Nissan Z 2019: L’emblématique japonaise

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Antoine Joubert

Depuis belle lurette, plusieurs voitures classiques européennes et américaines ont vu leur valeur grimper en flèche, dépassant de loin celle de leurs prédécesseurs toujours en vente sur le marché des véhicules neufs. Par exemple, un roadster Mercedes-Benz des années soixante-dix peut aujourd’hui se vendre à prix plus élevé que celui d’une SL toute neuve. Même chose pour la Corvette, la Mustang, et bien d’autres. Mais qu’en est-il de la Z?

Alors, oui, vous trouverez sur le marché de très belles 240Z 1970-1971 à prix comparable à celui d’une 370Z 2019 de base. Même chose pour la 300ZX Turbo de 1990-1996 qui, lorsque magnifiquement conservée, attire de plus en plus d’adeptes. Il faut dire que la Z roule sa bosse depuis maintenant près de cinquante ans, n’ayant eu qu’une courte pause de deux années entre 2000 et 2002 – produite jusqu’en 2000 sur d’autres marchés. Pas étonnant que l’engouement pour les modèles plus âgés soit de plus en plus fort. Alors, le modèle 2019 est-il toujours dans le coup? Après une décennie de production sans réel changement, faut-il s'inquiéter de son avenir?

Très 2009…

Heureusement, la Z conserve l’âme d’une vraie sportive, et ce, malgré un manque flagrant de raffinement. Disons, pour être poli, que ses dix ans bien sonnés se font vivement sentir, surtout lorsque vient le temps de se glisser à bord. L’habitacle est étriqué, la finition est fidèle à celle d’une Nissan des années 2000 (donc extrêmement décevante) et l’équipement est carrément digne d’une autre époque. Bien sûr, on nous sert depuis maintenant trois ans une version dénudée à 29 998 $ qui permet d’obtenir le meilleur rapport prix-performance du marché. Or, sans technologie Bluetooth ni sièges chauffants, cette voiture démontre encore une fois son âge.

Même la version Sport, vendue à environ 4 000 $ de plus, n’offre toujours pas cet équipement, n’ayant droit qu’à une chaîne audio plus performante. Évidemment, on y ajoute, cette année, la caméra de recul, pour une question législative, mais pour ceux qui souhaitent obtenir un équipement plus complet, il faut obligatoirement passer à la version Tourisme, vendue à 15 000 $ de plus que la livrée de base. Un non-sens. Ajoutez ensuite 5 000 $ supplémentaires et vous aurez droit à une version décapotable, que vous pourrez équiper davantage en portant ainsi le prix à environ 58 000 $. Ouf…

La bonne nouvelle, c’est que la Z demeure fort aguichante sur le plan esthétique. Comme si les rides n’apparaissent pas avec l’âge. Bien sûr, on préfère l’habillage de la version Sport avec becquet arrière, jantes Rays de 19 pouces et étriers de freins peints en rouge, cependant, la ligne demeure très dynamique. Une version NISMO encore plus musclée est également offerte, caractérisée par des jupes de bas de caisse avec accents rouges. Or, cette dernière commande un prix de 20 000 $ supérieur à celui du modèle de base, ce qui est injustifié.

À la piste

J’ai récemment eu le plaisir de pousser la Z à ses limites sur un circuit, où j’ai pu découvrir son niveau de performances et d’agilité. D’abord, un mot sur le moteur V6 de 3,7 litres; grognon à outrance, mais d’une fiabilité sans borne, il livre sans délai un couple de façon très linéaire, ce qui permet d’exploiter au maximum toute la puissance disponible. Également, une belle mention pour la boîte manuelle, précise et peu récalcitrante, parfaite pour bien doser la puissance. Sur certaines versions, la technologie SyncroRevMatch ajuste automatiquement le régime moteur comme si vous faisiez vous-même l’exercice du talon-pointe lors d’une rétrogradation des rapports. Or, croyez-moi, vous prendrez davantage plaisir à l’effectuer de façon réelle.

Solide, équilibrée, mais facile à faire décrocher, la Z constitue une parfaite voiture de drift pour les amateurs de ce sport, offrant aussi l’avantage d’être solide et peu coûteuse à réparer. Très ferme, plutôt bruyante et aucunement confortable, elle exprime tout son savoir-faire sur un circuit ou une route de campagne sinueuse. La direction est précise, le freinage a beaucoup de mordant et la tenue de route est exceptionnelle. La sensation d’être littéralement positionné à quelques centimètres de l’essieu arrière est vraiment agréable, et ce, même si la position de conduite demande une adaptation. En effet, sans volant télescopique, avec un manque considérable de latitude pour les réglages de l’assise, le conducteur doit parfois tricoter pour trouver une position parfaite.

En gros, on a ici une voiture sport sans compromis, comme il ne s’en fabrique plus, ornée d’une nomenclature emblématique, et qui procure de belles sensations de conduite, au détriment de tout confort par contre. Espérons que la prochaine génération (nom de code Z35) conservera ce même ADN, en nous proposant toutefois un peu plus d’équipement, pour un prix tout aussi alléchant. À suivre…

Feu vert

Feu rouge

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