Infiniti Q50 2019: J’aurais voulu être une Mercedes-Benz Classe C
Dans la chanson « Le blues du businessman » de Claude Dubois, l’Infiniti Q50 personnalise le « J » et l’ « artiste », c’est la Mercedes-Benz Classe C. Parce que dans le segment des berlines de luxe, tout le monde veut être la Classe C. Ou du moins, tout le monde veut vendre autant de Classe C que Mercedes-Benz annuellement.
Ce ne sont pas des farces. Au Canada, la marque que l’on distingue par la fameuse étoile a vendu près de 11 000 Classe C, en 2017, alors que la division de prestige de Nissan n’a même pas réussi à écouler 2 500 berlines Q50 lors de la même période.
Pourtant, la Q50 a tout pour plaire. Lorsqu’on jette un rapide coup d’œil à son catalogue, on s’aperçoit qu’elle est déclinée en diverses versions et qu’il y en a pour tous les goûts. À la base de la pyramide, on retrouve la 2.0T Luxe. Offerte à partir d’environ 40 000 $, il faut avouer que c’est un prix de départ alléchant, inférieur aux prix de base des Audi A4, BMW Série 3 et Mercedes-Benz Classe C. Fait intéressant de noter, elle est seulement 3 000 $ de plus qu’une Nissan Maxima, bien que cette dernière soit plus grosse et plus spacieuse. Il s’agit d’un pensez-y-bien.
Bref, son moteur à quatre cylindres turbocompressé développe 208 chevaux. Autrement dit, on a affaire à un moyen de transport à l’apparence un peu chic. Toutefois, ça s’arrête ici. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à sept rapports. Comme pour l’ensemble de la gamme. Lors de la mise à l’essai, on a constaté que la rapidité de la boîte ne constitue pas sa plus grande qualité.
Le moteur V6, puissant ou très puissant
Toutes les déclinaisons 3.0T sont animées par un V6, vous l’aurez deviné, de 3,0 L. Ce dernier, agrémenté de deux turbocompresseurs , pousse la puissance à 300 chevaux. Force est d’admettre que cette puissance convient parfaitement au format de cette voiture.
Pour et ceux et celles pour qui ce ne serait pas suffisant, Infiniti a pensé à vous avec sa déclinaison Red Sport 400. On a ajouté à cette dernière, aussi mue par le V6 biturbo de 3,0 L, un ingrédient magique qui lui confère un total de 400 chevaux. Cela suffit pour vous décoiffer.
L’Infiniti Q50 est dotée d’une direction assistée électroniquement. Bien que relativement précise, au volant, on a l’impression d’être quelque peu déconnecté de la route. Cela dit, le commun des mortels n’y verra probablement que du feu et ne ressentira aucun désagrément.
Une fois qu’on prend place à bord de la Q50, on ne tombe pas en bas de notre chaise. L’habitacle n’est pas particulièrement laid, mais pas incroyablement beau non plus. C’est ordinaire. Pour une voiture qui se dit une berline de luxe, on pourrait s’attendre à mieux. Maintenant, les sièges enveloppent tout à fait adéquatement et on apprécie grandement. Évidemment, en plein centre de la planche de bord, on retrouve le système multimédia. Celui-ci est séparé en deux écrans et particulièrement complexe à utiliser.
En plus d’un choix de motorisations à essence, Infiniti proposait une version hybride de sa Q50, mais elle n’est pas reconduite en 2019. Il faut avouer qu’elle était drôlement puissante avec ses 360 chevaux, mais la Q50 hybride consommait 8,5 L/100 km en conduite mixte ville/route. Or, la différence avec le 3.0T n’était que d’environ 2 L/100 km. Aussi bien dire qu’elle est négligeable, tout comme les ventes de la version hybride d’ailleurs, dont prix dépassait le cap des 56 000 $.
N’oublions pas le coupé
Quel coupé, me direz-vous? Eh oui, la Q60 existe toujours. Alors que les ventes de la Q50 ne représentent qu’une fraction de celles de ses rivales allemandes, il est inutile de mentionner que celles de la Q60 sont marginales. Ceci dit, le modèle a franchi le cap les 1 100 unités vendues au pays, en 2017, alors qu’il avait du mal à dépasser un volume de 400 exemplaires lors des années précédentes. Cette forte croissance – en pourcentage ! – lui permettra de prolonger sa vie.
Au même titre que la berline, la Q60 propose le moteur de 2,0 litres en déclinaison de base, le V6 de 300 chevaux dans les livrées 3.0T et, évidemment, la version Red Sport 400 avec sa puissance supérieure. Et n’oublions pas que la Q60 est équipée de série d’un rouage intégral, comme la berline Q50.
Bien qu’elle présente une jolie silhouette et qu’elle poursuive avec distinction la lignée des G35 et G37, le coupé Q60 peine à charmer les acheteurs. En revanche, il présente les défauts dont il faut s’attendre d’un coupé. Il faut donc mettre une croix sur les places arrière et être prêt à faire des concessions en matière de volume de chargement du coffre.
Même si elles n’affichent pas le même prestige que leurs concurrentes allemandes, les Infiniti Q50 et Q60 demeurent des voitures compactes de luxe plaisantes à conduire.
Feu vert
- Silhouette chic (Q60)
- Rouage intégral offert sur l’ensemble de la gamme
- Puissance des versions Red Sport 400
Feu rouge
- Direction électrique à laquelle il faut s’habituer
- Système multimédia qui n’a rien d’intuitif
- Places arrière étriquées (Q60)