Ford Ranger 2019: Bye bye Focus, bonjour Ranger
La déclaration de Ford faite en 2018, annonçant le retrait éventuel de toutes ses voitures (sauf la Mustang), a fait énormément jaser. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce changement de direction a rapidement été mis en application, la Focus n’étant déjà plus au catalogue. Cela s’explique bien sûr par le désintérêt du public pour les voitures, par l’absence de profitabilité pour le constructeur à les vendre, mais aussi parce qu’il fallait libérer quelques usines afin de fabriquer de nouveaux produits plus lucratifs. Parmi ceux-là, le Ranger. Une camionnette jadis populaire chez nous, dont la production a cessé en décembre 2011. Cette dernière sera ainsi assemblée à l’usine de Wayne, au Michigan, où était construite la petite Focus.
Ford avait pourtant dit non au retour du Ranger. Or, les ventes du segment en hausse de 83% pour 2014 allaient finalement convaincre les stratèges de Ford de nous le ramener. Une tâche complexe considérant qu’il fallait adapter un produit venant d’ailleurs au marché américain, tout en rapatriant la production chez nous en Amérique du Nord. C’est néanmoins ce que GM avait eu l’audace de faire plusieurs années auparavant, en réussissant son pari. Alors oui, Ford est en réaction tardive au succès que connaissent depuis 2015, les Colorado/Canyon.
D’où vient-il?
D’un peu partout. En fait, le Ranger que Ford nous réserve est un produit vendu à l’échelle mondiale, mais qui a été a adapté pour les besoins des Nord-Américains. Il roule sa bosse depuis déjà sept ans sur d’autres continents, puisque lancé en 2012. Nous servirait-on ainsi du réchauffé? Tout de même pas, car la camionnette a été sérieusement repensée. Or, vous comprenez peut-être mieux aujourd’hui pourquoi le véhicule n’affiche pas une ligne plus en harmonie avec celle du F-150. Ironiquement, ce sont les Australiens qui ont travaillé à l’élaboration du Ranger nord-américain, tout simplement parce que leurs besoins sont semblables, mais aussi parce qu’ils le connaissent déjà très bien.
Disponible comme la concurrence avec un choix de cabine allongée ou double, le Ranger est donc un produit plus raffiné que jamais. L’habitacle accueille ses passagers dans un confort étonnant, où toutes les dernières technologies en matière de connectivité, de multimédia et de sécurité sont offertes. Le niveau de luxe égale d’ailleurs celui de plusieurs VUS de la marque, signe que les temps ont bien changé.
Sous le capot, une seule option mécanique. Du moins pour l’instant. Et non, pas de diesel ni de V6, puisque l’on fait appel au quatre cylindres EcoBoost de 2,3 litres qui équipe notamment le Ford Explorer. Il faut donc prévoir une puissance approximative de 275 à 300 chevaux, comparable à celle des V6 rivaux. Les rumeurs font également état d’un V6 de 2,7 litres biturbo (Ford Edge ST), qui pourrait intégrer la future version Raptor dévoilée en Thaïlande en février 2018. Celle-ci est dotée sur d’autres marchés d’un quatre cylindres diesel, auquel nous n’aurons pas droit. Qu’à cela ne tienne, Ford prépare déjà avec cette version une forte offensive face aux Chevrolet Colorado ZR2 et Toyota Tacoma TRD Pro, deux camionnettes extrêmement douées hors des sentiers battus. Voilà une lutte qu’il faudra ultérieurement suivre de très près.
Sur le plan technique, le Ranger fait appel à un nouveau châssis entièrement caissonné, pour une rigidité accrue. Les suspensions ont été sérieusement retravaillées afin d’offrir un meilleur confort, alors que la cabine a eu droit à plusieurs améliorations en matière d’insonorisation. Évidemment, la nouvelle boîte automatique à dix rapports si chère à Ford fera aussi partie de l’équation, tout comme le rouage intégral accueillant différents modes de conduite.
Pour qui?
Chez Ford, on mentionne que la clientèle attirée par le Ranger et qui serait souvent propriétaire d’un F-150 ou d’un VUS, ne fera pas le saut vers ce modèle pour une question financière. On vise plutôt l’acheteur désirant réduire sa consommation de carburant, recherchant aussi une meilleure maniabilité en milieu urbain, mais sans devoir faire de compromis sur la polyvalence. L’acheteur utiliserait son véhicule pour se rendre au travail, mais non pas comme un outil de travail.
Autrement dit, comprenez par cela que le Ranger à 16 000 $ (comme le modèle 2011) est chose du passé, puisque même au double du prix, vous n’aurez rien. De toute manière, il n’était pas question pour Ford de moderniser une usine américaine pour vendre des véhicules à des prix comparables à ceux de la Focus. En terminant, sachez que le Ranger arrivera tard à l’automne, ce qui laisse encore quelques mois à GM et Toyota pour écouler leurs modèles respectifs, sans bâtons dans les roues!
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