Acura RLX 2019: La perle rare emprisonnée dans son huître

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Michel Deslauriers

Il existe quelques voitures sur le marché avec le potentiel d’étonner, si seulement on leur avait donné la chance de se faire valoir, et d’avoir regardé plus loin que l’emballage peu révélateur de l’expérience de conduite et du confort dudit véhicule... L’Acura RLX est l’une de celles-là.

La génération actuelle de cette berline de luxe intermédiaire proposait – à son arrivée sur le marché en 2013 – des technologies de sécurité avancées et une puissante motorisation hybride, mais enveloppées d’une carrosserie sans éclat, qui passe totalement inaperçue sur la route. En 2017, seulement 14 personnes en ont acheté une au Québec, alors ne vous étonnez pas d’en voir si peu sur les routes...

Pour 2018, Acura a enfin décidé de revitaliser l’apparence de sa grande berline en lui apposant le nouveau visage corporatif de la marque. On a redessiné la calandre qui arbore un logo surdimensionné, qui semble filer à vive allure dans l’espace. Le capot se dote d’un style plus agressif et les feux arrière ont été repensés également. La voiture est maintenant plus remarquable sur la route, bien que sa forme générale soit encore sobre. Est-ce assez pour relancer les ventes?

Hybride unplugged

Honda a toujours su développer des motorisations hybrides efficaces, avec ou sans surplus de puissance selon la vocation du véhicule concerné. Dans une berline de luxe comme celle-ci, qui doit concurrencer la BMW 530e xDrive, la Volvo S90 T8 et – jusqu’à cette année – et la Lexus GS 450h, on se doit de maximiser la puissance et l’économie de carburant, sans compromettre le raffinement et la sonorité musclée attendus d’une bagnole de ce prix.

Le système fait appel à un V6 de 3,5 litres et à une boîte automatique à sept rapports avec double embrayage, dans laquelle est logé un moteur électrique. Ce trio s’occupe de faire tourner les roues avant, et pendant ce temps, deux moteurs électriques se chargent d’alimenter les roues arrière, créant ainsi un rouage intégral. Ce dernier est programmé pour balancer la puissance d’une roue à l’autre, rehaussant le comportement routier de la voiture.

On se retrouve donc avec 377 chevaux et un couple de 341 livres-pied sous le pied droit, et avec le mode Sport activé, la RLX accélère avec une belle férocité. On peut également utiliser les sélecteurs de rapport montés au volant et s’amuser un peu, tandis que la boîte de vitesses commande des montées en régime lors des rétrogradations. On est loin d’une Mercedes-AMG E 63, mais l’expérience de conduite est plus sportive que dans la Série 5 hybride rechargeable et la S90 T8.

Contrairement à ces deux dernières, la RLX n’est pas rechargeable avec une prise de courant, alors pas de rabais du gouvernement. Qu’importe, l’Acura est moins chère de toute façon. En gérant elle-même sa motorisation hybride, elle parvient à enregistrer une consommation plus que raisonnable. En effet, on peut s’en tirer avec une moyenne sous les 9,0 L/100 km avec une conduite mixte ville/route, un résultat comparable à celui de ses rivales mentionnées ici. Le seul hic, c’est que l’on n’a pas le droit d’obtenir une plaque d’immatriculation verte sur l’Acura, alors on ne peut pas utiliser les voies de covoiturage si l’on est seul à bord, ce qui est le cas des hybrides rechargeables et des voitures électriques.

Finition impeccable

L’habitacle de la RLX est luxueux et son design est élégant, sans être trop aventureux. Quatre coloris sont disponibles, selon la peinture de la carrosserie choisie, avec des agencements de bon goût, mais des plaquages en similibois au lieu de véritables boiseries. La qualité d’assemblage est sans reproche.

Les sièges avant sont confortables, et à l’arrière, on profite d’un grand espace dégagé, tant pour les jambes que pour les épaules. Toutefois, l’assise du milieu est relevée et ferme, et les adultes qui s’y installeront auront la tête qui frottera au plafond. À l’instar de la majorité des berlines intermédiaires, on a optimisé l’espace pour le bien-être de deux occupants au lieu de trois. Quant au coffre, il est peu logeable avec un volume de 339 litres, à cause des batteries, et les dossiers arrière ne se rabattent pas.

La chaîne audio Krell impressionne par sa qualité, mais le système multimédia n’est pas aussi épatant. L’écran supérieur de la console centrale n’est pas tactile et la résolution graphique de la carte de navigation date d’une autre époque. Les commandes fonctionnent relativement bien, sans être des exemples d’ergonomie.

C’est dommage que peu de gens s’intéressent à la RLX, parce que c’est une berline technologiquement poussée, confortable, rapide et peu énergivore, qui peut procurer un bon agrément de conduite quand on lui demande. De plus, elle est un peu plus abordable que ses adversaires, bien que côté équipement, elle ne soit pas des plus garnies. Voilà une voiture qui mérite vraiment plus d’attention.

Feu vert

Feu rouge

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