Ferrari Portofino 2019: Plus typée
La nouvelle Portofino a comme mission de prendre le relais de la Ferrari la plus vendue de tous les temps, soit la California, laquelle a séduit la clientèle par son tarif relativement abordable, sa configuration de type 2+2 et son toit rigide rétractable.
Pourtant, même si la California, et la déclinaison T qui l’a suivie, a connu un grand succès commercial, Sergio Marchionne, président et chef de la direction de Fiat Chrysler Automobiles, dont Ferrari est la marque la plus prestigieuse, a déclaré à la presse qu’il n’était pas satisfait de la California. « J’ai acheté la première et je l’appréciais beaucoup, mais c’est une voiture qui, d’un point de vue d’image de marque, n’était pas une vraie Ferrari ». Quand le grand patron s’exprime avec autant de candeur, il envoie un signal clair à ses troupes. La variante California T, à moteur turbocompressé, a permis de rectifier le tir et la Portofino poursuit sur cette lancée.
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Si le concept de la Portofino demeure le même que celui de la California T, son exécution témoigne d’un désir de rendre cette voiture plus agressive, que ce soit pour ce qui est de son design ou de ses performances. Environ 80 kilos en moins et quelque 40 chevaux de plus, voilà le résultat très sommaire des modifications apportées à la Portofino qui affiche un look nettement plus typé avec son bouclier avant échancré, ses blocs optiques qui se prolongent sur la découpe des ailes avant et ses flancs sculptés. On remarque aussi les ouvertures pratiquées juste derrière les roues avant, lesquelles servent à réduire la pression de l’air qui s’engouffre dans les puits d’ailes.
Le toit rigide rétractable est bien évidemment au programme, et l’habitacle se découvre toujours en quatorze secondes , toutefois, contrairement à la California T qui devait être immobile, la Portofino autorise le mouvement du toit lorsque la voiture est en mouvement, tant et aussi longtemps que la vitesse ne dépasse pas les 40 km/h.
Un habitacle inspiré de la 812 Superfast
Une fois découverte, la Portofino révèle un habitacle qui conserve la configuration 2+2 avec places arrière symboliques de sa devancière, mais ajoute un filet anti-remous pour calmer le flot d’air lors de la conduite à ciel ouvert. Le design de la planche de bord est fortement inspiré de celui de la 812 Superfast avec le tachymètre, au centre, qui est flanqué de deux écrans de cinq pouces relayant les informations nécessaires au conducteur.
Entre le conducteur et le passager se situe un écran de 10,25 pouces qui sert d’interface pour le système d’infodivertissement. Comme il se doit sur une Ferrari, le démarrage se fait en appuyant sur le bouton rouge localisé au volant sur lequel on retrouve également deux touches ornées d’une flèche servant à actionner les feux de changement de voie, ainsi que le manettino, qui lui permet la sélection du mode de conduite.
Un moteur primé
Sous le très long capot avant se trouve le moteur V8 biturbo de 3,9 litres, partagé avec les 488 GTB et Pista, ainsi que la GTC4 Lusso. Pour la Portofino, la puissance est portée à 600 PS (591 chevaux) à 7 500 tours/minute et le couple est chiffré à 561 livres-pied à 3 000 tours, ce qui représente une augmentation considérable comparativement à la California T. Cet accroissement de la puissance et du couple s’explique par les modifications apportées à l’admission et l’échappement, à de nouveaux pistons et à une gestion recalibrée de l’électronique du moteur. Soulignons que ce moteur a remporté le prix du « moteur international de l’année » pour la troisième année consécutive en raison de son degré de sophistication technique et des performances qu’il est en mesure de fournir.
La cavalerie est livrée aux seules roues arrière par l’entremise d’une boîte à double embrayage à sept rapports et du différentiel à commande électronique emprunté aux sportives de la marque. Les liaisons au sol sont assurées par la suspension Magnetic Ride, dont les ressorts ont été raffermis de 15,5% à l’avant et de 19% à l’arrière, par rapport à la California T, alors que les amortisseurs magnétorhéologiques ont été recalibrés en fonction de cette nouvelle donne.
C’est un air connu, la production est très limitée chez Ferrari et, comme la demande demeure forte, il faut composer avec des délais de livraison importants, ainsi que des listes d’options quasi infinies qui assurent presque la spécificité de chaque voiture construite. La suite des choses s’annonce fascinante puisque le constructeur de Maranello s’apprête à lancer prochainement son VUS aux performances débridées, histoire de donner la réplique à l’Urus de Lamborghini, et que les ingénieurs de la marque au cheval cabré planchent actuellement sur le développement de motorisations hybrides ayant pour objectif d’augmenter la puissance par la voie de l’électrification.
Feu vert
- Style plus typé
- Moteur performant
- Dualité du modèle
- Exclusivité assurée
Feu rouge
- Prix très élevé
- Tarif des options
- Délais de livraison
- Entretien onéreux