Jaguar I-Pace 2019: Tout simplement éblouissant

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Marc Lachapelle

Pendant que les marques allemandes multiplient les prototypes et annoncent les noms officiels de futurs modèles à propulsion électrique, Jaguar présente le I-PACE, disponible dès la fin de l’été, près de chez vous. Un splendide multisegment de luxe à quatre roues motrices qui devient le premier rival sérieux des Tesla Model X et S, rien de moins. Il ne nous restait plus qu’à le conduire. C’est maintenant fait. Et c’est une merveille.

Jaguar a joué la carte de la tradition et péché maintes fois par excès de conservatisme, après des coups d’éclat comme la Type C, victorieuse aux 24 Heures du Mans et pionnière des freins à disque en 1953, ou la sublime Type E qui fit sensation dix ans plus tard. Cette grande marque a toutefois réaffirmé sa modernité ces dernières années, avec les sportives F-TYPE et les utilitaires sport E-PACE et F-PACE, entre autres. Chose certaine, ces Britanniques ont manifestement retrouvé toute leur audace avec le I-PACE.

Aérodynamique et spacieux

Les stylistes ont exploité à fond la liberté qu’offre la propulsion électrique en éliminant la masse d’un moteur thermique. La partie avant courte et basse, aux ailes galbées, est inspirée du fabuleux prototype C-X75 à moteur central. Le capot cache un coffre minuscule de 27 litres et la calandre noire en rectangle possède des volets qui s’ouvrent au besoin pour refroidir le système de propulsion. Sinon, l’air s’écoule par un large extracteur dans le capot, pour l’aérodynamique.

Par contraste, la partie arrière haute et tronquée permet un espace de chargement de 656 à 1 453 litres et un coefficient de traînée de 0,29, avec l’aide de l’aileron au sommet du hayon et de l’extracteur sous le pare-chocs. La lunette très inclinée offre une visibilité correcte, en mince demi-lune, contre toute attente. Et le toit de verre géant, qui filtre les rayons infrarouges et ultraviolets, est carrément parfait.

Avec ses porte-à-faux minimes, le I-PACE est plus court que le F-PACE de 4,9 cm. Son empattement, plus long de 11,6 cm, lui vaut un habitacle aussi spacieux que celui d’une grande berline XJ. La position de conduite est sans reproche, comme le confort et le maintien des sièges avant. La banquette arrière est accueillante aussi, avec un plancher plat et des bacs de rangement sous les coussins.

Le tableau de bord est à la fois classique et moderne. Autour du volant à réglage manuel, qui combine cuir et fines moulures d’aluminium, on trouve des leviers, boutons, molettes et commutateurs bien conçus et superbement finis. Parce que Jaguar croit encore à leurs vertus ergonomiques et au plaisir de les manipuler. Les grandes molettes de la climatisation, qui changent de fonction selon qu’on les pousse ou tire, sont particulièrement réussies. La console centrale est un peu encombrante pour le conducteur, par contre.

Le I-PACE offre deux grands écrans tactiles au centre et un troisième derrière le volant. On maîtrise assez facilement la majorité des réglages essentiels, mais d’autres sont introuvables au premier abord et l’interface est parfois lente. Il faut dire que le I-PACE regorge de systèmes électroniques dont certains ont recours à l’intelligence artificielle. Des heures de plaisir en perspective, dans le manuel du propriétaire!

Un costaud agile et performant

Sur chaque essieu est installé un moteur électrique compact, alimenté par une batterie lithium-ion de 90 kWh blottie sous le plancher. La puissance totale est de 394 chevaux avec un couple maximum instantané de 512 livres-pied, pour un 0-100 km/h de 4,8 secondes et une autonomie de 386 km. Données parfaitement crédibles, selon nos premiers essais.

Le coffrage de la batterie est un élément important de la carrosserie autoporteuse composée à 94% d’aluminium, qui serait la plus rigide chez Jaguar. Le I-PACE affiche d’ailleurs une solidité, une stabilité et un silence exemplaires, quelles que soient la vitesse ou la surface. Il se débrouille étonnamment bien en tout-terrain avec la suspension pneumatique à garde au sol variable. Même sur un circuit, avec ses masses admirablement réparties et son centre de gravité très bas.

C’est crucial quand on trimballe 2 170 kilos, ce que réussit le I-PACE admirablement sur des routes grandes et petites, droites ou sinueuses. La servodirection électrique est linéaire et précise, à défaut d’être généreuse en sensations, et la qualité de roulement très correcte, même avec d’immenses roues de 20 ou 22 pouces sur pneus à taille basse.

Il y a tout à parier que la Porsche Taycan sera spectaculaire et plusieurs futures rivales également impressionnantes. Cela n’enlèvera rien au brio et à l’attrait du I-PACE, non plus qu’à l’exploit de Jaguar. On ne peut qu’imaginer la suite avec impatience.

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