Kia Cadenza 2019: Garder la foi

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Jean-François Guay

Pendant que certains constructeurs nous annoncent leur intention de réduire la production de voitures en prétextant que l'avenir appartient aux véhicules utilitaires, Kia roule à contresens du trafic en multipliant ses modèles de voitures dont la gamme comprend la Cadenza, la Forte, la K900, l'Optima, la Rio et la Stinger. Si les ventes de petites automobiles comme la Rio et la Forte vont bon train grâce à leurs tarifs accessibles, le commerce des grandes voitures comme la Cadenza et la K900 connaît des temps plus difficiles. Qu'à cela ne tienne, Kia maintient sa confiance dans les voitures!

La cohabitation de la Cadenza avec la Stinger, deux modèles se vendant sensiblement au même prix, n'est pas sans rappeler la rivalité vécue chez Hyundai entre la défunte Azera et la berline Genesis. Au final, l'Azera avait dû tirer sa révérence, en 2010, au profit de la Genesis. La même situation risque-t-elle de se produire chez Kia?

La Cadenza a été refondue il y a deux ans, ce qui laisse sous-entendre que Kia a des projets pour elle en Amérique du Nord. Toutefois, seulement une centaine d'unités ont trouvé preneurs au Canada, l'an dernier. Cela dit, la Cadenza peut se consoler en sachant que la K900 a fait encore pire au tableau des ventes. Malgré tout, Kia persiste et signe puisqu'après une année sabbatique, la K900 a été remaniée et une deuxième génération voit le jour en 2019. En d'autres mots, la Cadenza peut respirer en paix!

Discrète et classique

Tout d'abord, la Cadenza n'a rien à voir avec la tristement célèbre Amanti, qui a fait carrière de 2004 à 2009. Cette époque se situe à des années-lumière de la philosophie actuelle de Kia qui est maintenant dirigée par le réputé styliste Peter Schreyer. Dévoilée en 2017, la deuxième génération est plutôt méconnue du grand public. Son lancement, sans tambour ni trompette, est passé inaperçu à cause du tapage médiatique entourant le dévoilement du Niro, la refonte du Sportage et l'arrivée de la Stinger.

Pour mieux la cerner, la Cadenza fait partie du groupe des grandes berlines de luxe mesurant cinq mètres de long comme la Buick LaCrosse, la Chrysler 300, la Nissan Maxima et la Toyota Avalon. Par ricochet, elle fait également de l'œil aux acheteurs de Lexus ES et de Lincoln MKZ. Comme les autres modèles Kia, la Cadenza expose une calandre en forme de « museau de tigre » que les stylistes ont personnalisée en lui donnant une allure plus traditionnelle et moins sportive que celle de la Stinger. Fidèle au code vestimentaire de la marque, le look manque toutefois d’excentricité pour se démarquer davantage de ses rivales qui versent toutes dans le classicisme.

De grande dimension, l'habitacle accueille en tout confort cinq personnes. Le dégagement pour les jambes, les épaules et la tête est vaste à l’avant comme à l’arrière. Le cuir recouvrant les sièges et le volant s'avère de bonne facture, et la version Limitée a droit à une sellerie en cuir nappa surpiqué. Qui plus est, il est aisé de trouver une position de conduite optimale grâce aux nombreux ajustements du siège, lequel est muni d'un soutien lombaire à deux réglages et d'une rallonge du coussin (pour les cuisses) à commandes électriques. Au grand bonheur des passagers, on retrouve, à l'arrière, des sièges chauffants, un pare-soleil électrique pour la lunette arrière, des pare-soleil intégrés dans les portières et un toit panoramique.

Silence monastique

Cela dit, Kia n'a rien ménagé en matière de finition intérieure comme en témoignent la texture des plastiques et la densité de la moquette qui s'apparentent à celles des voitures plus dispendieuses. Hélas! le design du tableau de bord n'est pas aussi sophistiqué qu'on le souhaiterait. La nouvelle K900 est plus raffinée à ce chapitre avec son écran tactile de 12,3 pouces contre sept ou huit pouces dans la Cadenza. En contrepartie, la partie centrale légèrement orientée vers le conducteur plaît aux amants de la conduite tandis que la simplicité des commandes permet d'activer et de consulter prestement l'instrumentation.

En tant que grande berline de luxe, la Cadenza ne déçoit pas. Elle brille par son silence de roulement dû à la rigidité de sa structure et au réglage de ses éléments suspenseurs, qui filtrent à merveille les imperfections de la chaussée, et ce, malgré ses pneus de 18 ou 19 pouces à profil bas. Les roues avant motrices sont animées par un V6 de 3,3 litres à injection directe qui produit 290 chevaux. La boîte automatique à huit rapports fonctionne avec douceur. Dès les premiers tours de roue, on comprend que la sportivité n'est pas sa tasse de thé même si la conduite s'avère plus dynamique que l'ancienne génération. On ne dirait pas non aux ingénieurs s'ils décidaient de raffermir l'assistance de la direction afin de rehausser l'agrément de conduite.

Feu vert

Feu rouge

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