Ford Taurus 2019: Format en perdition

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Jean-François Guay

Malgré le bon vouloir de Ford à offrir des voitures d'exception comme la Fusion Energi, la Focus RS et la Taurus SHO – pour ne nommer que celles-là –, les versions basiques de ces modèles éprouvent des difficultés à conquérir des acheteurs. Il faut discuter avec des concessionnaires arborant l'ovale bleu pour entendre dire qu'ils n'ont pas la main heureuse avec les ventes de voitures et qu'ils font des profits grâce aux camionnettes et VUS.

Cela dit, Ford a pris la décision de diminuer sa gamme de voitures en 2019 en supprimant, notamment, la Focus et le C-MAX. Quant à la Taurus, il y a de fortes probabilités qu'elle soit mise au pilori en 2020. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les entreprises de location d'automobiles, les corps de police et les automobilistes qui s'intéressent aux berlines grand format.

La Taurus ne date pas d'hier puisque sa carrière a débuté en 1986. Seul un intermède de deux ans, entre 2005 et 2007, a entaché sa feuille de route lorsque Ford a décidé pour un je-ne-sais-quoi de la rebaptiser Five Hundred. Cela dit, la popularité de la Taurus a atteint son apogée dans les années 1990 alors que la production frôlait 400 000 unités par année. Au milieu des années 2000, les usines ont commencé à réduire leur tempo pour assembler de nos jours moins de 40 000 exemplaires par année. Sur ce nombre, environ le quart de la production porte l'écusson « Police Interceptor » qui se distingue de la Taurus conventionnelle avec un châssis et une carrosserie renforcés pouvant supporter une collision arrière à une vitesse de 120 km/h.

Pour le reste, la Police Interceptor offre les mêmes groupes motopropulseurs que les autres variantes de la Taurus, mais l'habitacle est plus dégagé à la hauteur de la console centrale afin d'y installer un ordinateur, un écran et un clavier. Au niveau mécanique, nos sources policières nous indiquent que la Taurus Police Interceptor s'avère plus fiable que la Dodge Charger Pursuit – sa principale rivale. Côté confort, l'habitacle de la Charger Pursuit est légèrement plus vaste et plus accessible à cause de l'angle d'ouverture des portières. Mais là où ça compte, la Police Interceptor avec le V6 EcoBoost se montre plus rapide en accélération que la Pursuit et son V8 HEMI. Cela dit, revenons au train-train quotidien d'un automobiliste sans histoire. Bof!

Grande berline ou VUS?

Tout d'abord, la Taurus offre une habitabilité supérieure aux berlines intermédiaires et VUS de taille sous-compacte. Qu'à cela ne tienne, le coffre de 569 litres – le plus grand de sa catégorie – peut engouffrer jusqu'à huit sacs de golf selon Ford. Le genre de publicité qui en dit long sur la personnalité de la Taurus que l'on associe à un sport noble, certes, mais qui tend à démontrer que cette berline américaine a de la misère à renouveler sa clientèle et à attirer la jeunesse. Comme les terrains de golf.

Au jeu des comparaisons, le volume du coffre se situe en deçà de celui d'un VUS compact, lequel est pourvu au surplus d'un immense hayon. En contrepartie, la malle de la Taurus est séparée de l'habitacle, ce qui fait l'affaire des automobilistes qui désirent un espace de rangement isolé pour transporter des objets de valeur comme un ou des sacs de golf par exemple (sans rire).

Tous les sièges sont confortables et les passagers ne se plaindront pas du manque d'espace pour les jambes et les épaules, sauf que la hauteur du plafond est un peu juste à l'arrière pour la tête. Autre bémol, la vue extérieure est réduite par la ceinture de caisse élevée et la petitesse des fenêtres latérales. Côté aménagement intérieur, le design s'inspire des autres produits vieillissants de Ford, comme la Fusion et le Flex. Cela dit, le tableau de bord et les commandes sont simples et d'apparence robuste, et ce, semblable à un VUS.

Poids lourd

Pesant presque deux tonnes, la Taurus exige des motorisations conséquentes à son poids. Le moteur de série est un V6 de 3,5 litres qui développe 288 chevaux. Quant au quatre cylindres EcoBoost de 2,0 litres, faute d'acheteur, ce dernier a tiré sa révérence à la fin de 2017. Concernant le V6 EcoBoost de 3,5 litres à double turbo qui produit 365 chevaux, il transforme la Taurus SHO en véritable sleeper puisque la carrosserie n'expose aucun artifice de m'as-tu-vu. À la pompe, la consommation est supérieure à celle d’un VUS compact, mais moindre que celle d'un VUS intermédiaire.

Sur la route, la rigidité du châssis et la souplesse des suspensions filtrent bien les imperfections de la chaussée. Derrière le volant, tout conducteur avisé préférerait que la direction soit plus précise et le diamètre de braquage plus court. Par ailleurs, l'efficacité du rouage intégral ne fait aucun doute sur les surfaces glissantes. En outre, la garde au sol est plus élevée que la moyenne des voitures et peut se comparer à celle d’un VUS, ce qui facilite les déplacements dans la neige et les nids-de-poule.

Feu vert

Feu rouge

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×