Chrysler 300 2019: Berline rétro

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Michel Deslauriers

La berline 300 est en vente depuis 2004. Ça fait donc 15 ans que cette voiture figure sur le marché, et elle n’a jamais reçu de changements majeurs. Comment alors Fiat Chrysler Automobiles peut-il continuer à en vendre sans apporter de nouveautés à la voiture? Qui échange sa 300 après quatre ans de loyaux services pour en sortir une autre presque identique?

À l’instar de plusieurs de ses produits, FCA maîtrise l’art de conserver l’attrait de la 300 en introduisant des éditions spéciales, de nouvelles couleurs de carrosserie et en réorganisant les déclinaisons et l’équipement. Hélas, il semble que l’on commence à manquer d’idées ici, surtout depuis le retrait de la 300 SRT il y a quelques années.

Toutefois, il reste encore et toujours un élément d’intérêt dans la Chrysler 300, et c’est la disponibilité d’un moteur V8. Un bon vieux V8 HEMI mélodieux, puissant et énergivore qui lève le doigt d’honneur aux environnementalistes.

Luxe américain

Dans le 300, on a droit à un habitacle spacieux, confortable et, si l’on est prêts à investir un peu plus, des caractéristiques intéressantes comme des sièges chauffants et ventilés, un volant chauffant ainsi qu’un toit ouvrant panoramique. Outre les multiples teintes de carrosserie, l’habitacle peut être habillé de plusieurs agencements de couleurs, dont le moka et le bleu.

On profite également des chaînes audio de bonne qualité, dont un système BeatsAudio à 10 haut-parleurs et un système Harman/Kardon à 19 enceintes. Et surtout, du système multimédia Uconnect avec un écran tactile de 8,4 pouces réactif au toucher du doigt et une disposition des menus facile à utiliser sans être distrait au volant.

La 300 a beau rouler sur une plate-forme vétuste, sa qualité de roulement ne transpire pas trop son âge. En outre, au fil des ans, la berline s’est dotée d’aides électroniques à la conduite sécuritaire, telles qu’un régulateur de vitesse adaptatif avec arrêt et redémarrage en trafic, un freinage autonome d’urgence et une prévention de sortie de voie.

Non seulement l’espace est généreux à l’avant, mais les portes s’ouvrent à un angle de presque 90 degrés, ce qui facilite l’accès à bord. Même chose pour les occupants arrière, bien qu’une bosse dans le plancher gâche un peu le confort du passager central. Sans surprise, le coffre propose un bon volume, qui n’est toutefois pas aussi généreux que celui de la Ford Taurus et de la Chevrolet Impala. Pour une famille désirant acheter une voiture au lieu d’un VUS, la berline Chrysler peut rendre de bons services.

Motorisation d’une autre époque

La plupart des acheteurs de 300 – que ce soit au détail ou pour une flotte commerciale – optent pour le V6 Pentastar de 3,6 litres. D’une puissance de 292 ou de 300 chevaux, selon la déclinaison choisie, ce moteur fait le travail tout en consommant de façon raisonnable. Toutefois, certaines rivales comme la Nissan Maxima et la Toyota Avalon sont moins énergivores. Le rouage intégral disponible en option avec le moteur V6 s’acquitte bien de rehausser l’adhérence de la 300 en conditions hivernales, et la somme demandée pour l’obtenir est acceptable.

Avec la 300, on peut mettre de côté notre souci d’économie et de bonne conscience en choisissant plutôt le V8 de 5,7 litres. Ses 363 chevaux rendent la 300 très rapide, et l’on ne se lassera jamais de sa sonorité gutturale. En revanche, on doit s’attendre à consommer au moins 12 L/100 km en conduite mixte ville/autoroute, ou environ deux litres de plus qu’avec le V6. Sans compter qu’au Québec, les frais d’immatriculation étant plus élevés pour des motorisations de forte cylindrée, il faut ajouter quelques centaines de dollars au budget annuel pour le renouvellement des plaques.

Au moment d’écrire ces lignes, le futur de la Chrysler 300 est incertain. Après le premier trimestre de 2018, les voitures ne représentaient que 6% des ventes totales chez FCA, le reste étant constitué de VUS et de camionnettes. Il n’y a aucun signe révélant l’élaboration d’une nouvelle génération de la berline, tout comme c’est le cas de sa cousine Dodge Charger.

Pour l’instant, la 300 continue de plaire à une clientèle spécifique avec son design extérieur qui semble intemporel, son habitacle soigneusement habillé et la puissance de son V8, bien que celui-ci ne soit disponible que dans les versions les plus dispendieuses. Elle joue la carte du luxe alors que la Charger, qui partage son architecture et ses éléments mécaniques, mise sur la sportivité.

Il faut toutefois composer avec un dossier de fiabilité qui n’est pas très reluisant, à l’image de la plupart des produits chez FCA. Dommage, puisque la 300 est assemblée au Canada, on encouragerait l’économie locale en s’en procurant une. On recommande la location plutôt que l’achat à long terme dans le cas de cette berline, à moins d’obtenir un rabais substantiel.

Feu vert

Feu rouge

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