Infiniti Q70 2019: En manque d’inspiration
Au Salon de l’auto de Detroit 2018, la marque Infiniti a présenté la Q Inspiration, une voiture conceptuelle qui introduit l’avenir de la marque en matière de design extérieur. Et plus tard, on a annoncé l’arrivée éventuelle d’une voiture entièrement électrique basée sur ce concept, sans toutefois donner plus de détails.
En attendant, on a toujours droit à la berline intermédiaire Q70, reconduite en 2019 sans changements majeurs. On aurait pu lui apporter quelques améliorations au cours des dernières années, mais chez Infiniti, on a préféré se concentrer sur le renouvellement de ses VUS. Par conséquent, la Q70 a pris un sérieux coup de vieux comparativement à ses rivales, qui elles, sont toutes récemment passées sous le bistouri, dont l’Audi A6, la Mercedes-Benz Classe E et la BMW Série 5.
Un design extérieur qui défie le temps
La Q70 a beau prendre de l’âge, elle qui a été introduite sur le marché en 2010 en tant que l’Infiniti M, sa carrosserie tout en rondeurs semble encore au goût du jour. On a retravaillé les pare-chocs et les blocs optiques pour leur donner un look plus agressif, et des jantes en alliage de 20 pouces – en option – épousent parfaitement bien la courbure des ailes avant et arrière de la berline.
Dans l’habitacle, c’est la même histoire, bien que la marque ne réinvente pas le design intérieur de ses véhicules très souvent. La qualité d’assemblage demeure soignée, avec des sièges en cuir semi-aniline dans les versions mieux équipées, des coutures contrastantes ainsi que des garnitures en aluminium ou de véritables boiseries. Toutefois, certains boutons de commande et autres détails mineurs pourraient être plus chics.
De série, on a droit à un toit ouvrant, des sièges avant chauffants et climatisés ainsi qu’un volant chauffant – peut-être le plus brûlant de l’industrie –; les sièges arrière chauffants sont réservés aux versions Q70L à empattement long. Et contrairement à l’A6 et la Série 5, une fonction de massage des sièges n’est pas offerte. Infiniti vante un habitacle conçu pour « nous faire comme un gant », toutefois, c’est une façon détournée de dire qu’il n’est pas le plus spacieux de sa catégorie. On profite d’un bon dégagement pour les jambes à l’arrière de la Q70L, cependant, l’accès s’avère difficile et l’espace est précieux dans la Q70 ordinaire.
La longue liste de caractéristiques comprend également un système de navigation et une caméra à 360 degrés, alors que la déclinaison Sport et les Q70L misent sur un système ambiophonique avec 16 haut-parleurs, dont quelques-uns montés à même le dessus des sièges. L’interface multimédia est relativement facile à utiliser avec des commandes à l’écran et une molette, plus ou moins conviviale, montée sur la console centrale. De plus, les habituels dispositifs de sécurité avancés, dont le régulateur de vitesse adaptatif, la surveillance des angles morts et l’avertissement précollision avec freinage autonome d’urgence sont disponibles, mais seulement sur la version Sport et les versions à empattement long.
Du caractère, svp
La Q70 mise sur le bon vieux V6 de 3,7 litres de la marque, un moteur proposant à la fois puissance et sonorité. Ses 330 chevaux sont plus que suffisants pour mouvoir cette berline qui n’est quand même pas un poids plume. La boîte automatique à sept rapports fait un boulot honorable, pouvant rétrograder rapidement et étant pourvue d’une correspondance en régime pour rehausser son dynamisme, le tout accompagné d’un rouage intégral figurant de série au Canada.
La version Sport obtient aussi une suspension raffermie et des freins surdimensionnés, lui permettant d’afficher une bonne tenue de route qui se mesure aisément à celle des berlines de luxe allemandes. Si l’on exclut leurs versions haute performance, bien entendu.
La version Q70L est également disponible avec un V8 de 5,6 litres produisant 416 chevaux. Un type de moteur en voie de disparition à cause de sa consommation démesurée, et c’est le cas ici, mais qui nous plaît toujours par son raffinement et son profond rugissement. Il s’agit évidemment d’un choix plus émotionnel que rationnel.
Bien que la Q70 soit performante et propose un comportement routier dynamique, elle manque tout de même de caractère, et ses concurrentes allemandes parviennent assez facilement à la reléguer dans l’ombre. Faut dire qu’Infiniti ne s’efforce pas trop de la promouvoir, et les acheteurs de voiture de luxe semblent toujours avoir de la difficulté à distancer les produits Infiniti des véhicules Nissan.
En contrepartie, la Q70 affiche un prix abordable pour une berline intermédiaire de luxe, et profite d’une réputation de fiabilité à toute épreuve. Elle est peut-être dépassée en matière de technologie, et son design peut paraître vétuste en le comparant au concept Q Inspiration, néanmoins, c’est une voiture dont on pourra profiter pendant de longues années.
Feu vert
- Fiabilité exemplaire
- Puissance des moteurs V6 et V8
- Toujours aussi belle
Feu rouge
- Manque d’espace dans l’habitacle
- Suspension sèche
- Consommation élevée (V8)