, nettement plus compacte et légère, qui sous-tend déjà les Alfa Romeo Giulia et Stelvio Quadrifoglio du même groupe FCA. Ce serait également l’occasion idéale de faire renaître le superbe nom Barracuda, pour une telle voiture. On peut rêver, après tout!

Entre-temps, les amateurs de muscle cars et d’automobiles sport américaines qui veulent en profiter sans interruption peuvent choisir la Challenger GT à rouage intégral, pour une troisième année, parmi une gamme qui englobe une quinzaine de modèles. Son V6 de 3,6 litres et 305 chevaux lui vaut des performances honnêtes, dont un sprint 0-100 km/h en 6,9 secondes. Mais pourquoi pas une GTS dotée d’un des nombreux V8 que compte déjà cette série? De quoi égayer l’hiver des inconditionnels et faire rager encore la concurrence.

Feu vert

Feu rouge

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