Ford Escape 2019: Le temps a prouvé que…
Il a longtemps été le plus vendu de son segment. Et encore aujourd’hui, les ventes de l’Escape demeurent exceptionnelles, pour de multiples raisons. Hélas, dans l’art d’étirer la sauce, les gens de Ford nous prouvent une fois de plus qu’ils sont maîtres... Il faut dire que l’Escape – que Ford commercialise toujours sous sa forme actuelle en 2019, et qui sera finalement remodelé pour le millésime 2020 – est maintenant âgé de onze ans. Oui, onze ans. Bien sûr, vous me croyez dans l’erreur en mentionnant la refonte de 2013, mais sachez que le « nouvel » Escape lancé il y a sept ans roulait déjà sa bosse depuis 2008 en Europe, sous le nom de Kuga.
Cela n’en fait pas un véhicule inintéressant pour autant, puisqu’il semble encore actuel. Les multiples retouches récemment apportées au véhicule ont permis pour une énième fois de prolonger sa carrière, tout en peaufinant une robe qui, à la base, était déjà fort réussie. D’ailleurs, ce VUS compact a servi d’inspiration à plusieurs manufacturiers, qui ont par la suite lancé leur modèle rival respectif.
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Concurrentiel?
Oh que oui! Depuis longtemps, l’Escape figure parmi les VUS compacts les plus populaires. Rappelons que ce segment est l’un des plus importants au pays, comptant plus d’une vingtaine de modèles se disputant plus de 400 000 ventes annuelles. L’an dernier, Ford se situait troisième au chapitre des ventes canadiennes, derrière les CR-V et RAV4, mais tout juste devant le Nissan Rogue.
Inchangé pour 2019, il nous revient donc pour une dernière année avec une formule qui a plu à beaucoup d’acheteurs. On apprécie son agrément de conduite supérieur à la moyenne, son équilibre d’ensemble, l’ergonomie générale de son habitacle et bien sûr, la disponibilité d’une foule d’options. Solide et maniable, il procure un sentiment de sécurité rassurant, quoique les résultats aux différents tests dynamiques comme le freinage d’urgence et l’évitement d’obstacle soient un brin décevants.
Pas que des qualités…
C’est vrai, l’habitacle de l’Escape est accueillant. La présentation est soignée et sa modularité n’a que peu de choses à envier à ses rivaux. Toutefois, le confort des sièges est discutable, plusieurs consommateurs ayant décrié la fermeté et l’assise inconfortable des baquets. Il faut en outre préciser que l’espace intérieur, particulièrement aux places arrière, n’est pas aussi généreux que ce que l’on retrouve chez la concurrence nipponne (exception faite du Mazda CX-5).
Pour rejoindre un large auditoire, Ford propose quatre versions (S, SE SEL et Titanium) et trois motorisations. Hélas, aucune d’entre elles n’est réellement convaincante. Il y a d’abord que le moteur de base de la version S manque de vivacité, conséquence d’un poids d’ensemble supérieur à la moyenne de ses concurrents. Voilà pourquoi la majorité des acheteurs passent à la seconde option, un quatre cylindres turbocompressé de 1,5 litre qui n’a jamais pu prouver sa fiabilité.
De nombreux problèmes de perte de puissance, de surchauffe et de bris du turbocompresseur ont été répertoriés, s’ajoutant aux innombrables problèmes de boîte automatique qui visiblement, n’ont jamais été réglés. Nerveux sans être particulièrement puissant, ce moteur fournit également un rendement énergétique honnête, mais qui demeure moins impressionnant que ce que vous obtiendriez avec un CR-V, un Rogue ou un CX-5. La troisième option mécanique, un quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé, n’est guère plus reluisante. Certes, celle-ci offre l’avantage d’une puissance accrue et d’une capacité de remorquage portée à 1 588 kg, mais là aussi, la fiabilité est incertaine. Sans compter qu’il faut avec elle faire usage d’une essence suprême, de préférence…
Les problèmes de fiabilité de l’Escape ne s’arrêtent malheureusement pas là, puisque de nombreuses plaintes concernant les freins, le témoin d’anomalie du moteur, la décharge de la batterie et diverses défaillances du système audio/navigation ont été répertoriées, même sur des modèles 2017-2018. Qui plus est, il faut ajouter la grande vulnérabilité de l’Escape à la corrosion, comme plusieurs autres membres de la famille...
Ce bilan peu reluisant ne semble pas jusqu’ici avoir eu beaucoup d’incidence sur les ventes, qui demeurent très élevées. Vous êtes néanmoins averti que la tranquillité d’esprit d’un Toyota RAV4 ne s’applique pas à l’Escape, qui de surcroît, n’a rien d’une aubaine. Vous pourriez d’ailleurs faire grimper la facture au-delà de 40 000 $ sans grand effort, et ce, même avec une version SEL. Conséquemment, l’Escape n’est pas le meilleur parti qui soit. Vieillissant, coûteux et de fiabilité incertaine, il vaut mieux se tourner vers un véhicule offrant plus d’espace, de confort, d’équipement de sécurité, avec une meilleure économie de carburant. Et ce n’est pas le choix qui manque!
Feu vert
- Plutôt amusant à conduire
- Couple du moteur 2,0 litres
- Design toujours aguichant
Feu rouge
- Fiabilité problématique
- Prix considérable
- Confort des sièges
- Dégagement aux places arrière