Lincoln MKZ 2019: Si Mercury existait toujours…

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Germain Goyer

Disparue en 2008 du Canada et en 2011 des États-Unis, la marque Mercury représentait le pont entre Ford, qui offrait des véhicules d’entrée de gamme, et Lincoln, pour qui l’abondance était le mort d’ordre.

Avec un prix de départ dépassant les 43 000 $, la MKZ est le véhicule le plus abordable de la marque – le MKC suit de près. Comme le faisait jadis Mercury, la MKZ incarne la porte d’entrée dans l’univers des véhicules de luxe du constructeur.

Ceux qui jetteront leur dévolu sur la MKZ auront le choix de trois motorisations. De série, elle est animée par un moteur à quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres dont la puissance s’élève à 245 chevaux et un couple de 275 livres-pied. Un second moteur à essence est aussi proposé. Ce V6 de 3,0 litres turbocompressé développe 400 chevaux et autant de livres-pied. Force est d’admettre qu’après avoir goûté à autant de puissance et de couple, il est difficile de s’en passer.

Au catalogue est également présentée une version hybride sous le capot de laquelle loge un quatre cylindres de 2,0 litres, atmosphérique cette fois-ci, qui génère 141 chevaux et 129 livres-pied. A priori, ça semble maigre, mais prenez note qu’un moteur électrique de 88 kW aide à procurer une puissance combinée de 188 chevaux. Alors que la MKZ munies des moteurs turbocompressés sont livrées de série avec le rouage intégral, seules les roues motrices avant sont offertes avec l’hybride. Hélas, on ne peut tenter de sauver la planète tout en ne voulant pas rester pris dans un banc de neige.

Au chapitre de la consommation d’essence, c’est là que la variante hybride se démarque. Et de loin. En conduite combinée, Lincoln annonce une consommation mixte ville/route de 5,9 L/100 km, la moitié de celle du modèle muni du V6 (11,8 L/100 km). Quant à la version dotée du quatre cylindres, sa consommation demeure largement supérieure à celle de l’hybride, avec une moyenne de 10,3 L/100 km.

À bord d’une berline, qui porte fièrement l’écusson de la marque Lincoln, on s’attend à un habitacle chic et spacieux. Malheureusement, elle ne répond pas à ce deuxième critère. Du moins, en ce qui concerne la banquette arrière. Alors qu’on pourrait difficilement réquisitionner de meilleurs baquets à l’avant pour une voiture de cette catégorie, les passagers qui prendront place à l’arrière seront déçus par le manque de confort. Le trop faible dégagement pour la tête est assurément le nœud du problème. Bref, à déconseiller à celui qui se cherche une limousine personnelle.

Cela dit, même si on peut la qualifier de Lincoln du peuple en raison de son prix de base alléchant, la finition est digne de la marque fondée par M. Leland. Quant à son coffre, il est immense.

Vive la technologie

Alors qu’elle a l’air de la berline américaine la plus typique qui soit, la MKZ est bien de son temps et est empreinte de technologie moderne. En plein centre de la planche de bord, on retrouve un écran de huit pouces qui sert d’interface au système multimédia SYNC 3. De loin l’un des plus intuitifs et des plus complets de l’industrie, il est aussi compatible avec Apple CarPlay et Android Auto.

Dans la console centrale, oubliez l’archaïque levier de vitesses. On retrouve plutôt des boutons à gauche de l’écran central. Bien que cette fonction ait l’air tout droit sortie du futur, les puristes se rappelleront les fameuses boîtes à bouton-poussoir des années ’50 et ’60.

La MKZ pourrait difficilement être plus connectée. Les acheteurs de ce modèle sont, en effet, conviés à télécharger l’application Lincoln Way. Cette dernière propose diverses fonctionnalités, dont l’accès à un concierge, la localisation d’un espace de stationnement ainsi que le contrôle à distance de la voiture.

Quel est l’avenir de la MKZ?

Malheureusement pour elle, la MKZ évolue dans un segment en perte de vitesse. Et le désintérêt de la clientèle canadienne envers ce type de voiture est encore plus marqué que chez nos voisins du Sud qui, eux aussi, en raffolent moins qu’auparavant. Les chiffres de vente parlent d’eux-mêmes. En effet, le modèle a connu un sommet en 2006 avec 1 732 unités vendues au pays. Au cours des dernières années, les ventes n’ont que diminué au point de descendre sous le cap des 1 000 exemplaires en 2017.

Suite au premier trimestre de l’année 2018, Ford a annoncé en grande pompe qu’elle allait éliminer l’entièreté de ses voitures – à l’exception de la Mustang, évidemment – sur le marché canadien. Sur cette liste de véhicules qui devraient être conduits au cimetière d’ici 2020 figure notamment la Fusion. Et la MKZ en découle directement. Il est donc plus que légitime de remettre en question la pérennité de cette berline.

Feu vert

Feu rouge

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