Nissan Murano 2019: Bienvenue dans mon monde

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par William Clavey

Quand le Murano est apparu sur nos routes il y a seize ans, l’idée de fusionner le design d’une voiture sport à un véhicule utilitaire était audacieuse, voire unique. Nissan a même inventé le terme « multisegment » spécialement pour ce véhicule. Aujourd’hui, le Murano fait face à de multiples concurrents du même genre, mais de différents segments. Rendu à sa troisième génération, on a presque l’impression qu’il a traversé une autre dimension il y a plus d’une décennie et que d’autre VUS viennent tout juste de le rejoindre. On l’imagine en train de leur dire : « Bienvenue dans mon monde, les gars! »

À vrai dire, dans sa gamme de prix, le Murano a peu de concurrents. Certes, tous les constructeurs de ce monde tentent désespérément d’octroyer une allure sportive et moderne à leur VUS, mais le Murano, qui figure au sein de la catégorie intermédiaire à prix abordable, affronte principalement le Ford Edge et le Chevrolet Blazer.

Et il se vend encore bien!
Avec l’arrivée du Rogue, du Qashqai, du Kicks et la refonte du Pathfinder, on aurait pu croire que le Murano ne survivrait pas. Après tout, son coffre est moins spacieux que celui de son petit frère, le Rogue, et sa capacité de remorquage est nulle si on la compare à celle du Pathfinder. Pourtant, avec près de 92 000 unités vendues en Amérique du Nord l’an dernier, le Murano fait partie des VUS les plus populaires chez Nissan, et ce, même s’il est avec nous depuis 2015 relativement inchangé.

La plus grande force du Murano, c’est son design exceptionnel, voire presque excentrique, avec son allure semi-futuriste, arborant des lignes fluides, des sections de carrosserie angulaires et une ligne de toit qui arborent une ressemblance familiale avec la grande berline sportive, la Maxima.

Et ça continue dans l’habitacle où l’on retrouve une planche de bord épurée, simpliste et moderne, des sièges ultraconfortables et une élégante console centrale. Hélas, le système multimédia, qui se montre dépassé par son interface archaïque, ses menus complexes et ses commandes peu intuitives vient un peu gâcher le tout. Au moins, ont lui a greffé l’intégration Android Auto / Apple CarPlay pour plaire « aux jeunes ».

Voilà en fait son problème, au Murano. Il se contredit souvent. Il est fait d’excellence et de médiocrité. Par exemple, sa plate-forme ultrasolide est partagée avec celle de la Maxima afin de lui conférer une dynamique de conduite sportive. Jusque-là, ça va. Le problème, c’est qu’il est trop lourd, trop haut sur pattes et sa direction est trop surassistée pour qu’il soit réellement dynamique. Il se comporte maladroitement lorsque l’on désire le conduire de façon sportive.

Vous allez me dire que ce n’est pas le but d’un Murano, que sa mission est à priori de transporter ses occupants dans un confort et un silence absolu. Bien d’accord, et ça, il le fait à merveille!

Alors, pourquoi lui avoir donné le performant V6 atmosphérique de 3,5 litres qui a déjà propulsé la sportive 350Z? Dans le Murano, ce sublime moteur développe 260 chevaux et un couple de 240 lb-pi, ce qui lui permet des accélérations assez palpitantes et une agréable sonorité.

Hélas, les choses se gâtent encore! Au lieu d’avoir greffé une boîte automatique à ce bijou de moteur afin de le laisser chanter, les savants de Nissan l’ont marié à l’une des boîtes les plus ennuyeuses de l’industrie, une automatique à variation continue…

Ce n’est pas la CVT, le problème
À sa défense, la boîte CVT comme telle n’est pas mauvaise. Le problème est qu’elle ne concorde pas avec les promesses « sportives » du véhicule. Ce qui empire son cas, c’est qu’elle est munie d’un système de « faux rapports » donnant l’illusion qu’elle rétrograde lorsque l’on appuie sur le champignon, mais la sensation est fausse et les caractéristiques irritantes d’une telle boîte, comme l’effet élastique lors des ascensions en régime, remontent rapidement à la surface, décourageant l’envie d’explorer la puissance cachée du Murano. C’est dommage, car il a du potentiel!

Pour ce qui est d’accomplir ses tâches de véhicule utilitaire de taille moyenne, le Murano possède un coffre plutôt spacieux avec une capacité maximale de 1 897 litres et une banquette arrière passablement confortable. Les consommateurs peuvent choisir entre un rouage à traction ou intégral, la consommation d’essence est satisfaisante avec une moyenne mixte ville/route de 9,9 L/100 avec l’intégrale. Le Nissan Murano est donc un multisegment réussi car il est capable de tout faire. Le problème, c’est qu’il n’excelle malheureusement en rien...

Feu vert

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