Jaguar XE 2019: Belle et timide

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Antoine Joubert

Vous serez sans doute d’accord avec moi, la berline XE est l’une des plus belles de son segment. Il s’agit d’une voiture aux lignes splendides et élégantes, où le côté clérical des berlines allemandes ne se retrouve pas. Hélas, les ventes sont timides. Du moins, si on les compare à celles de la concurrence. À preuve, moins de 900 unités ont trouvé preneur l’an dernier, au pays, et moins de 200 dans la Belle Province. Comment expliquer ces si faibles chiffres de ventes?

Pour répondre à cette question, certains évoquent le passé peu élogieux de Jaguar dans le monde des compactes, se traduisant par l’introduction, en 2002, de la gamme X-TYPE, sur les bases de Ford Mondeo. Or, la plupart des gens ne se souviennent guère de cette courte incartade. En revanche, le public connaît la piètre réputation de fiabilité du constructeur, ce qui constitue un sérieux obstacle pour l’acheteur un tant soit peu soucieux de son budget et de son temps.

Qu’à cela ne tienne, Jaguar se dit heureux des résultats de sa berline XE, considérant que le marché d’aujourd’hui n’est plus aussi volumineux que par le passé. En lançant ce modèle, l’objectif de Jaguar était d’ailleurs celui de séduire une clientèle plus jeune et plus large, ce qu’on a également fait avec l’utilitaire F-PACE, introduit durant la même période. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce duo a permis de gagner de sérieuses parts de marché.

Trop de versions?

Au moment d’écrire ces lignes, les informations concernant les modèles 2019 n’étaient pas encore divulguées, l’inventaire des modèles 2018 étant encore très riche. Toutefois, il se peut que la nomenclature des versions soit modifiée afin de s’harmoniser avec celle de la nouvelle série E-PACE. Simplifiera-t-on aussi la gamme? Qui sait.

Chose certaine, le choix de versions, en 2018, était fort vaste, allant d’une Premium de base à une version Portofolio hyper luxueuse, en passant par une livrée S de performance. Jaguar avait même choisi de concocter, l’an dernier, une version de très haute performance, vendue à seulement dix unités au Canada, laquelle produisait 592 chevaux via un V8 de 5,0 litres. Un modèle d’exception baptisé SV Project 8 qui risque de se retrouver dans un musée… ou bien dans un fossé!

Face à ses concurrentes, la XE se défend bien. L’habitacle est riche et bien assemblé, et la qualité de finition a de quoi faire rougir certaines rivales en manque d’originalité. Vous êtes sensibles aux cuirs majestueux, aux garnitures de luxe et aux contrastes des teintes? Alors vous appréciez l’offre de Jaguar, qui ne se contente pas d’offrir du gris ou du noir seulement. Le poste de conduite est également très agréable, et ce, même si l’éclairage de l’instrumentation manque un brin d’inspiration. Heureusement, Jaguar se reprend avec cet écran central tactile de 10,2 pouces qu’on utilise à la façon d’une tablette électronique. Un gadget qui facilite la vie à bord et qui, honnêtement, contribue aussi à l’ergonomie.

Inutile, bien sûr, d’énumérer la longue liste d’options offertes. Sachez cependant que vous aurez à faire un choix parmi cinq versions et quatre motorisations, ce qui vous permettra de personnaliser la voiture à votre image. Pour vous faciliter la tâche, Jaguar ne propose la XE qu’en berline. Pas de coupé, de cabriolet, ni même de familiale.

Essence ou diesel?

Donc oui, Jaguar propose le diesel. Un quatre cylindres fort en couple, mais n’offrant que 180 chevaux, et qui n’est manifestement pas conçu pour les fortes accélérations. En revanche, ce dernier est vraiment agréable en milieu urbain, en plus d’être extrêmement frugal. Viennent ensuite deux déclinaisons du quatre cylindres Ingenium de 2,0 litres, développant respectivement 247 et 296 chevaux. Je vous laisse évidemment deviner lequel est le plus inspirant. Petit indice, c’est aussi celui qui commande un supplément de 4 000 $ par rapport à l’autre ! Une somme certes considérable, mais la puissance additionnelle bonifie grandement l’agrément de conduite. Cela dit, si votre soif de puissance est encore plus élevée, il vous reste le choix de la version S, munie d’un V6 suralimenté de 380 chevaux. Alors là, le plaisir est au rendez-vous.

Bonne nouvelle, toutes les Jaguar XE sont livrées avec le rouage intégral. Moins bonne nouvelle, la boîte automatique n’est pas la plus efficace qui soit. Parfois hésitante, elle constitue un handicap pour celui qui recherche toujours la performance absolue. Cela dit, le comportement général de cette voiture est remarquable, été comme hiver. La qualité de fabrication est palpable, la maniabilité, surprenante, et la tenue de cap, digne d’une grande routière. Quant à la fiabilité…on se croise les doigts. Or, le bilan semble jusqu’ici positif ou, du moins, comparable à celui de ses rivales. En espérant que ça demeure ainsi.

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